Dix buts en trois matches, l'Espérance de Zarzis se porte bien. Ce n'est sûrement pas un hasard... De l'avis de tous les sportifs, les mots surprise, coup de chance, hasard, mauvaise prestation de l'arbitre, petite équipe, nouveau promu ou autres concepts diminutifs pour parler de l'ESZ ou décrire ses victoires ne conviendraient pas. Autrement dit, il n'y a pas de miracle pour tout travail bien fait. Et le revirement spectaculaire de l'équipe sudiste n'est certainement pas le fruit des efforts accomplis au bout d'une semaine ou deux. «Nous avons débuté la préparation de l'avant-saison au mois de juillet», nous confie Skander Kasri. C'est donc un parcours de longue haleine qui a commencé avec le duo Kasri-Rached et le même préparateur physique. Un travail méthodique, une progression bien dosée, du sérieux et une application exemplaire de la part de tous les joueurs, une ambiance sereine autour du club... Et les résultats sont palpables. C'est probablement l'homogénéité qui a mis un peu plus de temps à se concrétiser nettement. L'ESZ est formée, cette saison, de joueurs venus d'ailleurs, y compris l'entraîneur. Mais, avec beaucoup de patience et de conviction, Skander a continué à travailler sur le même rythme, respectant la stratégie et l'objectif qu'il avait tracés. Et, sans risque de se tromper, l'on peut dire qu'il est parvenu à former un tout cohérent et harmonieux. Au fur et à mesure de l'amélioration du groupe, le volet psychologique ne semble pas être pris à la légère. Bien au contraire, les joueurs sont bien encadrés. Après chaque exploit, les acteurs ont sûrement droit au sourire et à la joie mais pas à l'extrême euphorie, à l'image des fervents supporters ; ils doivent garder les pieds sur terre et faire preuve d'abnégation, parce que le chemin est encore long. Efficacité ambiante! Dix buts marqués, en trois matches, hors de Zarzis, neuf points sur neuf. Un excellent bilan qui place l'ESZ confortablement en quatrième position au classement. Au début, l'ESZ a émergé surtout par sa solidarité défensive qui fait d'elle, jusqu'à présent, la meilleure du championnat avec l'imbattable Krir, le duo de l'axe très complémentaire Slim-Bacha et l'ailier gauche Robeï, mais à partir de la dixième journée, elle a trouvé son efficacité offensive et ses joueurs, pour ne pas dire ses attaquants, sont devenus plus percutants. En effet, une légère modification dans le système de jeu est perceptible. Du simple 4-4-2 au 4-2-3-1. Et, là, le capitaine de l'équipe Chaker Regueï avait parfaitement rempli son rôle de chef d'orchestre et grandement contribué à la sérénité de ses coéquipiers. Ce n'est pas tout, parce qu'il est devenu également le meilleur buteur de l'équipe. «Il tire beaucoup de coups francs, au terme de chaque séance d'entraînement», souligne Rached. Pour les autres buts marqués, il faut dire que Besson et Aounalli qui bougent beaucoup sans ballon lui facilitaient la tâche et le placent en bonne position, face à la cage, en écartant les défenseurs adverses sur les ailes. Mêmes opportunités pour Mosrati, Nasri et Dridi par le biais de ce schéma tactique. Le retour de Aounalli est également pour beaucoup dans ce réveil espérantiste. Après une suspension de cinq matches, il a regagné le groupe et, sans attendre, retrouvé le chemin des filets. Autre facteur qui aurait permis à l'ESZ d'allier le résultat et la manière, c'est l'état du terrain. On se rappelle des belles prestations des protégés de S. Kasri, au stade Ben Jannet, à Monastir, au stade de Sousse et enfin sur le tapis synthétique du stade de Ben Guerdane. Les joueurs ont avoué ne pas avoir de difficulté à contrôler le ballon, à jouer au ras du sol, comme le veut l'entraîneur, et à tirer de tous les côtés.