Dans la foulée d'une lecture aussi plurielle que variée de l'acte citoyen et du comportement électoral ayant prévalu au cours du scrutin présidentiel, de dimanche dernier, l'Association jeunesse sans frontières a, elle aussi, son mot à dire. Lors d'une conférence de presse, tenue hier matin à Tunis, elle vient de présenter son rapport préliminaire d'observation électorale. Cependant, son travail s'est limité aux huit circonscriptions du Grand-Tunis, de Bizerte et de Sfax, où l'intervention de ses 300 jeunes observateurs a eu lieu uniquement dans quelque 280 bureaux de vote. L'on ne sait s'il s'agissait là d'un choix tout court ou faute de moyens et d'effectif qui lui ont imposé d'agir de la sorte. Mais l'essentiel est que son bilan, aussi mitigé soit-il, demeure exhaustif, portant, surtout, sur certaines failles procédurales et des abus touchant à l'ensemble de l'opération électorale. A ce niveau, l'association n'a pas dérogé à la démarche adoptée par ses pairs. Tout comme l'Atide, Chahed, Mourakiboun et bien d'autres acteurs de la société civile qui sont, déjà, accrédités par l'Isie, Jeunesse sans frontières s'est investie d'une mission de contrôle et d'accompagnement de l'enjeu électoral dans tous ses états. Bien que les infractions qu'elle avait constatées soient considérées sans suite négative, n'ayant pas d'impact sur le déroulement de l'opération et les résultats qui en découlaient, certaines autres pratiques sont jugées antidémocratiques et loin d'être intègres. Sur le plan organisationnel, rien de contraignant n'a été, en fait, signalé. La majorité des bureaux de vote cible d'observation avaient respecté l'horaire d'ouverture, à quelques cas près de retards accusés. De même pour le volet logistique, le décor électoral et les accessoires d'appoint ont été bien fournis, auxquels s'ajoutait la présence, en nombre suffisant, de tous les membres des bureaux visités. Sans pour autant perdre de vue certains cas considérés isolés d'absence des représentants des candidats et du non-respect de l'encrage du doigt avant de passer aux urnes. D'après M. Mondher Hamdi, chargé des médias au sein de ladite association, le déroulement du scrutin présidentiel, à son premier tour, était, grosso modo, satisfaisant. Cette impression, quoiqu'elle soit, en partie, positive, étant donné que son avis concerne seulement huit circonscriptions précitées, semble verser dans l'optimisme quant à la réussite de ce processus. Communiqués d'observateurs à l'appui, il a été constaté quelques infractions commises au sein des bureaux et aux alentours des centres de vote. Elles sont liées, généralement, à la propagande électorale (affichage des photos et numéros des candidats), à la manipulation des votants et à des cas de violence et d'affrontements réciproques. Il y a eu également troubles et bousculades dans les fils d'attente devant une dizaine de bureaux de vote. Mais les observateurs de ladite association ont jugé limités ces abus enregistrés ici et là. Et que l'Isie, selon M. Hamdi, devrait en tenir compte au second tour présidentiel dont les campagnes s'annoncent acharnées et risqueraient de tourner court. Pour cause, l'association a avancé une série de recommandations, afin de ne pas tomber dans les mêmes bourdes. Il s'agit, entre autres, de renforcer la formation du personnel des bureaux, d'améliorer davantage les prestations électorales, de faciliter l'accès des personnes à besoins spécifiques, d'intensifier la sensibilisation des jeunes quant au devoir électoral et de prendre les mesures nécessaires relatives au respect du silence électoral.