Voteront-ils la confiance au gouvernement à l'ARP, lors de la séance plénière qui se tiendra probablement cette semaine ? Les divers partis de l'opposition, après tergivigation et concertaion et les groupes parlementaires sont partagés : d'aucuns soutiendront l'équipe de Habib Essid, d'autres vont voter contre, sous divers motifs. A ce titre, le parti des Forces du 14 janvier s'est dit, hier, étonné de voir le gouvernement Habib Essid inclure des personnes mises en cause par la justice et incompétentes. « Le parti des Forces du 14 janvier est étonné de voir le gouvernement Habib Essid inclure des personnes mises en cause par la justice et dépourvues des compétences politiques, scientifiques et professionnelles requises », selon une déclaration rendue publique à l'issue de la réunion de son instance constitutive, tenue dimanche. Il s'agit-là d'une «démarche improvisée» qui, selon le parti, «risque de porter atteinte à l'intérêt national, de compromettre la réputation de la Tunisie aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur et de diviser, dangereusement, la classe politique». Ettakatol : revoir la copie De son côté, Mohamed Bennour, dirigeant d'Ettakatol, a appelé le chef du gouvernement désigné, Habib Essid, à revoir la composition de son cabinet ministériel. Cette formation suscite de nombreuses interrogations, en particulier les portefeuilles attribués à l'Union patriotique libre, a-t-il expliqué, hier, dans une déclaration à l'agence TAP. Le gouvernement Habib Essid inclut, également, des noms qui n'ont aucune expérience politique, ni assise populaire, a-t-il ajouté. Le CPR a décidé de ne pas voter la confiance Pour sa part, le parti du Congrès pour la République (CPR) a annoncé sa décision de ne pas voter la confiance au gouvernement Habib Essid, à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Dans une déclaration rendue publique hier, le CPR impute l'entière responsabilité d'un éventuel échec du gouvernement Essid à obtenir la confiance des députés ou du risque de son instabilité, au parti de la majorité Nida Tounès. Le CPR s'explique par « la faible base politique du gouvernement » et de « l'inexpérience de la plupart de ses membres ». Pour le CPR, Nida Tounès est aussi responsable de l'absence de programme politique dans le gouvernement Essid, ce qui reflète, toujours selon le parti, le poids des pressions et de la politique des quotas sur les concertations ayant conduit à sa composition. Le président de la République a empiété sur les prérogatives du chef du gouvernement, à travers les entretiens qu'il a eus au nom de Nida Tounès concernant la formation du nouveau cabinet ministériel, et ce, malgré sa démission de la présidence de ce parti, le jour de son investiture à la présidence de la République, peut-on lire de même source. Al Moubadara : difficile Pour El Moubadara, «il est difficile que le parti donne sa confiance au gouvernement Habib Essid, vu les échos défavorables recueillis sur son programme », a déclaré, hier, le porte-parole du parti, Karim Krifa, à l'agence TAP. « Le vote de confiance en faveur du gouvernement Habib Essid dépendra de son programme qui sera présenté, devant l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) », a-t-il tenu à préciser, sans cacher le mécontentement du parti du mode de formation du gouvernement. A cet égard, il a dénoncé l'exclusion du gouvernement de la plupart des partis politiques, notamment ceux représentés à l'ARP, estimant que « la classe politique tunisienne risque de s'opposer à un tel gouvernement ». Selon le porte-parole d'Al-Moubadara, le chef du gouvernement désigné, Habib Essid, devrait s'entretenir, hier après-midi, avec plusieurs présidents de groupes parlementaires et représentants des partis. Le niet d'Afek Tounès, d'Ennahdha et du FP Le parti Afek Tounès, de son côté, a décidé de ne pas voter la confiance au gouvernement Habib Essid, selon Rim Mahjoub, membre du bureau politique du parti. «Le parti Afek Tounès a décidé de ne pas voter la confiance au gouvernement Habib Essid», a déclaré Rim Mahjoub à l'agence TAP à l'issue d'une réunion du bureau politique du parti pour déterminer sa position définitive à ce sujet. Le parti Afek Tounès avait annoncé, vendredi, sa décision de se retirer des concertations sur la formation du prochain cabinet ministériel, faute d'interaction d'échanges structurants. Par ailleurs, le conseil de la Choura du mouvement Ennahdha avait décidé, dimanche 25 janvier, de ne pas accorder la confiance au gouvernement Habib Essid. De son côté, le Front populaire avait appelé lui aussi, dimanche 25 janvier, son bloc au parlement à ne pas voter pour le gouvernement Habib Essid et affirmé qu'il ne soutiendra pas la nouvelle équipe gouvernementale. En revanche, le bloc de Nida Tounès à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) avait annoncé, dimanche, sa décision de voter la confiance au gouvernement Habib Essid. Al Massar : réserves sur des noms En revanche, Al-Massar appuie la composition du nouveau gouvernement annoncé par le chef du gouvernement désigné, vendredi dernier, et se dit prêt à le soutenir en propositions et compétences. Dans un communiqué publié hier, le bureau politique d'Al-Massar évoque « des réserves sur certains noms figurant dans la composition du gouvernement, notamment à la tête de postes sensibles et qui suscitent le doute quant à leur probité, au risque d'entamer sa crédibilité et son efficacité à faire face aux questions urgentes d'ordre économique, sécuritaire et social ». Al-Massar appelle le chef du gouvernement à « remédier à ces lacunes » et invite le nouveau gouvernement à dévoiler son programme ainsi que les mesures urgentes qu'il devra prendre, destinées à répondre aux attentes de la société et à éviter la détérioration du pouvoir d'achat des catégories nécessiteuses. Il s'agit également, d'après Al-Massar, de relancer l'économie, de lutter contre le terrorisme et de se pencher sérieusement sur l'élaboration du plan quinquennal de développement.