L'ESZ, c'est du solide. En un seul match, face à une équipe qui faisait parler d'elle, au début de cette saison, celle qui a battu l'ASG à Gabès et tenu la dragée haute à l'EST, au cours des deux derniers matches, l'ESZ a marqué autant de buts que lors des 9 précédentes journées. D'un seul coup, elle a chassé le signe indien qui ne l'a pas épargnée jusqu'ici pour s'acharner sur sa proie qui impose pourtant le respect. Quatre buts à zéro, un carton infligé à un adversaire qui la devance au classement, c'est cher payé. Mais un score pareil a sûrement ses raisons. Lassaâd Dridi et ses protégés ont peut-être pris la rencontre à la légère, croyant que l'ESZ, qui vient d'être battue à Métlaoui, qui joue cette fois hors de son stade, sans le soutien de son public ni les directives et les conseils de son premier entraîneur Skander Kasri, ne serait pas en mesure de bloquer le ST qui traverse, quant à lui, une période rose. Autrement dit, la préparation mentale n'était pas au point, avant le match. En cours de jeu, nous l'avons remarqué : plus l'ESZ marquait, plus les joueurs stadistes tombaient des nues et se déconcentraient jusqu'à s'effondrer totalement. Orientation tactique revue et corrigée ! Ensuite, il s'est avéré que le 4-4-2 qu'appliquait l'ESZ dans ses précédentes sorties ne lui convenait pas. Face au ST, l'équipe sudiste a suivi un autre système de jeu, le 4-2-3-1. Une tactique payante, au demeurant. L'avant de pointe Jacques Besson a bien bougé sans ballon. A chaque manœuvre offensive, il attirait les défenseurs adverses avec lui, permettant ainsi au trio Nasri, Mosrati et Aounalli de trouver de l'espace pour avancer vers la cage ou tirer de loin. Les troisième et quatrième buts en sont la preuve. Il faut dire également que l'équipe locale a joué intelligemment. Elle a su appliquer à la lettre les consignes de l'entraîneur. Durant toute la partie, elle a essoufflé son adversaire sans paniquer, agissant avec un sang-froid remarquable. Après chaque but réussi, elle faisait semblant de reculer, laissant son vis-à-vis s'aventurer et se dégarnir derrière. Et, à chaque fois que l'adversaire croyait que le but chauffait à son profit, l'ESZ quittait sa zone pour renverser la vapeur, lui coupant l'herbe sous le pied. Un autre argument, et non des moindres : l'ESZ s'entraînait sur le tapis synthétique du stade municipal de Zarzis, depuis longtemps. Le tartan de Ben Guerdane lui aurait facilité la mission. Les joueurs n'ont pas trouvé de peine à faire circuler la balle, à jouer au ras du sol, à bien contrôler le cuir et à ajuster les tirs. La déconvenue de Métlaoui est désormais oubliée. L'ESZ a fait peau neuve, affligeant un carton sans merci au ST. Mais le duo Rached-Bourguiba devrait garder les pieds sur terre et poursuivre le travail avec le même enthousiasme et la même détermination pour que l'équipe reste collée au peloton de tête.