30 missiles iraniens frappent les territoires occupés    L'armée israélienne cible des sites de lancement de missiles en Iran    Une cellule pro-Mossad démantelée avec un arsenal de drones et d'explosifs à Téhéran    Mouine Chaâbani qualifie la Renaissance de Berkane pour les demi-finales de la Coupe du Maroc    Santé : la Tunisie explore une alliance pédiatrique avec un leader hospitalier italien    Caravane Al Soumoud, Kalaa Essghira, incendie… Les 5 infos du week-end    Lamia Ben Ismail nommée trésorière générale de la République tunisienne    Tunisie : les associations étrangères représentent seulement 0,87% du tissu associatif    Béja : un feu provoqué par une moissonneuse détruit plus de 35 hectares de blé, le plus grave de la saison    Ons Jabeur éliminée de l'open de Berlin    La Tunisie capte l'attention des investisseurs chinois à l'Expo de Changsha    Berlin tourne au cauchemar pour Ons Jabeur : inquiétude grandissante    Le premier vol direct entre la Moldavie et la Tunisie    La caravane Soumoud étale la défaillance de l'Etat tunisien    Réforme du travail : le privé tunisien commence à intégrer ses contractuels    Tunisie–Algérie : un potentiel commercial encore largement inexploité    Caravane Al Soumoud : le député Mohamed Maher alerte sur la participation d'éléments liés l'organisation d'Al Qaradawi    Tunisie–Mauritanie : Vers un partenariat renforcé dans le domaine agricole et de la santé animale    A l'occasion du 40ème jour de son décès: cérémonie pleine d'émotion en hommage à l'ancien ministre et ambassadeur Tahar Sioud (Album photos)    La députée Syrine Mrabet appelle les participants à la caravane Al Soumoud à rentrer en Tunisie    Le ministère de la Santé convoque les résidents malgré la grève en cours    Hasna Jiballah appelle à soutenir davantage les entreprises communautaires    Sixième : 64.065 candidats au concours d'admission aux collèges pilotes    L'Espérance de Tunis prête à défier les géants du football mondial    Reprise de la liaison ferroviaire Tunis–Tozeur après 8 ans d'interruption    "El Abdelliya chante le malouf" : Un hommage musical au patrimoine maghrébin    Washington envisage d'élargir les restrictions de voyage à 36 pays, dont plusieurs Etats arabes et africains    200 bus bientôt en Tunisie : Kaïs Saïed reçoit des Tunisiens de Suisse à l'origine de l'initiative    Vers un durcissement migratoire : 25 pays africains bientôt sur liste noire américaine    Adev lance en Tunisie le nouveau pickup tout-terrain Nissan Navara    Conseil ministériel consacré à la réforme du secteur sportif    La Tunisie enregistre une hausse spectaculaire de 61 % des investissements directs étrangers en 4 ans    La Fondation Arts & Culture by UIB renouvelle son soutien aux festivals d'El Jem et Dougga pour une décennie culturelle    L'OTJM dénonce une ingérence sécuritaire dans le processus de sélection des centres de stage    Penser coûte plus cher en Tunisie que tuer en Italie    Cerisiers et cerises: Tout ce qu'il faut savoir en 10 points    Tunisie condamne fermement l'agression israélienne contre l'Iran    Annonce des lauréats du 16e Prix Arabe Mustapha Azzouz    From Ground Zero de Rashid Masharawi : miroir de la guerre à Gaza à travers 22 regards    Caravane de la Résistance : la vidéo virale montre en réalité des supporters de NBA    Décès de Mohamed Ali Belhareth    La Tunisie inaugure le 1e service d'oncologie oculaire dans le secteur public en Afrique à l'Institut Hédi Raies    Météo en Tunisie : températures entre 29 et 40 degrés    Coupe du monde des clubs 2025 : où et comment suivre tous les matchs, dont ceux du PSG    L'industrie cinématographique tunisienne au cœur d'un projet de réforme législative    Le Festival International des Arts du Cirque et des Arts de la Rue arpente 10 régions de Tunisie du 12 au 29 juin 2025    Festival d'Avignon 2025 : la Tunisie à l'honneur avec une création chorégraphique engagée sur Laaroussa de Sejnane    Jalila Ben Mustapha, une vie militante pour la femme, les pauvres et la Tunisie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La consécration !
Musique: Abir Nasraoui à la 1ère édition de «Fann Z'mên» de Nabeul
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 01 - 2015

Du 8 au 11 janvier, s'est tenue, à l'espace Sidi Ali Azzouz de Nabeul, la 1ère édition d'une nouvelle manifestation artistique baptisée «Fann Z'mên» qui se veut un retour aux grands répertoires du monde arabe et maghrébin du début du XXe siècle.
Il y a lieu, malheureusement, de déplorer le déficit cruel de communication ayant marqué la naissance de cette manifestation qui ambitionne, d'une année l'autre, de proposer à son public le suc de la musique arabe d'Orient et du Maghreb. C'est à croire que seul le bouche-à-oreille a fonctionné comme il a pu, un peu timidement en fin de compte. Etaient pourtant au programme une troupe du Maroc (le 8), une d'Algérie (le 9) et celle de la Rachidia de Kélibia (le 11). Résultat : trois soirées en présence d'un public bien rare, n'assurant même pas le cinquième de la capacité d'accueil d'un espace très sympathique ne jaugeant d'ailleurs que juste 130 places. Dommage !
Pour la soirée du 10, il a fallu la touche bien nécessaire d'un professionnel de la communication grâce auquel trois rangées de sièges supplémentaires ont dû être ajoutées en catastrophe. Ce samedi 10, à l'affiche... (pardon : il n'y avait même pas d'affiche), une Tunisienne résidant en France : Abir Nasraoui. Un nom qui n'a plus besoin d'être présenté ni de faire ses preuves. Quelles autres preuves ? Cette artiste, en l'espace d'une petite décade, s'est produite dans de nombreux pays à grande valeur culturelle, tels le Maroc, le Mexique, l'Angleterre, la Belgique, Dubaï, la France évidemment, etc., et a eu, pour compagnons sur scène, divers orchestres de différentes nationalités.
Le style Abir
Depuis plusieurs années, est née une expression dans les milieux artistiques qui sonne comme une trouvaille intelligente et est restée très en vogue et à la mode, mais qui, au fond, ne convainc point : «le mariage des cultures» ou des genres. Il n'échappe à personne que cette expression est elle-même née d'un dictat international : la globalisation ou, en termes plus évidents, l'uniformisation des cultures. Il n'y a pas, nous semble-t-il, un procédé plus vilain que celui qui tend à frelater, dénaturer et déformer la culture d'un peuple en la malaxant, avec d'autres, dans un même moule. Beaucoup s'y sont essayés : luth et piano, saxo et qanûn, mezoued et orgue... Résultat : «abâtardisation» grotesque des genres, chaque culture s'est trouvée amputée de son âme. A trop chercher la richesse culturelle, on est tombé dans la bêtise culturelle où plus personne ne se reconnaît.
Il faut dire que Abir Nasraoui a failli tomber dans le piège. Dans sa quête de nouvelles expressions, elle s'est entichée, il y a deux années, du tango qu'elle a joué avec un orchestre mexico-argentin. Mais elle a fait preuve de beaucoup d'intelligence en collant au genre le maximum possible et en épousant le registre jusque dans ses plus petites nuances et subtilités. En un mot comme en mille : respecter le genre dans toutes ses règles pour ne pas agresser l'ouïe. De l'amalgame des genres, on ne sort que très rarement indemne.
Samedi dernier, donc, Abir, accompagnée d'un orchestre jeune mais très professionnel, a joué jusqu'au fond le jeu de «Fann Z'mên», ces airs des monstres sacrés de la musique arabe. Pour l'occasion, elle a pris au mot le slogan de la manifestation (z'mên) en choisissant pour thème «Ezzemên», ici au sens de Temps. D'entrée de jeu, Abir interprète Ah ya Zemên de la sublime Marie Jibrane (Syrienne). Excusez du peu, mais dans ce «Daour» d'une rare beauté, Abir a tout simplement frôlé la perfection. Puis, avec la même veine et le même talent, elle s'attaquera au Grand de tous les Temps, Mohamed Abdelwaheb, en lui empruntant la magnifique Imta Ezzemên ; on voulait simplement qu'elle la réussisse, mais elle a fait mieux : elle a excellé ! De Jibrane à Abdelwaheb, il ne restait plus qu'un petit pas vers la grande Ismahène que Abir a franchi avec autant de succès : Farreq mê binna, lyh ezzemên.
Soit. Mais Abir n'aime pas être un simple, quoique réussi, écho des autres. Elle a son mot à dire. Et ce mot n'est autre que son propre album sorti il y a quelques années sous l'intitulé «Heyma» et dont elle a interprété quelques chansons où c'est l'âme tunisienne qui, dans tous ses états, vous interpelle, vous séduit et vous conquiert. Telle cette chanson taillée à sa mesure : El wah'ch wel ghorba jarou âlayya (la traduction n'est pas aisée, mais on va dire à peu près : la séparation et l'exil m'ont éreintée), car Abir est plus présente en France que dans son pays.
Mais c'est peut-être ça le secret de l'art : ne le réussissent que les âmes blessées. Tant pis si à chaque blessure répond une consécration. Abir est sûrement le futur du tarab au féminin —très— singulier.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.