Ce n'est plus une question de tactique ni de choix, ce sera une question de cœur et de tête Tout à l'heure à Bata, nous aurons 11 soldats qui défendront les couleurs tunisiennes. Dans ces moments de doute et d'instabilité politique, dans ces moments de peur et de crises, une victoire de la sélection fera oublier pour un bon moment la tension ambiante et donnera même une bouffée d'oxygène à une bonne partie du peuple. La sélection et les footballeurs (qui gagnent beaucoup d'argent, voire trop pour certains) restent un «palliatif» à tous les maux. On s'y identifie bon gré mal gré. Notre équipe de Tunisie, qui a accompli un bon parcours en cette CAN, n'a pas été exempt de reproches qui sont allés jusqu'à la déstabilisation. Et ce n'est pas infondé en partie : nos joueurs ont alterné le bon (nombre de points empochés, premier de groupe) et le moins bon (manière de jouer, équilibre entre les compartiments, prestations de quelques cadres). Mais tout compte fait, nous y sommes avec de bonnes et moins bonnes choses. Nous passons à un autre palier de compétition avec les matches à élimination directe. Cette barre historique des quarts de finale va-t-on la dépasser cette fois? La dernière fois qu'on l'a fait, c'était en 2004. Onze ans plus tard, l'équipe a changé de profil. C'est une nouvelle génération de joueurs moins douée, mais plus réaliste et plus unie. Poussée par sa défense, par son gardien Balbouli, par la chance aussi, notre équipe n'aura pas peur de la Guinée équatoriale, pays organisateur qui sera porté par tout un stade dévoué à sa cause. Nous jouerons l'adversaire, mais aussi l'humidité, l'arbitre, le public... Et pour ça, on aura besoin de joueurs costauds., courageux, sobres et imperturbables. Le 3-5-2 encore Un 3-5-2 offensif en théorie, mais qui peut se transformer en un 5-3-2 avec deux excentrés collés à leurs positions défensives. Face à la RDC, Leekens a transformé le 3-5-2 en un véritable 5-2-2-1 (le 5-4-1 classique), avec Ragued et Sassi comme récupérateurs-relanceurs (duo complémentaire), Chikhaoui et Khazri comme créateurs (le deuxième risque sa place en faveur de Moncer) et Akaïchi en pointe de l'attaque. Trois défenseurs axiaux? C'est pour soigner le flottement sur les duels aériens et sur les débordements plein axe. Avec un Ben Youssef essoufflé, Leekens n'a pas bien vu en mettant Yaâkoubi dans le rôle de stopper droit, pour confier le rôle de libéro à Syam. C'était mal vu, Yaâkoubi a plus de qualités dans la couverture et la relance. Maâloul et Mathlouthi conserveront leurs places, mais quelle différence de classe entre les deux (Mathlouthi a été hors du coup). On demandera une seule chose à nos joueurs et à Leekens : profitez bien des moments favorables, et tuez la partie quand l'occasion se présentera. Notre sélection a joué avec le feu lors des 3 matches mais à chaque fois, Balbouli et la chance nous ont donné un coup de pouce. Pas de stéréotypes SVP, pas de prudence excessive non plus, la sélection a besoin de croire plus en ses chances. C'est tout. Elle joue aujourd'hui pour une place en demi-finales et peut- être une passerelle pour la finale. Mais pour le moment, soyons sobres et gagnons contre la Guinée équatoriale.