La troupe italienne Compagnia Elektra et Tir Danza s'est produite à la Maison de la Culture Ibn-Rachiq. Le Festival international du théâtre pour enfants à Tunis qui s'est déroulé du 20 au 27 décembre 2014 à la Maison de la Culture Ibn Rachiq est une belle occasion qui permet de conjuguer la sensibilisation du jeune public au théâtre et à l'art de la scène en général et de découvrir des œuvres connues ou peu connues et d'apprécier des créations théâtrales et des productions de qualité d'ici ainsi que celles d'autres pays étrangers. Mardi dernier, les Italiens ont drainé une foule énorme d'enfants venus en compagnie de leurs parents pour découvrir le spectacle. En effet, la pièce théâtrale pour enfants «Cendrillon » du metteur en scène italien Tonio De Nitto a été jouée à guichets fermés ! A en juger par l'attention et les réactions des spectateurs, la troupe Compagnia Elektra et Tir Danza a pleinement atteint son but avec une économie de moyens. Hormis quelques rares accessoires, le décor n'est qu'une grande armoire au fond de la scène subtilement éclairé par Davide Arsenio ; une merveilleuse fluidité en résulte, accentuée par les tableaux chorégraphiques d'Annamaria De Filippi et interprétés par les comédiens Chiara De Pascalis, Antonio Miccoli, Francesca Nuzzo, Serena Rollo et Fabio Tinella. Tout le monde connaît «Cendrillon», le conte populaire qui a bercé les rêves de la majorité des enfants à travers le monde, soit à travers les versions fixées par Giambattista Basile dans La Cenerentola en 1634, soit par la version de Charles Perrault dans Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre ou alors et surtout à travers le film d'animation Cinderella réalisé par les studios Disney en 1950. Dans cette version théâtrale et burlesque de «Cendrillon», il n'y a ni citrouille ni carrosse, mais l'essentiel demeure, celui d'une jeune fille orpheline contrainte à servir sa sournoise et cruelle belle-mère et ses deux méchantes et «laides» demi-sœurs. D'un autre côté, il y a le prince, pas trop charmant, cette fois-ci, timide et maladroit et qu'on voulait marier en organisant trois bals successifs et en y invitant les jeunes filles du Royaume. L'armoire au fond de la scène sert de passage d'un lieu à un autre, elle joue également le rôle de la bonne fée qui offre à Cendrillon les plus belles robes pour lui permettre d'assister aux bals. A travers cette œuvre pour enfants, le metteur en scène a réussi à développer une écriture en quête d'harmonie entre le moderne et le classique, l'imaginaire et le monde d'aujourd'hui. Il s'agit d'une relecture drôle et très personnelle du conte classique. Le spectacle est traité avec une économie de moyens, c'est-à-dire sans changements de décor, sans artifices, mais avec un plaisir certain, entraîné par l'humanité et la magie du conte, la beauté de la musique et de la danse ainsi que le rire engendré par des scènes comiques qui contrebalancent les épisodes oniriques ou malheureux. Les grands comme les petits ont été ravis !