Un quatrième procès pour Morsi, le 15 de ce mois LE CAIRE — La justice égyptienne a confirmé, hier, la condamnation à mort de 183 islamistes accusés d'avoir tué des policiers et annoncé l'ouverture d'un quatrième procès, pour espionnage, contre l'ex-président islamiste Mohamed Morsi. Ce dernier, destitué et arrêté en juillet 2013, devra se présenter le 15 février devant un tribunal pour répondre de trahison et d'espionnage au profit du Qatar. Il encourt déjà la peine de mort dans trois autres procès en cours, pour le meurtre de manifestants, espionnage et évasion de prison. A ces procès, Mohamed Morsi se défend en répétant qu'il se considérait toujours comme le chef de l'Etat, victime d'un coup d'Etat. La justice égyptienne a, par ailleurs confirmé la peine de 183 des 188 islamistes ou sympathisants des Frères musulmans condamnés à mort en décembre 2014 pour avoir tué 13 policiers le 14 août 2013 à Kerdassa, banlieue du Caire. Sur les 188 condamnés initialement, deux ont été acquittés, l'un a vu sa peine commuée à dix ans de prison et deux autres sont décédés. La peine capitale a été confirmée pour les 183 autres après avis, non contraignant, du grand mufti d'Egypte, comme l'exige la législation. Ils ont maintenant la possibilité de se pourvoir en cassation. Hier également, la Cour de cassation a ordonné un nouveau procès pour 22 hommes condamnés à mort ou à la prison à vie pour le meurtre, mi-septembre 2013 à Kerdassa, d'un général de police, tué d'une balle dans un raid contre un bastion présumé des Frères musulmans. Sur les 22 accusés, dont les condamnations initiales ont été annulées par la Cour de cassation, seuls 11 seront rejugés, les autres étant en fuite. Dans les mois qui ont suivi la destitution de Morsi, le nouveau pouvoir s'est lancé dans une lutte farouche contre les partisans islamistes, faisant plus de 1.400, dont plus de la moitié le 14 août 2013. Plus de 15.000 personnes ont, par ailleurs, été arrêtées, essentiellement des membres des Frères musulmans.