Une lettre adressée aux parlementaires mentionne les principaux désaccords entre les enseignants et les ministères de l'Education et de la Jeunesse et des Sports L'année scolaire actuelle avait mal démarré. Avec une menace de boycott de la rentrée désamorcée, in extremis grâce à l'accord intervenu le 8 septembre, le ton était donné. En effet, quelques semaines après, les professeurs déclenchaient leur première grève de deux jours (les 26 et 27 novembre 2014). Une autre grève allait intervenir le 8 décembre 2014 pour protester contre une mesure ministérielle visant à revancher du salaire les journées de grève. C'est ainsi que le premier trimestre s'était achevé en queue de poisson. Les enseignants avaient boudé les conseils de classe et refusé d'apposer leurs signatures sur les bulletins de notes ou encore de mettre leurs appréciations. Pour les prochains jours, deux autres grèves sont au programme, la première est prévue pour les 21 et 22 janvier la seconde, quant à elle, devrait se dérouler les 17 et 18 février 2015. Un autre mouvement est également prévu qui vise à boycotter le travail administratif à la fin de ce deuxième trimestre. Les modalités de cette grève administrative seront étudiées au cours de la réunion de la commission sectorielle administrative de l'enseignement secondaire (UGTT). Le syndicat général de l'enseignement secondaire se dit acculé à recourir à ces moyens pour faire aboutir ses demandes et assurer le minimum de conditions de travail aux enseignants. A cet effet, il a adressé une lettre aux enseignants-députés. Une rencontre a, justement, eu lieu entre des membres du syndicat et des membres de l'ARP. Les syndicalistes ont présenté, à cette occasion, leurs doléances et expliqué leur point de vue concernant les mesures à prendre d'urgence pour trouver les solutions idoines au secteur de l'enseignement et, notamment, à quelques décisions jugées comme hâtives et parachutées venant du ministère de tutelle. Dans cette lettre, le syndicat général de l'enseignement secondaire tire la sonnette d'alarme et appelle les députés à assumer pleinement leurs responsabilités vis-à-vis de ceux qui les ont élus. Il énumère, entre autres, les principaux griefs qui ont mené à cette impasse et qui sont contenus dans les motions issues du congrès du syndicat en question (réunion des 9 et 10 octobre 2014). Parmi les revendications auxquelles tiennent les enseignants, on peut citer l'augmentation exceptionnelle des salaires en dehors du cadre des négociations sociales relatives à la fonction publique. C'est l'un des moyens qui devrait aider cette catégorie à rattraper un tant soit peu la détérioration enregistrée dans son pouvoir d'achat. Un autre point s'intéresse à l'application, par les ministères de l'Education et surtout celui de la Jeunesse et des Sports, des clauses des conventions signées par les deux parties. Le syndicat mentionne les accords du 3 juin 2013 et l'accord du 8 septembre 2014. En troisième lieu, le syndicat appelle à l'achèvement des négociations sur les points de litige en suspens portant sur le statut des enseignants du secondaire dans ses deux volets organisationnel et matériel, y compris l'âge de la retraite à 55 ans, après une carrière de 30 ans. Un autre point insiste sur la criminalisation des agressions contre les enseignants et tous les intervenants dans le domaine éducatif. La promulgation d'une loi dans ce sens aurait, peut-être, le mérite de juguler le phénomène de la violence et d'assainir le climat dans l'environnement éducatif. D'ailleurs, ce dernier est devenu, depuis quelque temps, un lieu accessible à tous les délinquants. Un cinquième point a trait à la majoration des différentes primes dont bénéficient les enseignants du secondaire et les professeurs d'éducation physique et, en particulier, la prime pédagogique et la prime des fournitures scolaires. Vu la cherté de la vie, les montants de ces primes doivent être révisés. En ce qui concerne la désignation des chefs d'établissements, les parties syndicales conseillent de développer les méthodes de recrutement en vue de leur conférer une plus grande transparence et en veillant aux critères de compétence. Sans oublier d'augmenter les primes spécifiques qui leur sont servies et qui sont dérisoires (prime de responsabilité, de logements, des examens...). Le dernier point insiste sur le recrutement des suppléants. Cette mesure est jugée comme une politique d'encouragement au travail précaire. Il est temps d'intégrer les agents qui sont ainsi employés de façon progressive en attendant d'éviter, dans l'avenir, de recourir à ces recrutements.