M. Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération internationale, a ouvert, hier à Tunis, les travaux de la quatorzième rencontre annuelle des experts et des coopérants tunisiens à l'étranger. Il a, à cette occasion, mis en exergue l'intérêt qu'accorde la Tunisie au facteur humain en tant que source de richesse. Il a rappelé, à ce propos, que plusieurs actions sont conduites en vue d'impliquer les compétences tunisiennes résidentes à l'étranger dans le processus national de développement, citant la commission supérieure des sciences et des technologies qui a été, récemment, créée et qui regroupe un grand nombre de compétences tunisiennes travaillant à l'étranger. Le ministre a, d'autre part, souligné que plusieurs défis se posent, aujourd'hui, en Tunisie. Des défis liés, entre autres, à la bonne gestion des ressources humaines afin de répondre à la demande nationale en termes d'emploi. Le deuxième grand défi cité par M. Jouini est inhérent à la concurrence. Il a souligné, à ce propos, que la politique économique tunisienne pour la période future vise, en priorité, à passer d'une croissance tirée par la compétitivité à une croissance tirée par l'innovation, ajoutant qu'il s'agit ici d'avoir une économie à haut niveau technologique. M. Jouini a, en outre, précisé que tous les acteurs aussi bien ceux résidant en Tunisie que ceux à l'étranger sont appelés à s'impliquer et à fournir des efforts pour réaliser cet objectif. Il a, par ailleurs, précisé que le développement humain est une priorité nationale et que des efforts sont déployés dans ce sens, notamment dans les secteurs de l'éducation et de la santé. M. Omar Jilani, directeur général de l'Atct, a, pour sa part, présenté un aperçu sur les réalisations de l'Agence et a évalué la situation actuelle et les défis à venir en matière de coopération technique. Il a, ainsi, rappelé que l'Agence compte comme missions le placement des compétences tunisiennes à l'étranger et l'exportation de l'expertise tunisienne à l'étranger. Le conférencier a, en outre, présenté les défis qui se posent à l'échelle internationale, régionale et nationale ainsi que les défis liés à la communication et au marketing au sein de l'Atct. Pour ce qui est des défis internationaux, M. Jilani cite la crise économique mondiale qui a entraîné un ralentissement au niveau de la croissance et dans la réalisation des grands projets ainsi qu'une augmentation du taux de chômage partout dans le monde. La mondialisation et la libération des échanges, la généralisation des nouvelles technologies de communication et d'information sont d'autres défis qui se posent à l'échelle internationale. A une échelle régionale et au niveau de l'offre, les défis qui se posent sont surtout inhérents à la concurrence véhiculée par des pays tels que l'Egypte, le Maroc, la Jordanie, le Liban, le Yémen. Au niveau de la demande, les défis identifiés se rattachent, entre autres, à la tendance générale à recruter la main-d'œuvre asiatique moins coûteuse et aux salaires peu motivants dans plusieurs secteurs. Enfin à l'échelle nationale, les défis se rattachent à la contrainte de concilier le placement à l'étranger, d'une part, et la satisfaction des besoins internes de l'autre et la nécessité de faire superposer les spécialités des diplômés du supérieur avec les demandes internationales en termes d'emploi.