Cette année, les soldes d'hiver ont débuté assez tôt dans toute la Tunisie sans doute à cause de la crise économique. Depuis le 30 janvier, 500 boutiques proposent des rabais de 30% et 50%. Comparé à l'an dernier, le taux de participation des commerçants est faible. Selon le ministère du Commerce et de l'Artisanat, 1.500 participent à ces soldes pour écouler les stocks invendus afin de céder la place à la nouvelle collection printemps-été 2015. Six semaines de soldes officiels qui ont été précédées dans certaines boutiques par des réductions sur le deuxième ou troisième articles achetés ou des remises avantageuses pour les porteurs de cartes de fidélité qui sont alertés par une avalanche de sms et de mails. L'engouement pour les soldes a tendance à s'essouffler cette année en raison notamment d'un pouvoir d'achat morose. Même les plus grandes marques ne font plus courir beaucoup de monde. «L'affluence est très timide par rapport à l'an dernier», relève une vendeuse d'une grande enseigne de vêtements située à l'avenue Bourguiba. «Les réductions ne sont pas intéressantes», fait remarquer une cliente. Désaffection des consommateurs Les clients restent exigeants quant à la baisse des prix. Il n'est pas question pour eux de céder à des réductions de 30% et 40%. «Nous allons attendre encore quelques jours s'il y a de nouvelles réductions pour effectuer nos emplettes. Aujourd'hui, nous sommes juste venus pour un repérage», expliquent deux étudiantes. Dans un autre centre commercial, le propriétaire d'une boutique de prêt-à-porter se plaint de la désaffection des clients. «Le pouvoir d'achat en berne a porté un coup à l'acquisition de textile-habillement. Pour l'heure, je ne suis pas en train de faire de bonnes affaires». Dates inappropriées Certains professionnels n'ayant pas pris part à ces soldes pensent que les dates de démarrage ne sont pas appropriées. «Nous sommes en plein hiver, c'est la pleine saison pour nous. Les soldes perturbent notre commerce d'autant plus que nous effectuons des réductions permanentes tout au long de l'année pour attirer les clients», martèle Mohamed, commerçant de prêt-à-porter. Son collègue Marwane est tout simplement contre les périodes de soldes. «Il faudrait innover en amendant la loi de 1998 au vu de la métamorphose du paysage commercial et du mode de consommation des Tunisiens», propose-t-il. En effet, le ministère du Commerce et de l'Artisanat prévoit l'amendement de cette loi en concertation avec les professionnels, l'Organisation de défense du consommateur, et ce, par la prise en compte d'une série de mesures : le raccourcissement des délais de dépôt des demandes, la diminution des documents administratifs et la fixation d'un rendez-vous annuel fixe et de la période de démarrage des soldes, avec la possibilité de ramener cette période de six à quatre semaines.