Le Serbe a fini par apporter le sérieux et l'osmose en prenant le temps qu'il fallait Ratko Dostanic est maintenant l'homme intouchable du public et des dirigeants cabistes. Et pourtant, ce public n'était pas tendre avec le Serbe après la série des nuls blancs en début de saison. Le CAB ne perdrait pas, mais ne gagnait pas non plus. Ne marquait pas, mais n'encaissait pas non plus. Une sorte de paradoxe qui a déclenché la fameuse attitude débilisante qu'on trouve auprès de tous les suporters tunisiens : l'entraîneur manque de compétences. Et au CAB, une grande partie du public n'a pas dérogé à la règle en mettant la pression sur Dostanic, à qui on reprochait, bêtement, un style «défensiviste». Le CAB ne gagne pas assez de matches, n'offre pas de jeu offensif digne de son aura. Tous ces clichés que l'on connaît ont fini par se dissiper en voyant deux indicateurs. Le CAB, pourtant changé, gagne contre les favoris (ESS et puis le CA), et aussi la défense qui demeure la meilleure du championnat. Ce n'est pas une statistique que l'on obtient par hasard. Cela n'a qu'une seule explication : un énorme travail tactique et humain de la part de l'entraîneur. Et vous savez que la défense, secteur-clef en football, demande plus d'attention et de travail que les autres compartiments. Ce CAB qui n'a pas les moyens du CA ou de l'EST pour renforcer ses rangs, a compté sur la main de fer de Dostanic pour créer un modèle de jeu équilibré, basé d'abord sur une défense compacte, harmonieuse avec au moins 7 joueurs qui participent à la récupération. Pour certains, c'est un modèle pas beau, mais au CAB, et compte tenu de la qualité des joueurs, ce modèle a porté ses fruits. Sans tapage, et au bout d'une patience que seul Dostanic sait ce que c'est, le CAB primé par la meilleure défense du championnat. H'mani et Mechani, Mathlouthi, Kchok, Baratli, M'Bigue, Darragi, voilà les nouvelles stars bizertines. Pour se passer des services de Zaïem, Harrane, Hadhria... il faut que la mentalité qui règne soit quelque chose d'autre. Avec Dostanic, et à l'image de l'école serbe, seul l'effort prime. Pas autre chose du tout. Une approche à suivre.