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«L'ouverture sur la musique universelle me fascine»
Abir Nasraoui :
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 08 - 2012

Tunisienne de naissance, Abir Nasraoui a fait ses premiers pas de chanteuse d'abord dans son propre milieu familial assez mélomane, avant de parfaire son talent par une formation académique à l'Institut supérieur de musique de Tunis où elle rencontre, entre autres, les professeurs Mohamed Saâda, connu pour sa maîtrise des musiques turque et orientale, et Abdelhamid Belâlgia.
Forte de sa maîtrise en sciences musicales, elle quitte Tunis à la recherche d'horizons plus larges. C'est à Paris qu'elle jette son dévolu en s'inscrivant à La Sorbonne où elle obtient un DEA (diplôme en études approfondies) en ethnomusicologie. Dans le même temps, elle poursuit son expérience de chanteuse au contact de grands spécialistes de musique occidentale et internationale. D'où un style propre et assez particulier : une sorte d'amalgame où l'oriental et l'occidental se côtoient, donnant lieu à un premier album original, Heyma, produit par l'Institut des monde arabe. Elle a signé plusieurs spectacles dont on cite ceux aux Festivals de la Médina, de Carthage et de Hammamet, à l'Opéra du Caire, à l'Institut du monde arabe, et a été invitée d'honneur en Grèce, en Grande-Bretagne, en France ainsi qu'à Radio Monte Carlo Doualiya. Actuellement, elle anime des séances d'apprentissage, d'initiation et de vulgarisation de chant, de musique universelle et d'histoire de la musique. Son dernier spectacle présenté le 2 août lors du Festival de la Médina, Tango Aravi, était justement une nouvelle expérience qu'on pourrait qualifier de tuniso-argentine.
Comment définissez-vous ce nouveau style qui allie le tango à la musique arabe ?
J'estime que ce nouveau travail va dans le sens de mon premier album Heyma, c'est-à-dire une musique métissée qui tend vers l'universel dans une tentative de communiquer avec l'Autre. Je voulais faire cela depuis mon arrivée en France, attendu la coexistence de diverses musicales aussi variées que riches. Je n'entendais pas faire une musique destinée à la communauté maghrébine ou arabe, mon vœu a toujours été d'avoir un public international ; jusqu'ici, la quasi-totalité de mes concerts ont drainé un public cosmopolite, et c'est précisément cela qui m'intéresse le plus. Ce n'est donc pas un style, mais plutôt un pont que j'essaie de jeter entre ma culture et celles des autres. L'ouverture sur la musique universelle me fascine.
Le tango traduit, à mon sens, la mélancolie, la nostalgie, soit des sentiments qu'on trouve également dans la musique arabe ; le trait d'union est peut-être l'amertume due à l'absence, à la séparation, au spleen si on veut. C'est donc la rencontre de deux sensibilités artistiques.
Pourquoi n'avez-vous pas jugé nécessaire de chanter vos propres chansons?
Je reste de formation classique, c'est un fait. Après «Heyma» où j'ai interprété mes propres chansons, j'ai voulu revenir au classique, au tarab qui a bercé mon enfance et ma jeunesse, sachant aussi que j'ai retrouvé du tango dans ce registre classique oriental et tunisien que j'ai présenté récemment au Festival de la Médina. En fait, j'ai beau aller à la découverte d'autres expressions musicales, je reviens tout de suite après à cette musique berceuse de ma prime jeunesse. Cela dit, je n'aime pas reprendre les choses telles qu'elles sont, ça n'a pas de sens à mon avis ; raison pour laquelle je suis revenue au classique mais avec de nouveaux arrangements, avec un nouvel orchestre argentin pour restituer l'âme du tango.
D'après vous, quelle chance a cette nouvelle expérience dans les pays européens ? Y a-t-il demande?
Ce nouveau projet a été présenté à Paris en février dernier lors de deux soirées et chaque fois devant une salle comble. C'était donc un accueil très encourageant, ce qui me fait penser qu'il y aura sûrement une demande assez importante. D'un autre côté, je considère que ce projet n'a pas été conçu au hasard, il repose même sur une certaine stratégie, à savoir qu'il répond à la communauté arabe en quête de tarab, et ne manque pas d'interpeller le public européen généralement friand de tango et qui va y trouver un métissage inhabituel, sans oublier le public de la World music avide de nouveautés.
Est-ce une simple expérience ou va-t-elle s'installer définitivement dans votre carrière ?
Non, je ne pense pas faire du tango ma carrière durant, elle a été pour moi une belle aventure, mais je suis ainsi faite, que je vais d'une expérience à l'autre, d'une expression à l'autre ; ce qui ne veut pas dire que ce sont des expériences de seulement quelques mois, elles auront tout le temps que cela nécessitera, peut-être deux ou trois ans. Bref, pour moi, la musique n'a pas d'endroit fixe, d'identité fixe, de frontières ; elle est universelle et multidimensionnelle. Je resterai toujours à l'affût de rencontres sincères, de nouvelles expériences qui me changeront quelque temps de ma musique arabe, sans que j'y renonce, ça jamais.
De Heyma à Tango aravi, on a l'impression que Abir se cherche encore. Est-ce le cas ?
Je ne suis pas d'accord. Je suis et reste avant tout et en fin de compte une femme arabe, tunisienne, dûment dotée de mon identité et de ma nationalité arabe et musulmanes, avec pour spécialité la technique du chant arabe classique. Cette technique-là ne peut pas changer. Mais j'estime qu'il est nécessaire de savoir intégrer d'autres univers, ou du moins jeter un pont entre soi et les autres, un lien entre les cultures. Je ne me cherche pas, je veux tout simplement vivre d'autres musiques d'une manière différente ; dans toute rencontre, on donne de soi comme on prend de l'autre, et c'est la richesse. Heyma était un hommage à la musique tunisienne et andalouse, d'où l'introduction d'instruments nouveaux comme le tabla espagnol ; Tango aravi est un peu la même démarche : de la musique arabe classique dans une couverture nouvelle, argentine en l'occurrence, c'est un peu comme si je donnais une deuxième vie à ce classique pour éviter de le rendre tel quel, ou plutôt tel qu'il était. Quand je constate que des Européens, pour avoir assisté à mon spectacle, ont été chercher les musiques originales de l'ensemble que j'ai chanté, je me dis que j'ai relevé un défi : faire connaître la musique arabe aux autres grâce à un nouveau travail, une nouvelle démarche, une nouvelle présentation si je peux dire.


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