Sept prix ont été attribués à de jeunes cinéastes arabes et africains. Cette année, l'atelier de projets, qui a vu je jour en 1992 en s'inspirant du Cinémart du festival de Rotterdam, se transforme en Takmil. Un coup de pouce aux films africains et arabes en finition par l'attribution de Prix leur permettant de financer des travaux de postproduction. «Du 3 au 5 décembre, le jury a visionné les copies de travail sélectionnées, afin de décerner aux projets les plus prometteurs des bourses d'aide à la finition», explique l'équipe de Takmil, composée d'Annie Djamal, de Asma Chiboub et Azza Chaâbouni. Neuf projets ont fait partie de la sélection : un burkinabé, deux égyptiens, un libanais, un sénégalais, un syrien et trois tunisiens, à savoir Sarra Laâbidi, qui filme, dans The dead can't vote, la face cachée de la réalité complexe de sa ville natale, Gabès, dans le sud tunisien, enchevêtrée avec le problème de la pollution chimique, Marouane Meddeb, qui filme La fille du 8 janvier , une jeune militante de gauche qui a marqué les esprits, quelques jours avant la révolution du 14 janvier 2011 et Hamza Ouni, qui filme, dans El Medestansi, la lutte des jeunes de quartiers défavorisés pour le droit d'accès à la culture. Parmi les sept prix du palmarès, des bourses variant entre 5.000 dollars et 20.000 euros, figurent les tunisiens Marouane Meddeb et Hamza Ouni. Le réalisateur d'El Gort, qui figure dans la compétition officielle du documentaire, a remporté dans Takmil le prix du réseau Eunic. Quand nous l'avons contacté, il était bouleversé du fait que la projection d'El Gort à Médenine a été annulée par le délégué culturel régional, qui a jugé son contenu immoral. Quant à El Medestansi , Hamzi Ouni est sur le projet depuis 2005 et espère pouvoir finir ce film bientôt et avoir un producteur pour le mettre en boîte. «C'est la première fois que je remporte une bourse pour mes films», nous a-t-il déclaré. Pour lui, Takmil a été une bonne expérience de laquelle il est sorti gagnant. «C'est très bien organisé», a-t-il affirmé. Et d'ajouter : «J'ai quand même une réserve par rapport au choix des membres du jury, il y en a qui ont un rapport direct avec les sources de financement des bourses de Takmil». Entre fictions et documentaires, les projets internationaux portent les questionnements d'une génération de jeunes cinéastes arabes et africains, sur leur condition d'individu, dans le contexte plus large de leurs pays qui subissent des changements rapides et parfois irréversibles. Voici le palmarès complet de Takmil 2014 : - Bourse Afac (5.000$ pour la distribution et la promotion) : Mohammed Rashad, pour son projet Little Eagle (Egypte) - Bourse Alecso (10.000$) : Khaled Abdelwahed pour son projet Jellyfish (Syrie) - Prix Eunic (9.000€): Hamza Ouni pour son projet El Medentansi (Tunisie) - Bourse OIF (10.000€): Rama THIAW pour son projet La révolution ne sera pas télévisée (Sénégal) - Bourse ‘Commune image' (en prestations de la valeur de 10.000€): Sélim Mourad pour son projet Countrebalance (Liban) - Prix CNC (20.000€) Tamer Essayed pour son projet In the last day Of the City (Egypte) -Bourse Propaganda (2 semaines de montage, une semaine de mixage): Marouane Meddeb pour son projet La fille du 8 janvier (Tunisie) Le jury Le jury du projet Takmil est composé du scénariste et critique français Jacques Fieschi en tant que président, de l'actrice, monteuse et scénariste tunisienne Ghalya Lacroix, de la journaliste libanaise Rima Mismar, du réalisateur nigérian Newton I Aduaka et du producteur et réalisateur palestinien Raed Andoni.