Ce vaudeville, garni de farces et de quiproquos, pousse ses protagonistes à tomber dans de drôles de situations, rigolotes et amusantes. Des fous rires garantis malgré l'accent incompréhensible dans quelques passages. Sur les planches de l'espace El Teatro, le talentueux ensemble de la troupe marocaine «Spectacle libre » s'est produit, mercredi dernier, devant le public tunisien. Une belle représentation de la comédie originale d'après le dramaturge Eugène Labiche Un jeune homme pressé, qui devient, en version marocaine Dar Ghafloun. Cette initiative de l'association « Spectacle libre », avec le soutien du ministère de la Culture marocain, a choisi la Tunisie comme première escale avant de poursuivre sa tournée avec une série de représentations de la pièce au Sénégal et en Azerbaïdjan. Une nouvelle expérience qui favorise l'échange culturel et artistique entre les pays du Maghreb et le reste du monde. Revenons donc à notre pièce Dar Ghafloun ,qui a été, malheureusement, jouée devant un public peu nombreux. Mise en scène et jouée par Mohamed Bellahcen, elle réunit une pléiade d'acteurs marocains talentueux, notamment Abdelkebir Chaddati dans le rôle du père, Saïd Aït Bejja, Safaa Zeggani dans le rôle de Halloum, et Mohamed Bellahcen dans le rôle de Saber. On est en pleine nuit, dans une chambre à coucher, le père « Bouchaib » dort profondément, on vient de frapper à sa porte vers deux heures du matin. Il s'agit d'un inconnu qui vient lui demander la main de sa fille Halloum ! Une série de situations, de quiproquos commence dès lors. Dans ce dialogue, le prétendant « Saber » (qui a vu la fille de Bouchaib dans le théâtre de la ville) propose à ce père des affaires. Marché conclu ! Bouchaib, vendeur de gants, est convaincu de la bonne intention de «Saber». Ce dernier, un beau parleur, lui explique comment faire pour expédier en Angleterre 40 000 paires de gants, sans pour autant payer les droits de douane. A priori, le père, poussé par sa convoitise, et séduit par ce génie commercial, accepte cette l'offre, oubliant que sa fille s'est presque fiancée à son cousin « El Kébir ». Le prétendant, quittant la scène, c'est au tour du cousin « El Kébir », de faire son apparition et là, commence un autre épisode amusant et très rigolo ; de comiques de gestes, un jeu de mots et des apartés, bien rempli par ce cousin, en apparence farfelu et idiot ! Il a été mis à l'épreuve par son oncle avec des tests de Q.I qui dégagent l'aspect loufoque des personnages et met en relief de drôles de situations. Des renversements de rôles, des personnages tournés en dérision, l'auteur de cette pièce s'amuse à inverser les notions, à endosser les nœuds et à compliquer les évènements. Dès qu'on s'approche du dénouement, un autre malentendu apparaît; en effet, «Saber», découvre, par hasard, qu'il s'est trompé de la fille qu'il désirait. « Halloum » est très moche ! La fille qu'il a vue au théâtre à côté du père, est plutôt «Farida», la cousine de «Halloum» et sœur de «El Kébir». Le cours des évènements se détourne, l'intrigue se dénoue petit à petit à la faveur des deux jeunes hommes, qui rassurés, se retrouvent ensemble sur la scène, se mettent, en toute harmonie à danser et à chanter, célébrant leur victoire. Ils s'arrangent pour que chacun d'eux épouse celle qu'il désire. Des apartés et de drôles de situations jalonnent cette pièce. L'éclairage, bien étudié s'adapte bien aux différentes scènes. Les entrées et sorties des personnages, les dialogues, souvent en duo, rythment les évènements et donnent un bon ton à la pièce avec un jeu d'acteurs sans faille ! Quant aux répliques échangées, elles cachent, entre les lignes, des critiques quant à l'art de la comédie et du théâtre.Des fous rires garantis malgré quelques difficultés à comprendre le dialecte et l'accent marocains !