Les agriculteurs de Ben Arous lancent un cri d'alarme Le rendement des terres agricoles dans le gouvernorat de Ben Arous est considéré comme l'un des meilleurs au plan national, malgré la réduction des superficies cultivées par rapport aux autres régions à vocation agricole. L'activité agricole, marquée par sa densité et sa diversification, a permis à ce gouvernorat d'occuper une place privilégiée au plan national, surtout que cette région approvisionne le marché local avec 70 % de la production de raisin et 30 % de celle de la pêche. Cette région est également le deuxième producteur national d'agrumes. «Malgré sa place importante sur le plan national, le secteur de l'agriculture connaît dans cette région plusieurs difficultés, qui ont eu des retombées négatives sur la productivité et entravé le développement de ce secteur, ont indiqué plusieurs agriculteurs, interrogés par le correspondant de l'agence TAP dans la région. Autoroute de Mornag Ils ont évoqué les problèmes qui se posent au niveau de la réduction des superficies agricoles, notamment en raison de l'extension urbaine et industrielle et la construction d'une autoroute, qui traversera une superficie de 400 hectares de terres productives dans la région de Mornag. Dans ce contexte, le président de l'Union locale des agriculteurs à Mornag, Ahmed Mensi, a indiqué que l'endettement des agriculteurs via-à-vis des groupements des eaux et des sociétés de mise en valeur agricole constitue une difficulté majeure, bien que l'endettement ait été rééchelonné à maintes reprises. «A cela s'ajoutent l'absence des mécanismes d'appui et la lenteur des procédures d'octroi des crédits saisonniers avec des taux d'intérêts élevés», a-t-il dit, appelant à la révision et l'actualisation de ces taux. Parmi les difficultés structurelles figurent également le problème de la distribution de l'eau d'irrigation à travers le canal de la Medjerda (eaux du Nord), le coût élevé de la consommation et son insuffisance et les coupures d'eau dans les groupements des eaux à cause de l'endettement des agriculteurs. Circuits parallèles Un agriculteur dans la région, Hamda Naouali, a évoqué l'augmentation du prix du fourrage et son impact sur l'élevage, outre les circuits parallèles de distribution du fourrage subventionné. «La quantité de fourrage distribuée aux agriculteurs de la région, qui est de 380 tonnes par mois, ne satisfait pas leurs besoins» a-t-il estimé. Par ailleurs, il a indiqué qu'un nombre de difficultés alourdit le fardeau sur les agriculteurs, dont notamment le prix élevé des engrais et la monopolisation des médicaments par les coopératives des services agricoles dont les prix ont connu une hausse vertigineuse, outre les coût de production et l'absence de mécanismes de soutien pour les carburants. De son côté, Lotfi Sahli, agriculteur, a mis l'accent sur l'insuffisance des encouragements et incitations à l'investissement, les coûts élevés des ressources agricoles, des pièces de rechange et de la production par rapport au prix de vente, outre les différentes maladies qui attaquent les pommiers et les agrumes et menacent la récolte au plan régional et national. A noter que les terres agricoles labourées dans le gouvernorat de Ben Arous s'étendent sur une superficie de 36 mille hectares, dont 16 mille sont consacrés aux grandes cultures. Les activités agricoles varient entre la plantation des arbres fruitiers, les agrumes, les oliviers et les vignes, outre les plantations forestières spécialisées dans la production des plants de pâturage et de plusieurs variétés de plantes ornementales.