Le bureau exécutif élargi de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) a tenu, jeudi, à Bizerte, une réunion au cours de laquelle il a souligné que «la Tunisie a entamé une étape cruciale dans son histoire après le parachèvement du processus de transition», estimant que cette étape est «pleine d'espoir, mais aussi de défis». L'organisation agricole a ajouté, dans un communiqué, dont une copie est parvenue à l'agence TAP, que «la réussite de la Tunisie à parachever ce processus de transition démocratique n'est qu'un pas sur la voie de la réalisation des objectifs de la révolution». Les membres du BE de l'Utap ont exprimé, lors de cette réunion présidée par Abdelmajid Ezzar, président de l'organisation, leurs préoccupations quant aux difficultés rencontrées par les agriculteurs au démarrage de la campagne des grandes cultures et le retard enregistré au niveau de la mise à disposition de ceux-ci des dispositifs nécessaires de production (semences, engrais...) et aussi au niveau du manque de main-d'œuvre et de la baisse des prix. Le BE a appelé les structures concernées à intervenir d'urgence pour revoir les mesures en vigueur et celles régissant les opérations de distribution et de commerce des engrais. L'objectif recherché est d'accompagner les agriculteurs et de les aider à réussir les prochaines campagnes agricoles dans cette conjoncture difficile. Les membres du bureau ont aussi souligné la nécessité de réviser la prime des hydrocarbures et le taux d'intérêt imposé aux agriculteurs au sein des marchés de gros, appelant à appuyer davantage le secteur de l'agriculture biologique. Elevage Manque de fourrages Le directeur général de l'Office de l'élevage et des pâturages (OEP), Mohamed Nasri, a indiqué que la moitié de la production nationale de viandes rouges provient des vaches laitières (génisses pleines) et non des races bovines à viande. Le DG de l'OEP a ajouté, à l'occasion de la tenue du conseil d'administration de l'Office, que «la commission issue du conseil national de l'agriculture a élaboré une stratégie visant à améliorer l'intégration de races à viande et à encourager l'engraissement des veaux dès 2020». Le directeur de développement des ressources pastorales à l'OEP, Fethi Kouhis, a affirmé, pour sa part, que «les superficies réservées aux cultures fourragères ont atteint 330 mille ha, dont 50 mille de cultures irriguées». Il a évoqué la programmation de 15 mille ha pour les cultures fourragères d'été. Selon lui, un plan a été mis en place en vue de réduire le déficit de production de fourrages de 22% à 9%, d'ici 2020, à travers le développement de la productivité des cultures fourragères et le renforcement des superficies réservées à ces cultures, d'autant plus que la production nationale de fourrages ne couvre que 78% des besoins. M. Kouhis a révélé, aussi, qu'il a été décidé d'offrir des balles de luzerne aux agriculteurs du Centre et du Sud, moyennant un prix subventionné, et ce, afin de les aider à faire face à la sécheresse et à protéger le cheptel dans ces régions. De son côté, Mme Naziha Dridi, directrice de l'évaluation, a fait état d'un manque de ressources humaines au sein de l'office. L'OEP est doté d'un budget de 29 millions de dinars (MD), dont une enveloppe d'environ 10 MD est investie dans le financement des projets de développement.