Aujourd'hui, toute la planète footballistique assistera au coup d'envoi, à Bata en Guinée équatoriale, de la 28e édition de la Coupe d'Afrique des nations (Can) coorganisée par le Gabon et la Guinée équatoriale. C'est au groupe A que revient l'honneur d'ouvrir le bal. Regard sur un groupe dans lequel on retrouve la Guinée équatoriale, le Sénégal, la Zambie et la Libye. Après l'épopée d'une finale de la Can 2002 qui s'est achevée par un quart de finale au Mondial de la même année et une période d'hibernation, les Lions de la Téranga reviennent sur la scène footballistique africaine. Pour leur douzième participation à une phase finale, ils font partie des favoris de la Can 2012. 44e au classement Fifa, 6e de la zone Afrique, ils présentent une statistique élogieuse à l'issue des éliminatoires. Avec un parcours exemplaire, lors des qualifications avec 5 victoires et 1 nul, ils ont réussi le pari de se qualifier aux dépens du Cameroun. Pour l'attaquant de Newcastle, Demba Ba, auteur de 15 buts avec son club, le Sénégal peut gagner cette Can. Ses coéquipiers et lui entendent faire le maximum pour le peuple sénégalais. Les Lions de la Téranga pourront s'appuyer sur le soutien de tout un peuple qui croit à la victoire finale. Ainsi, le Sénégal, l'un des gros outsiders de la CAN 2012, va devoir assumer son statut. Mais avec un groupe a priori à sa portée (Guinée équatoriale, Libye, Zambie), les Lions devraient pouvoir entamer la compétition tranquillement. Mais les matches de préparation n'ont pas forcément été rassurants. Décevant en 2008, absent en 2010, le Sénégal retrouve la Coupe d'Afrique des nations avec une certaine ambition. 2012 pourrait bien être l'année des Lions d'Amara Traoré. Il faut dire que le Sénégal dispose d'un des plus beaux effectifs du plateau qui semble, sur le papier, capable de rivaliser avec la génération dorée de 2002. Jugez du peu : Mamadou Niang, Moussa Sow, Demba Ba, Papiss Cissé, Kader Mangane, Bouna Coundoul, Souleymane Diawara, Armand Traoré, Issiar Dia... Bref, du beau monde à (presque) tous les étages. Seul bémol : l'absence d'un véritable milieu de terrain créatif. Les matches amicaux face à la Guinée (4-1), puis face au Soudan (1-0) et au Kenya (1-0) ont démontré la puissance de feu des Lions. Mais également leurs lacunes dans la créativité. «Contre le Soudan, il y a eu beaucoup trop de déchets techniques, notamment dans la transmission du ballon, il va falloir les corriger», estimait Niang, le capitaine d'une équipe qui peine dans la transmission. Par ailleurs, Amara Traoré, le sélectionneur, lui veut positiver. «Une équipe qui veut gagner la CAN, il ne faut pas qu'elle soit prête tout de suite. On doit monter en puissance match par match, en gérant bien les matches. Avec les matches couperets, on n'aura plus d'excuse. On a beaucoup travaillé la maîtrise, il faut qu'on retrouve notre efficacité offensive. Nous aurons à Bata des équipes regroupées derrière où il faut beaucoup de mouvements et passer par les côtés», rassure l'ancien attaquant. Et démarrer en douceur, c'est justement ce qui devrait attendre l'un des outsiders de cette CAN 2012. En effet, avec un groupe composé de la Guinée équatoriale, de la Libye et de la Zambie, la première place semble promise aux Lions. Mais attention : les éliminatoires ont prouvé que les petites équipes n'avaient plus l'intention de se laisser marcher dessus. Avec les Chipolopolo zambiens, les Sénégalais disposent d'un adversaire aussi joueur que technique, quart de finaliste de l'édition angolaise. Si la Guinée équatoriale, pays hôte de la compétition, s'appuiera plus sur le soutien de son public que sur son effectif cosmopolite, la Libye reste la grande inconnue. Malgré la révolution qui a ravagé le pays, les Verts ont validé leur billet avec une équipe de bric et de broc qui a disputé tous ses matches à domicile... à l'extérieur. De quoi faire trembler les Lions sénégalais ? Guinée équatoriale, un saut dans l'inconnu Première participation à une phase finale pour un pays qui occupe la 150e place au classement Fifa, 42e de la zone Afrique. Le «Nzalang Nacional» de la Guinée équatoriale doit sa participation à son statut de pays coorganisateur. La sélection équato-guinéenne, qui va évoluer à Bata, a pour objectif de passer le premier tour. Pour y parvenir, ce pays de l'Afrique centrale a fait appel au technicien brésilien Gilson Paulo après la démission de Henri Michel le 22 décembre dernier. Si ses joueurs ne sont pas très connus, la Guinée équatoriale peut compter sur une poignée qui évolue dans des championnats, comme la Liga, même s'ils sont dans des clubs de seconde zone. L'autre atout de la sélection équato-guinéenne est qu'elle joue à domicile. Elle pourra donc compter sur le soutien du douzième homme. Zambie, rééditer l'exploit de 2010 En arborant le manteau d'un habitué de la Can, les Chipolopolos de la Zambie comptent aller loin. Une quinzième participation à une phase finale, deux finales en 1974 et 1994, 79e au classement Fifa, 17e de la zone Afrique, quart de finaliste lors de la dernière Can en Angola, la Zambie ne fait pas office de favori. Mais l'entraîneur Hervé Renard, qui a retrouvé son poste en janvier 2011 après l'avoir quitté en avril 2010, entend aller au moins en demi-finale. Pour cela, il assure que les Chipolopolos seront prêts physiquement, tactiquement et mentalement. Fin connaisseur du football africain, Hervé Renard est à la tête d'un groupe qui s'est forgé, avec le temps, une bonne cohésion dans le jeu avec un football direct. De sa posture d'outsider, la Zambie va jouer au trouble-fête. Libye, juste confirmer Dans un contexte de crise, l'entraîneur de la Libye, Marcos César Dias Castro, et ses protégés ont déjà fait le plus dur en se qualifiant pour la Can. Pour leur troisième participation à une phase finale, les Libyens n'auront qu'à confirmer en faisant bonne figure à Bata. Finaliste en 1982, 63e au classement Fifa, 14e de la zone Afrique, les Verts ont réussi à se qualifier à cette phase finale en finissant deuxième de leur groupe derrière la Zambie. L'équipe, qui a dû jouer ses matchs de qualification à domicile en dehors du pays, espère atteindre les quarts de finale. Pour atteindre cet objectif, l'équipe de Libye a affûté ses armes aux Emirats Arabes Unis sous la houlette du Brésilien Marcos Paquetà.