En parcourant un article paru dimanche dans La Presse, j'ai appris que les instances internationales auraient l'intention de déclasser le site de Carthage. Cela ne m'a ni surpris ni étonné. Parce que nous le méritons ! D'ailleurs, même Tunis, la capitale, a perdu depuis belle lurette l'étiquette qui lui allait à ravir de «verte». Oui, les temps ont voulu que «Tunis, la verte» s'est transformée en «Tunis, la poubelle» !!! Tout cela grâce aux autorités qui ne remuent même pas le petit doigt pour enrayer ce tsunami d'incivisme, et mettre les choses au point. Je ne parlerai pas ici des ordures ménagères qui constellent nos rues, et des odeurs pestilentielles qui s'en dégagent. Certes, l'avenue Bourguiba est épargnée de ce fléau, mais allez voir à côté... A côté ? C'est tout le long de la rue d'Espagne que cela se passe. Et je suis sûr et certain que s'il était encore de ce monde, le caudillo Franco aurait exigé péremptoirement du maire qui se la coule douce sur les hauteurs de la Kasbah de ne plus accoler le nom de son pays à cette rue infâme. Infâme ? C'est peu dire... En effet, armez-vous de courage et essayez de passer par la rue d'Espagne et vous serez liquéfié par le spectacle offert par des camelots sans vergogne, dans cette caverne d'Ali Baba gigantesque. Où ça hurle de tous les coins en non-stop, interdisant avec un culot stupéfiant toute circulation automobile. Puisque messieurs installent leur bazar au beau milieu du macadam. Et si jamais l'automobiliste ose klaxonner, eh bien... Il sera englouti sous les insultes les plus humiliantes, les plus dégradantes ! Bien sûr, bien sûr... de temps à autre, la police fait une descente spectaculaire, et la rue se vide. Pour renaître à la vie un quart d'heure plus tard. Comme si de rien n'était. Je suis, pour ma part, certain que si les agents se mettaient «sérieusement» au boulot, la rue d'Espagne recouvrirait son calme d'antan. J'ai évoqué le caudillo plus haut ? Tiens, même l'autre général, Charles De Gaulle en l'occurrence, doit se retourner dans sa tombe, ou du haut des cieux, et hurler de fureur en constatant le «merdier» dans lequel se trouve sa rue. Sans parler du scout Mongi Bali qui, depuis son buste, ne peut que se boucher le nez, assailli comme il l'est par les effluves décochés par les merguez grillés qui portent la marque du «hi-han». Etc., etc., etc. Dites, est-ce que c'est cela que recherche le si distingué maire de Tunis ? Non, je ne le pense vraiment pas, car s'il se donnait la peine de descendre en ville, il agirait alors comme l'exige sa fonction ! A bon entendeur, salut...