4.599 cas d'accidents du travail ont été enregistrés au cours de 2013. Cela représente 10 % de l'ensemble des accidents du travail à travers le pays Le secteur du bâtiment et des travaux publics ne subit pas les retombées de la crise économique que connaît le pays. Du moins, cette crise se situe sur un autre plan. C'est le manque de main-d'œuvre dont souffre ce domaine qui constitue la vraie crise. Aujourd'hui, les entrepreneurs ont de grandes difficultés à trouver les personnes qui répondent aux profils.Malgré les avis sur les lieux mêmes du travail (on trouve des panneaux accrochés dans les chantiers qui proposent des postes de travail), la quête est loin d'être satisfaite. On se demande pourquoi ce secteur n'est plus attractif. On peut comprendre que les jeunes ne sont pas intéressés par un tel travail car il est rude et pénible. Même si on remarque, aussi, qu'il est assez bien rémunéré par rapport à d'autres métiers. La journée d'un manœuvre en bâtiment coûte facilement 30 et 40 D ! Un autre aspect rebute les chercheurs d'emplois : ce sont les accidents du travail qui sont enregistrés chaque année en Tunisie. Comme la prise en charge et la sécurité sont le dernier souci des entrepreneurs, les jeunes ne s'orientent pas vers cette filière. Au cours d'une conférence sur le sujet, des chiffres ont été révélés concernant la situation dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. On apprend, par exemple, que 4.599 cas d'accident du travail ont été enregistrés au cours de 2013. Cela représente 10 % de l'ensemble des accidents du travail à travers le pays. Donc, c'est un secteur très risqué. La nécessité de trouver les moyens de réduire ces taux a, d'ailleurs, été abordée au cours de cette conférence avec une contribution européenne. Il faut noter que les cas d'écrabouillage, de chute, d'électrocution sont les plus fréquents qui surviennent dans les chantiers et constituent 70 % des causes et 90 % des cas mortels. La législation en matière de protection des ouvriers sur leurs lieux de travail existe mais elle n'est pas toujours prise en compte. D'un côté, le responsable n'accorde pas l'intérêt requis à cet aspect. De l'autre, les ouvriers qui ont la chance de bénéficier de ces moyens de protection ne les utilisent pas. Dans tous les cas, il est important de chercher la meilleure façon d'appliquer les règlements en vigueur et de prendre conscience de l'importance de la sécurité. L'idée d'adopter une stratégie en la matière s'impose. Mais elle passe, d'abord, par une concertation de toutes les parties impliquées dans ce secteur. Une sensibilisation plus effective des entrepreneurs en bâtiment est indispensable. Car élaborer cette stratégie demande une adhésion complète de tous à commencer par les ouvriers (premières victimes des accidents du travail).