La Guinée équatoriale, 118e Mondiale, ne sera pas facile à prendre demain pour l'équipe de Tunisie Le «Nzalang Nacional» se construit un palmarès. Inexistant sur l'échiquier continental jusqu'au début de cette décennie, il va disputer samedi prochain son deuxième quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations en trois ans. Le système «D» érigé en ligne de conduite paraît lui réussir, car il faut admettre que son arrivée tonitruante sonne comme un condensé du réveil des nations émergentes. Pour prendre toute la mesure de cette improvisation, il suffit de rappeler que la fédération locale ne sort de sa manche un nouveau sélectionneur que deux ou trois semaines avant la grand'messe continentale qu'elle prend soin d'organiser. Cela a déjà été le cas en 2012 lorsque le Brésilien Gilson Paulo débarque une vingtaine de jours avant le coup d'envoi d'une édition qu'il terminera quart de finaliste. Trois ans plus tard, on recourt au même stratagème. Ce n'est que douze jours avant l'entrée en lice que l'Argentin Esteban Becker succède à l'Espagnol Andoni Goikoetxea dont le contrat qui arrive à terme fin 2014 n'a pas été reconduit. Mais cette fois-ci, il y avait peut-être de bonnes raisons pour expliquer une telle attitude. Eliminée de la phase finale, la Guinée équatoriale ne s'attendait pas à être subitement relancée à la faveur de son nouveau statut de pays organisateur. Dans l'urgence, elle dut se rabattre sur le sélectionneur de l'équipe féminine. Becker était vite parti au Portugal préparer la compétition continentale. Largesses arbitrales Si les Aigles pensent avoir la vie facile, demain, eh bien ils ont tout intérêt à modérer leur optimisme. Le sélectionneur national Georges Leekens prévient contre la vitesse des copains du meneur de jeu, Javier Balboa, un peu le même genre que le premier adversaire de la Tunisie dans cette 30e édition, le Cap-Vert. Diplomate, il se garde pourtant d'évoquer le rôle joué par l'arbitrage et les coups de pouce dont peut bénéficier le pays organisateur. Surtout quand celui-ci met habilement la pression sur la confédération africaine en adressant une lettre de protestation contre l'arbitre de sa première rencontre (1-1 contre le Congol), le 17 janvier. Conséquence : le penalty accordé contre le Gabon, et transformé par Balboa, est peu évident, la faute n'étant guère flagrante (résultat final 2-0). Les largesses arbitrales et la générosité des officiels peuvent aller plus loin encore... Pourtant, il serait réducteur de croire que le Nzalang avance à coups de pouce seulement. Il y a aussi la qualité technique d'un Kika Boula capable de produire une accélération tranchante et d'adresser une passe qui prend à revers l'arrière-garde congolaise, le capitaine Nsue se chargeant du reste (1-1). Ou encore le danger que fait planer le trio Nsue, Kika Boula et Balboa. Ajoutez-y la ferveur des 40 mille âmes qui vont remplir les travées du stade de Bata, toutes acquises à la cause des Equato-guinéens, et on aura fait le tour de toutes les difficultés qui attendent le onze national dans cet incandescent quitte ou double.