La sélection et les quarts de finale de la CAN, c'est une histoire pas du tout gaie. C'est devenu même un complexe avec pas mal d'éditions où l'on a été incapable d'aller au-delà de ce tour (Burkina au 1998, Egypte en 2006, Ghana en 2008, Gabon et Guinée Equatoriale en 2012). Toutes ces éditions «semi-ratées» nous ont valu des générations perdues et un goût d'inachevé. On n'était pas mal, mais on manquait sincèrement de quelque chose de plus que les vainqueurs. Par contre, quand on a dépassé ce tour (et ce ne sont pas de nombreuses fois !), on a pu aller loin. En 1996, on a réussi à atteindre la finale au périple sud-africain, les demi-finales en 2000 au Ghana et Nigeria, et la victoire en 2004. Leekens sait bien qu'aller au-delà des quarts va être une bonne affaire et que ses joueurs vont être alors libérés de tout et de tous. Dose de réalisme... On a qualifié notre sélection de réaliste, c'est vrai en partie. Mais ce n'est pas vrai aussi : notre sélection a été sauvée par la chance... et par Balbouli. C'est une équipe qui a des qualités, mais son problème, c'est qu'elle n'est pas régulière. Son football n'est pas soutenu. Il y a des séquences et des périodes fortes (comme ce fut le cas face à la RDC), il y a aussi des périodes sans où l'on devient soumis. C'est ce qu'on appelle «jouer avec le feu». Et là, notre équipe a été «irréprochable» dans l'exercice de se faire dominer. Avant de jouer contre la Guinée équatoriale, on a une obligation d'une bonne dose de réalisme. Si on s'amuse à rater autant d'occasions comme cela a été le cas contre la RDC, si notre défense flotte au niveau de l'axe, comme on l'a vu sur les trois matches, ce sera très dangereux. Match par match Posons la question que tout le monde se pose maintenant. Notre équipe nationale peut-elle aller loin et gagner le titre continental ? Pour certains, c'est trop rêver. Pour d'autres, le cursus de la sélection est celui d'une équipe qui jouera les premiers rôles : pas charmante, défensive, aux joueurs capables de faire la différence (Chikhaoui par exemple), et surtout un groupe soudé où les relations humaines comptent beaucoup. Si on passe aux demi-finales, la compétition changera complètement pour nous. Ça deviendra accessible à tout le monde, et comme vous l'avez vu, il n'y a aucune équipe supérieure aux autres. Leekens a terminé avec le match de la RDC un long processus qui a commencé avec le match du Botswana aux éliminatoires. Six matches puis trois à l'édition finale, le tout fait neuf matches dans une compétition de championnat. Leekens a réussi à se classer premier sur les deux épreuves, et ça, c'est une réalisation remarquable. Maintenant, une autre compétition s'ouvre : une sorte de match de coupe où tout se joue sur un seul coup. Là, la nature du match, les circonstances vont changer. Et par conséquent, on devra voir une sélection qui joue un peu autrement en misant plus sur l'efficacité de l'attaque et sur l'équilibre défensif collectif. On a confiance en cette équipe qui peut aller loin, plus loin que vous l'imaginez si on surclasse le pays hôte.