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« Les Tunisiens ont besoin d'actes et non de paroles »
Présidentielle 2014 - Entretien avec... Mehrez Boussayene, candidat indépendant
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

Au cœur de l'incertitude, il y a toujours l'espoir, si fragile soit-il. Ainsi s'exprime le candidat Mehrez Boussayène dont le programme vise un double défi politique et sociétal. A ses yeux, reconstruire la Tunisie et rétablir la confiance des citoyens ne sauraient se réaliser qu'avec un président indépendant capable de favoriser l'apaisement et le consensus, être à la fois l'arbitre et le garant
Tout d'abord, qui est Mehrez Boussayène ?
Juriste de formation, je dirige actuellement un cabinet d'avocats d'affaires parmi les plus réputés. Après avoir obtenu une maîtrise en droit à la faculté de Droit et des Sciences économiques et politiques de Tunis, j'ai réussi au concours de la magistrature en 1983. Depuis cette année et jusqu'à 1988, je fus tour à tour, conseiller près la Cour d'appel, juge rapporteur au Tribunal immobilier de Tunis, à la chambre commerciale au Tribunal de première instance, juge commissaire et juge d'instruction en droit pénal des affaires. J'ai été membre fondateur de l'Association des magistrats tunisiens, du Conseil supérieur de la magistrature et du Conseil de discipline des magistrats.
Changement de cap en 1989, où j'ai rejoint le barreau en devenant avocat près la Cour de cassation tout en le demeurant jusqu'à nos jours. Au sein de la société civile, j'ai longuement travaillé dans le domaine de la jeunesse et du sport, d'abord à la tête du Tennis Club de tunis, puis en tant que président de la Fédération tunisienne de Tennis. En 2013, j'ai été élu à la tête du Comité national olympique tunisien (Cnot), la plus haute instance sportive du pays. Né le 7 mai 1959 à Mellassine, je suis issu d'une famille modeste, originaire d'El Ala, dans le gouvernorat de Kairouan.
Vous êtes un homme de droit et de sport, qu'est-ce qui vous a motivé à tenter cette aventure pour la magistrature suprême ?
De par l'exercice de ma profession, tant dans le domaine juridique, magistrat puis avocat, que dans le secteur de la jeunesse et du sport, j'ai pratiqué la politique de proximité et c'est ainsi que j'ai acquis une longue expérience dans la chose publique en général et dans le domaine politique en particulier.
D'un autre côté, la Tunisie est passée, ces dernières années, par une phase d'instabilité sans précédent et j'ai remarqué que les Tunisiens n'avaient plus confiance dans les politiques qu'ils jugent tous responsables de cette situation. C'est pour cela qu'après mûre réflexion, je me suis dit que je ne pouvais plus assister à cet état des lieux dégradant en tant que simple spectateur, sans réagir et sans œuvrer pour son amélioration. J'ai commencé par écrire un livre, « Ma vision pour la Tunisie », qui est le fruit d'une profonde réflexion et où j'ai fait le constat de la réalité du pays trois ans après la révolution et préconisé des solutions concrètes pour le faire sortir du marasme qui risque de devenir chronique. Les Tunisiens, faut-il le rappeler, ont besoin d'être rassurés quant à leur avenir, afin de pouvoir repartir sur des bases solides. Ce livre a eu de larges échos aussi bien dans les médias qu'auprès de la classe politique et intellectuelle. Ce qui m'a encouragé à me lancer dans la course à la présidentielle en tant que candidat indépendant, en me fixant, dès le départ, comme objectif de réunir plus que le double des parrainages exigés par la loi électorale, ce qui fut fait, avec beaucoup d'enthousiasme et d'engagement de la part de milliers d'électeurs dans plusieurs circonscriptions.
Vous avez en face de vous des concurrents très sérieux, des militants aux parcours politiques importants. Quels sont vos plus grands atouts dans cette compétition unique en son genre?
Qu'ont-ils apporté au pays, ces candidats aux parcours politiques importants? Ne sont-ils pas responsables de la grave situation à laquelle on est arrivés, avec un peuple de plus en plus divisé et une situation sécuritaire, économique et sociale désastreuse? Les Tunisiens n'ont plus confiance dans les politiques. Ils en ont assez de leurs tiraillements et veulent des réponses claires et pratiques pour les court, moyen et long termes, sur les plans aussi bien économique et social que sécuritaire.
J'estime qu'en tant que vrai indépendant des partis et des lobbys d'influence, je peux apporter ma modeste contribution à travers des solutions réalistes. Je suis, également, convaincu que les Tunisiens ne veulent plus des promesses non tenues. Ils ont besoin d'actes et non de paroles. Ils ont besoin d'un homme sur qui ils peuvent compter, en qui ils ont confiance et qui tient ses promesses. Et je pense, dans ce sens, qu'en tant qu'indépendant, ayant une vision claire, je peux représenter la réelle alternative pour tous ceux et toutes celles qui n'ont pas encore fait le choix pour qui voter.
Vous avez trop parlé de votre vision pour la Tunisie, qu'apporte-t-elle de nouveau par rapport aux programmes électoraux des autres candidats ?
J'ai une vision pour la Tunisie qui peut servir de balise dans cette phase délicate d'après une transition réussie, en dépit de tout. Toutefois, et c'est ce qui m'importe le plus, c'est qu'elle éclaire la voie devant tous ceux qui veulent bâtir une société stable et équitable. Je pense que je suis parmi les rares qui aient un vrai programme constructif qui pourrait être concrétisé dans l'immédiat.
Et vos préoccupations et constantes, lesquelles ?
La Tunisie, carrefour de civilisations et à l'histoire trois fois millénaire, peut se targuer d'être un pays enraciné dans son identité arabo-musulmane, tout en étant ouvert sur le monde. Cette adéquation n'a jamais posé problème. Bien au contraire, elle émane de notre volonté de vivre ensemble dans la diversité et le respect des volontés individuelles et des choix personnels. Le statut de la femme en est la parfaite illustration. Nous nous devons de demeurer vigilants par rapport aux acquis de la femme. Beaucoup reste à faire à ce propos, tant au niveau de la législation que des mentalités.
Une autre composante, et non des moindres, nécessite notre attention, c'est la jeunesse tunisienne. Je ne peux m'empêcher de penser à ces jeunes qui, au lendemain de la révolution, attendent d'être mis en confiance et réhabilités dans leurs droits les plus élémentaires. Leurs principales revendications n'ont pas été, jusqu'ici, satisfaites. Plus même, ils se sont sentis abandonnés et incompris. C'est à ces jeunes que ma «vision» s'adresse, pour qu'ils reprennent confiance en eux et entretiennent l'espoir de participer effectivement à l'essor de leur pays, et subséquemment de retrouver la place qui est la leur au sein de la société.
Il ne fait aucun doute que tout ce dont j'ai parlé ne pourra être atteint que si nous rectifions le tir en révisant tous les aspects du développement et de l'éducation, pour que l'école se transforme en modèle de réussite et de promotion sociale.
Vous avez déclaré sur les ondes d'une radio qu'un président doit être indépendant, au-dessus des partis politiques et des hommes d'affaires. Pensez-vous qu'un candidat partisan ne peut pas, dans ce contexte particulier, gouverner la Tunisie ?
Effectivement, un président partisan peut présenter un risque pour notre jeune démocratie. S'il est de la majorité parlementaire, nous risquons de tomber dans une nouvelle forme de dictature d'un seul parti qui accapare tous les pouvoirs. Si le nouveau président est issu d'un parti de l'opposition, nous risquons de revivre les mêmes tiraillements et blocages des trois dernières années.
C'est pour cela que l'idéal pour la Tunisie serait d'avoir, lors de la prochaine étape, un président indépendant qui joue le rôle d'arbitre et qui est capable de rassembler et d'unir toutes les tendances en étant à égales distances avec eux.
Si vous êtes élu, quelles seront vos priorités les plus urgentes?
Il y a d'abord le volet sécuritaire, parce que c'est la préoccupation numéro un et le souci quotidien de tous les Tunisiens. Plusieurs menaces pèsent sur le pays dont notamment celles du terrorisme et de la violence. C'est pour cela que je préconiserai des solutions concrètes et efficaces pour juguler ces phénomènes, dans une approche à la fois globale et spécifique. Il faudra mettre en place une stratégie qui tienne compte de la conjoncture nationale, régionale et mondiale. Mais ces menaces réelles ne sauraient être conjurées sans la conjonction des efforts de toutes les parties, gouvernement en premier, et sans l'implication du citoyen lambda.
La seconde priorité et non des moindres est la réhabilitation de l'autorité de l'Etat fortement écornée, voire avilie. Je suis pour un Etat fort mais juste, un Etat garant des libertés mais non laxiste, un vrai Etat de droit et des institutions, où les citoyens jouissent de toutes les libertés sans restrictions ni entraves, dans le respect de la loi qui sera appliquée à tous sans distinction. La troisième priorité est d'infuser un sang neuf à notre diplomatie qui a beaucoup perdu de son dynamisme et de son rayonnement. J'œuvrerai pour la création de pôles diplomatiques, avec un meilleur redéploiement des agents, pour mieux couvrir l'ensemble des pays et notamment les pays africains et les pays émergents. Ce sont là, à mon avis, des conditions sine qua non pour la relance de l'économie nationale et l'assainissement du climat politique et social. Et pour asseoir la stabilité du pays.
Comment jugez-vous, jusque-là, le déroulement de la campagne électorale dont certains discours incitent à la division ?
Un constat d'abord. Les candidats indépendants sont pénalisés, sur le plan médiatique, par rapport à ceux des partis politiques qui ont profité des législatives pour mener une campagne déguisée et s'assurer une large couverture médiatique. Pis, certains candidats, dont je fais partie, n'ont pas bénéficié d'un même temps d'antenne que d'autres, appelés, à tort ou à raison, gros calibres, grâce notamment aux moyens dont ils disposent. On a l'impression qu'il y a des médias qui roulent pour des candidats précis, tout en ignorant d'autres. La campagne n'a pas été exempte de dérapages et d'attaques ciblées. Au lieu de confronter programme contre programme, on a assisté, parfois, à des confrontations d'autres genres avec des discours qui sèment la division et la discorde, des slogans qui appellent à la violence et des déclarations qui frisent l'intimidation. Néanmoins, j'ai essayé, de mon côté, de prôner un discours rassurant, d'adresser des messages de confiance et d'espoir et d'appeler à l'unité et au redressement. Tout en évitant de tomber dans les travers et de contribuer à envenimer davantage un débat pas toujours sain.
Le mot de la fin ?
Je ne terminerai pas sans une note d'espoir et d'optimisme, l'espoir qui nous guidera sur la voie de l'édification, le slogan de ma campagne. Car « au cœur de l'incertitude, il y a toujours l'espoir, si fragile, soit-il».


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