Le candidat au deuxième tour des présidentielles Beji Caïd Essebsi était hier l'invité de l'émission " La route vers Carthage " sur Al Hiwar Ettounsi, où il s'est exprimé ouvertement sur plusieurs thèmes axés sur la campagne électorale, les coalitions et son programme, sans pour autant faire des révélations. Sur la composition de la présidence de l'ARP, Essebsi estime que le peuple a fait son choix et nous a permis d'occuper les devants de la scène politique et d'être majoritaires avec 86 sièges, " mais ceci nous nous permet pas de gouverner seul, et ce, dans l'intérêt de la Tunisie. C'est un message fort que notre peuple a voulu transmettre en votant à des degrés moindres pour les cinq premiers partis (Nida Tounes, Ennahdha, ULP, Front populaire et Afek Tounes), et un signal aussi pour éviter les conflits et apaiser le climat sur la scène politique". Le candidat devait préciser que la composition de la présidence de l'ARP regroupant les trois premiers partis majoritaires des élections législatives ne sera pas identique à celle du nouveau gouvernement. " La formation du prochain gouvernent sera régie selon l'intérêt général. On aura la priorité, en tant que majoritaire au sein de l'ARP, de former le gouvernement en choisissant les membres capables de servir le pays, incluant de ce fait tous les partis politiques, y compris Ennahdha. On veillera également au rapprochement des programmes et à la coordination avec toutes les sensibilités politiques". Sur le retour de l'ancien régime, Essebsi précise que la constitution l'interdit." Notre régime était avant présidentiel, mais aujourd'hui, il est essentiellement parlementaire, où le président du gouvernement détient le pouvoir". Ce dernier ne fera pas parti forcément de Nida Tounes. D'un autre côté, le candidat écarte toute éventualité de coalition avec Ennahdha et précise en ce sens que les leaders et les partisans de ce partis ne sont pas ses ennemis, " Mais il faut composer, dialoguer et concerter avec eux, d'où la composition de la présidence de l'assemblée des représentants du peuple". Evoquant la question du débat télévisé, Essebsi ne voit pas la nécessité d'organiser cette rencontre avec un adversaire qui entretient un discours agressif, hostile, qui " nous insulte et nous qualifie de "taghout". Pour réussir la campagne électorale et les élections dans les meilleurs conditions possibles, je pense que c'est inutile d'évoquer cette question et de l'éviter davantage". Sur la position du Front Populaire, Essebsi précise qu'il n'a jamais demandé à ce rassemblement de le soutenir au deuxième tour. "Je n'ai pas voulu être témoin de sa division. Je souhaite que ses leaders, notamment ceux du Front du salut, restent unis dans le paysage politique". En ce qui concerne son programme et ses promesses adressées au peuple tunisien s'il sera élu président de la République, le candidat s'est engagé à dévoiler toute la vérité sur l'assassinat des deux martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi. Volet politique étrangère, la Tunisie, "Ce petit pays, aux ressources limitées, doit s'ouvrir sur son environnement maghrébin, africain, méditerranéen, européen ...Nous devons rétablir et améliorer davantage nos relations avec les pays du Golf, l'Algérie, l'Egypte, la Syrie..". La politique sécuritaire est l'une des priorités du candidat dans son programme électoral où il s'engage à faire face au terrorisme. " La Tunisie ne peut pas lutter contre le terrorisme toute seule. Une stratégie régionale sera mise en place avec le concours des pays voisins, notamment l'Algérie, la Libye, l'Egypte, le Niger, le Mali, et des puissances mondiales qui pourraient nous soutenir et coopérer avec nous afin de contrecarrer ce phénomène. La mobilisation des citoyens tunisiens des régions de l'intérieur où le terrorisme persiste, est aussi cruciale et nécessaire".