Cinq mois après la débâcle africaine, les «Sang et Or» peinent à retrouver leurs marques De son aveu même, Khaled Ben Yahia savait que sa mission à la tête de l'Espérance ne serait pas évidente. Et ce ne sont pas les résultats de la phase aller qui vont contredire l'entraîneur «sang et or». Le bilan du champion de Tunisie en titre n'est pas flatteur : une quatrième place avec 25 points au compteur, distancé de 8 longueurs par le leader clubiste. Du jamais vu dans l'histoire du club «sang et or», habitué à être un candidat redoutable dans la course au titre. Et même les fois où l'Espérance a raté le titre, c'était à un ou deux matches de ratés. C'est dire que, même dans ses moments de faiblesse, le club «sang et or» se défendait bec et ongles jusqu'au bout et parvenait à arracher une place en compétition africaine. C'est pour rappeler qu'en se classant quatrième, l'Espérance est loin de son rang habituel. Tout cela, Ben Yahia le sait et il est parvenu à faire voir à son équipe le bout du tunnel lorsqu'il a aligné la passe de trois devant le CSS. L'entraîneur «sang et or» aurait pu faire de cette victoire le point de départ pour relancer la machine dans la course au titre, d'autant que le Club Africain est allé perdre à Bizerte. Mais la journée suivante, l'EST s'est contentée de ramener un petit point de son déplacement à Gabès. Heureusement que N'djeng a permis à l'équipe de ne pas creuser encore plus l'écart grâce à son doublé au derby. Un match nul, c'est toujours mieux qu'une défaite. Un conservatisme aveugle Ce que les observateurs reprochent à Khaled Ben Yahia, c'est essentiellement sa gestion de l'effectif. Ses choix sont toujours discutables, car ils ne font jamais l'unanimité, même dans les victoires. Le défaut majeur de Ben Yahia ? Son conservatisme qui éloigne des terrains sans raison valable un arrière droit de métier, en l'occurrence Sameh Derbali, et sacrifier à sa place Afful dans un rôle défensif, alors que ce dernier préfère les espaces. Autre interrogation : pourquoi mettre en ballottage Yaâkoubi et Dhaouadi, alors que Jabeur bénéficie d'un statut de titulaire à part entière, alors qu'il n'est pas supérieur techniquement à ses deux compères dans l'axe? Enfin, pourquoi s'entêter à dire qu'il n'a pas changé d'avis sur N'djeng malgré la marge de progression du Camerounais depuis le match contre l'Etoile? Autant de questions qui intriguent bon nombre d'observateurs et supporters. Un écart de huit points est récupérable. Mais pour y parvenir, une meilleure gestion de l'effectif s'impose, d'autant que Ben Yahia doit faire le tri des joueurs étrangers qui sont au nombre de six sous contrat. Ben Yahia et les dirigeants «sang et or» ont toute la trêve et le mercato pour remettre l'équipe sur pied.