Qui va sauter de cette première liste? Leekens cache ses cartes A plus de deux semaines du jour «J», l'équipe de Tunisie loge encore à Monastir avant d'affronter l'Algérie en amical. Ce sont les dernières heures avant de prononcer la fameuse liste des 23 pour se déplacer en Guinée Equatoriale. La tension monte un peu dans le camp de la sélection en vue des noms qui vont sauter. Y a-t-il des indices? Quelle approche a Leekens pour la faire? En tout cas, aucune liste ne ferait l'unanimité : il y aura toujours des mécontents, des insatisfaits et des analyses pro ou anti. Prenons les choses d'un angle purement technique : qui peut ne pas avoir le profil d'un joueur pouvant rentrer dans les plans de Leekens? Le maître à bord de la sélection est quelqu'un de très intelligent. Il a vite compris les rouages du football tunisien et comment on gère l'«extrasportif». La défense d'abord Avant de parler de la méthodologie du choix de la liste des 23, arrêtons-nous un peu sur le profil technique de la sélection sous la conduite de Georges Leekens. L'équipe, qui a terminé première de son groupe, a réussi grâce, en grande partie, à la défense et à l'organisation défensive. Deux buts encaissés en 6 matches, face à des sélections de bon niveau, est quelque chose de remarquable. Nous avons réussi parce qu'une solide organisation défensive s'est articulée autour de Ragued, Sassi, Sayhi, Nater, S. Ben Youssef, Mathlouthi, Mohsni, Abdennour et Maâloul. On a trop subi le jeu, on est passé par des situations difficiles (notamment face au Sénégal), mais à chaque fois, il y avait Mathlouthi et les défenseurs pour permettre à la sélection de se protéger. Pour Leekens, et faute de joueurs extraordinaires (il avait lui-même dit ça), le projet de jeu se base sur la rigueur défensive, sur le bloc-défense haut et bas, et bien sûr sur «l'opportunisme» offensif. Nous avons réussi aussi grâce à la personnalité des joueurs et à leur patience (victoires contre le Botswana, l'Egypte à Monastir et le Sénégal). Ce «cocktail» a bien fonctionné, même si nous n'avons pas été charmés. Nouvelle identité, résultats probants, la CAN 2015 sera différente. Aura-t-on besoin de la même approche? Leekens mise beaucoup sur la motivation et la personnalité. Il ne compte pas changer grand-chose dans son paradigme technique. Ce qu'il est en train de faire, c'est de mettre tous les joueurs dans un même palier de fraîcheur physique. C'est ce qui le préoccupe le plus avec quelques blessures, des joueurs plus frais que d'autres et des «impondérables». Le profil de la sélection que nous avons indiqué va conditionner les choix de la liste des 23. On ne pense pas que Leekens va sacrifier des éléments de sa défense ou de ses milieux défensifs. Ce sont les nouveaux retenus (Ben Jemaï, Htira qui traîne une blessure, Mansar qui risque sa place avec la présence de Msakni, Chikhahoui et Khazri, trois «créateurs» importants pour Leekens) et ceux qui ont un profil offensif qui risquent leurs places. Des noms? Ce sera plutôt plus du côté des expatriés que l'on regardera. Ceux qui ne vont pas être retenus vont être déçus, des voix s'élèveront pour dénoncer leur élimination. Mais c'est la loi du football, aucune liste ne fera l'unanimité. Leekens assumera la responsabilité de ses choix, car il les a pris lui seul et en fonction de son appréciation et de ses idées de jeu. L'après-liste des 23 sera délicat : la vie du groupe prendra un nouveau chemin. Et Leekens sait bien que la solidarité de l'équipe et l'esprit de groupe que l'on a vus sur le terrain sont ses premiers atouts en Guinée Equatoriale.