Walid Bennani (mouvement Ennahdha) : « Ce gouvernement est plus large que celui de la Troïka » Nous avons toujours été en faveur d'un gouvernement d'union nationale avec une large représentativité, et c'est le cas aujourd'hui. Nous voterons en faveur de ce gouvernement. Nous espérons qu'il aura un programme qui relèvera les principaux défis de la Tunisie. Nous ne sommes pas soucieux du nombre de portefeuilles ministériels, l'important c'est la grande représentativité. C'est un gouvernement d'union nationale pour ceux qui ont accepté d'en faire partie. La Tunisie ne se gouverne pas avec un ou deux partis, ce gouvernement est plus large que celui de la Troïka. Imed Daimi (Congrès pour la République) : « Nous serons dans l'opposition » Nous ne nous préoccupons pas des noms mais plutôt de la physionomie et du programme de ce gouvernement. Il est clair que ce gouvernement ne sera pas un gouvernement d'union nationale. Ce n'est même pas un gouvernement de coalition, ou un gouvernement à programme, c'est un gouvernement de « fait accompli dicté par une volonté de faire un passage en force devant le Parlement. Il n'y a pas de cohérence entre les noms, pas de fil directeur. Ce gouvernement sera faible, instable et incapable de procéder à des réformes de fond. L'âge du gouvernement Essid sera court, peut-être qu'il obtiendra la confiance des députés mais, je doute fort qu'il puisse tenir le coup longtemps. De ce fait, nous serons dans l'opposition et nous ne voterons pas en faveur de ce gouvernement. Noureddine B'hiri (mouvement Ennahdha) : «Quatre priorités... » Quatre priorités attendent ce gouvernement : la sécurité et la lutte contre le terrorisme, la lutte contre la contrebande, des mesures pour la sauvegarde du pouvoir d'achat des Tunisiens, le développement régional et la lutte contre le chômage des jeunes, la mise en place des institutions démocratiques, à savoir la Cour constitutionnelle, le Conseil supérieur de la magistrature, etc. Yassine Brahim (Nommé ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale) : « Nous avons besoin d'un solide pacte social » Il y a eu une grande amélioration par rapport à la première mouture, les partis politiques sont présents, les compétences aussi. Le gouvernement est devenu politique. Il y a eu des rectifications au niveau de certains noms et c'est très important pour l'image du gouvernement. Pendant toute la semaine écoulée, nous avons travaillé avec la centrale syndicale et les patronats pour qu'ils soient eux aussi satisfaits de la composition du gouvernement, car nous avons besoin d'un pacte social solide. Notre idée était claire dès le départ, le gouvernement devait être ouvert à toutes les parties, certains seront de véritables alliés alors que d'autres seront uniquement des partenaires. Ennahdha est présent, non pas avec son poids véritable, mais suffisamment pour éviter les tiraillements partisans». Lazhar Akremi (nommé ministre chargé des relations avec le Parlement) : «Le consensus est la règle» « Ce gouvernement est celui de tous les Tunisiens, un gouvernement de l'entente nationale et de dialogue national. Ce gouvernement mettra la Tunisie sur les rails. Vous allez vous rendre compte le jour du vote de confiance que le consensus est la règle, les divergences ne sont que des exceptions ». Boutheina Ben Yaghlene Ben Slimane (nommée secrétaire d'Etat auprès du ministre des Finances) : «Les concertations entre la direction de mon parti et le chef du gouvernement désigné Habib Essid ont abouti à la proposition de mon nom en tant que secrétaire d'Etat auprès du ministre des Finances. Le salut de la Tunisie veut qu'ensemble nous puissions avancer». Mehdi Ben Gharbia (Alliance démocratique) : «Une réconciliation historique» « Le plus important dans ce gouvernement, c'est la réconciliation historique entre islamistes et séculiers (laïcs-elmaniyin), ils ont réussi à dépasser la divergence culturelle. C'est cette réconciliation qui permettra à la Tunisie d'avancer. Les Tunisiens malheureusement n'ont pas voté pour des programmes mais plutôt contre des partis et des personnes. Aujourd'hui, les électeurs se rendent compte que ces partis qui ont fait de l'adversité un cheval de bataille gouvernent ensemble. Donc ce gouvernement démarre à mon avis avec un a priori positif. Salem Labyedh (Mouvement du peuple) : « Les députés voteront à contrecœur » Ce gouvernement ne représente pas les Tunisiens, c'est un gouvernement clientéliste de lobbys politiques. Ce gouvernement a peu de chances de mener à bien sa mission puisqu'il n'est pas fondé sur un programme. Je ne comprends toujours pas comment le parti Ennahdha a accepté de participer à ce gouvernement. De toutes les manières, mis à part l'Union patriotique libre et Afek Tounes, les députés de la majorité et ceux d'Ennahdha voteront à contrecœur». Adnane Hajji (Indépendant) : Une coalition de régression «C'est un gouvernement de coalition de régression. Cette équipe gouvernementale poursuivra les mêmes politiques et options qui ont fait mal au peuple tunisien».