Le ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Mines, Kamel Ben Naceur, a affirmé que la Tunisie a enregistré des pertes moyennant 0,7% du PIB en 2014, suite aux grèves successives et à la suspension à maintes reprises de la production du phosphate, indiquant que le pays pourra atteindre un taux de croissance de l'ordre de 3,8% au cours de cette année (2015), en cas d'absence définitive de grèves. Les indicateurs ont montré que les pertes du secteur phosphatier en Tunisie enregistrées entre 2011 et 2013, ont atteint 3 milles milliards de dinars, soit l'équivalent de la valeur du crédit accordé par le FMI à la Tunisie, de l'ordre de 2,7 milliards de dinars. Il est à signaler que la moyenne de la production du phosphate a baissé, passant de 8 à 2,5 millions de tonnes entre 2012 et 2013. En 2014, la production a augmenté à raison de 3,5 millions de tonnes, "Elle aurait pu atteindre les 4 millions de tonnes si la grève du 13 décembre 2014,et qui se poursuit jusqu'à présent par les agents de la Société de transport des produits miniers, n'a pas eu lieu". Par ailleurs, un accord a été conclu avec les responsables du secteur pour ramener la production à 6,5 millions de tonnes en 2015, " mais il est difficile d'atteindre cet objectif après la série des grèves observées, dont le dernier datant du 12 janvier". Il est à rappeler que depuis 2011, la Tunisie perd environ 5,5 millions de tonnes par an, à la lumière de l'augmentation des prix ( 20 dollars par tonne) de la plupart des produits phosphatiers et leurs dérivés dans les marchés mondiaux. Concernant les grèves successives observées, le ministre a déclaré que les surenchères ne manquent pas, puisque les protestations se sont transformées de la demande d'un statut au recrutement des agents de la Société du transport des produits miniers au sein de la CPG. Et d'ajouter que les négociations se poursuivront cet après-midi lors d'une réunion au sein du ministère des Affaires sociales.