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«Contrairement à d'autres corps de métier, aucune revendication n'a été satisfaite», se désole Fethi Rouissi Social Les fonctionnaires rejoignent les enseignants dans la grève
Le ministre boude une réunion avec le syndicat Le nouveau ministre de l'Education Salem Labyedh à peine son mandat entamé, est mis à rude épreuve où l'ambiance ne prête guère à la sérénité. Après la grève annoncée par les enseignants du secondaire, pour le 24 courant et celle des instituteurs de l'école de base pour le 17, c'est autour du syndicat général des fonctionnaires de l'Education, de suivre les enseignants pour annoncer une grève de deux jours prévue pour les 11 et 12 avril courant. Cette nouvelle grève concerne 7000 fonctionnaires qui exercent dans l'administration centrale du ministère, les commissariats régionaux de l'Education et les institutions éducatives lycées et collèges. Fethi Rouissi, secrétaire général du Syndicat général des fonctionnaires de l'Education explique au Temps les raisons qui ont poussé à recourir à ce débrayage. Il déclare : « chaque fois où un nouveau ministre est désigné, une réunion est tenue pour lui faire état des dossiers demeurés en suspens. Des réunions se tiennent par la suite avec ceux qu'il désigne pour négocier les différents points ». Le 28 mars dernier le syndicat avait un rendez-vous avec le nouveau ministre. Il n'était pas présent. Il a délégué une commission pour recevoir le syndicat. Ce dernier a refusé. Le secrétaire général du syndicat avait reporté la grève du 5 mars pensant à l'intérêt national et attendant la formation du nouveau Gouvernement. Après que le nouveau gouvernement ait été mis en place, une demande de Rendez-vous a été transmise au nouveau ministre. Le 28, il a refusé de recevoir le syndicat. Les membres du syndicat y ont vu un geste de mépris. Le ministre a promis d'accorder un autre rendez-vous. « Nous attendons depuis deux mois. Contrairement à d'autres corps de métier, nous n'avons réalisé aucune revendication. Un télégramme annonçant une grève pour les 11 et 12 avril a été lancé » précise Fethi Rouissi. Le secrétaire général ajoute que le nouveau ministre, au lieu de s'attacher à trouver des solutions aux problèmes, trouve le moyen d'agir par un geste de provocation en demandant la centralisation des fiches de présence. Le syndicat tout en étant contre le laisser-aller et l'indiscipline, stigmatise les pressions exercées contre le personnel administratif. Le secrétaire général déplore le fait qu'au moment où la situation administrative de plusieurs fonctionnaires n'est pas réglée, le ministère continue à recruter des maîtres d'enseignement secondaire qu'on affecte dans l'administration pour les diriger vers l'enseignement deux ans après. Concernant les postes fonctionnels, le syndicat dénonce que des directeurs qui n'ont pas réussi au concours de recrutement, aient bénéficié de proposition de postes fonctionnels de chefs de service ou de sous-directeurs. Le syndicat demande l'application de l'accord du 15 décembre 2011 et surtout le statut spécial des fonctionnaires de l'Education. Ces fonctionnaires tiennent aux promotions automatiques à l'instar des autres corps, l'inclusion des deux tiers de la prime de rendement dans le salaire mensuel, la non prise en compte de la note d'évaluation dans les critères de promotion sur dossiers. Ils revendiquent la transparence et la probité dans les résultats des concours de promotion sur dossier, en les publiant sur le site Edunet, afin que le classement soit connu par tous les prétendants aux postes. De même les années passées sous le régime de contractuels doivent être prises en compte dans le calcul de l'ancienneté dans le grade. Les nominations dans les postes fonctionnels doivent être révisées et des négociations à leur propos avec la partie syndicale doivent être engagées. Quant à l'émargement sur les fiches de présence par le personnel administratif, les fonctionnaires tiennent à ce qu'il y ait équité et justice dans son application. Il ne faut pas qu'il y ait deux poids et deux mesures. Des concours sur dossiers doivent être ouverts annuellement pour les gestionnaires de documents et des archives. Une promotion automatique et exceptionnelle est revendiquée pour les agents et techniciens gérant les documents et les archives. Pour ce personnel, une prime de risque et de contamination est revendiquée. Les diplômes scientifiques doivent être valorisés. Quant aux comptables, ils demandent la révision de leurs primes pour les harmoniser avec ceux de leurs collègues au ministère des Finances. Le syndicat demande de mettre fin aux affectations à des tâches administratives de personnes étrangères à l'administration. Et si jamais le ministère ne satisferait pas les revendications des fonctionnaires, le syndicat évoque sérieusement la possibilité de boycotter les examens du prochain trimestre en ne participant pas à la préparation la semaine bloquée ni celle qui la précède, en ne mettant pas les notes dans le système informatique et en boycottant les examens nationaux. Durant les dix jours qui nous séparent de la date de la grève annoncée, le nouveau ministre aura-t-il la sagesse de renouer avec le dialogue au lieu de l'éviter ? Attendons de voir.