La constitution de la IIe République a consacré la démocratie locale et la décentralisation. Une nouveauté qui s'introduit dans le pays, en pleine construction démocratique. La société civile, l'Etat et le secteur privé se sont alliés pour faciliter la participation des citoyens dans la vie de leur localité, grâce aux nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC). La société civile, l'Etat et le secteur privé se sont engagés dans un partenariat constructif afin de jeter les fondements de la démocratie locale et de la décentralisation. L'idée est de mettre la technologie au service des citoyens dans 264 municipalités. Un nouveau partenariat qui s'est soldé par la signature de deux conventions concernant deux projets citoyens innovants entre Al Bawsla, organisation de transparence et de politique publique, le ministère de l'Intérieur, à travers la direction générale des collectivités locales publiques (CLP) et l'opérateur Orange Tunisie. D'ailleurs, l'ensemble des partenaires ont organisé, hier, une conférence de presse au cours de laquelle, ils ont présenté le projet citoyen innovant. Le projet initié par Al Bawsla tend à faciliter la participation des citoyens dans la vie publique de la Tunisie moderne, à travers les TIC et le numérique, a de prime abord indiqué Mme Christine Albanel, secrétaire générale de la Fondation Orange. Et d'ajouter, un projet qui s'inscrit au cœur de notre stratégie en tant qu'opérateur responsable et solidaire. Car nul ne peut nier que les TIC sont essentielles pour le développement. Elles constituent un catalyseur de l'innovation et permettraient, grâce à ce projet innovant, aux citoyens de devenir de véritables acteurs de la vie publique. Un partenariat qui met en exergue la dimension participative des citoyens dans leur collectivité locale à travers les TIC. Ce partenariat tripartite entre l'Etat, la société civile et le secteur privé consiste en la mise à la disposition des citoyens d'une application «Al Bawsla». Une application téléchargeable gratuitement sur les téléphones mobiles et les tablettes. L'objectif, explique Amira Yahyaoui, présidente de l'organisation Al Bawsla, est de rapprocher le citoyen des autorités locales afin de l'impliquer davantage dans la vie de sa cité, grâce à un outil puissant, très convivial et simple d'utilisation. Il faut reconnaître que l'application n'est pas encore disponible. Mais elle est en cours de réalisation et de développement, au sein d'Orange Developer Center (ODC), pour un lancement programmé en mai 2015. Un développement qui se réalise grâce aux compétences de jeunes ingénieurs motivés et talentueux, qui étaient au chômage et à qui l'opérateur a offert cette opportunité de relever ce challenge, comme l'a souligné le directeur général d'Orange Tunisie. En effet, le DG a indiqué que les jeunes ingénieurs diplômés à la recherche d'emploi seront accompagnés par les experts du centre, pour développer l'application sous les différents supports mobiles. Un travail qui s'achèvera par la mise à la disposition de tous les citoyens des données en temps réel sur les activités de leur municipalité. En d'autres termes, il s'agirait d'être au fait des activités dans les 264 municipalités du pays pour permettre l'accès à toutes les informations pratiques et renforcer la participation citoyenne à la vie publique. Soutien de la fondation Chirac Par ailleurs, Amira Yahyaoui a souligné que le partenariat entre le secteur privé, la société civile et l'Etat se traduirait par la mise à la disposition des municipalités, par l'opérateur privé de téléphonie, une tablette connectée et accessible gratuitement à tous les citoyens afin qu'ils puissent utiliser le site «marsad.baladia.tn», qui couvre aujourd'hui 89 municipalités. Aussi, encore une fois, l'opérateur responsable et solidaire met tout son savoir-faire et son innovation technologique au service du développement. «Ce projet d'application mobile est avant tout centré sur le citoyen. En soutenant Al Bawsla, nous mettons vraiment l'accent sur la dimension participative dans le cadre d'une démocratie locale et d'une décentralisation réelle, grâce à la technologie et au numérique», a indiqué le DG de l'opérateur en Tunisie. Outre ses partenaires, le projet innovant bénéficie également du soutien de la fondation Chirac. A cet effet, Claude Chirac vice-présidente de la fondation «Agir au service de la paix», a déclaré lors de la cérémonie de signature des conventions que «la fondation se félicite que la dotation du prix pour la prévention des conflits, décerné à Amira Yahyaoui, au titre de l'année 2014, puisse contribuer à renforcer son action, celle d'Al Bawsla, en faveur de la démocratie en Tunisie. De son côté, Mokhtar Hamami, directeur général des collectivités publiques locales au ministère de l'Intérieur, a souligné que la participation du ministère à ce projet innovant traduit clairement cette volonté de réussir la démocratie locale. En mettant l'accent sur la multitude d'informations pouvant découler des municipalités, le DG des CPL a souligné qu'il faudrait consolider le taux d'encadrement au sein des municipalités, qui, aujourd'hui, ne dépasse pas le taux de 10%. L'application sera lancée au mois de mai prochain. Mais, on se demande quand même comment elle serait accueillie et exploitée par les citoyens sachant que le taux d'illettrisme numérique et d'analphabétisme est important ? « Marsad Baladia » Après l'assemblée, l'organsiation Al Bawsla a lancé, en 2014, un nouveau projet. Baptisé «Marsad Baladia», il s'agit d'un monitoring entièrement dédié aux municipalités. L'objectif est d'observer l'activité des municipalités par le biais de l'accès à l'information et sa communication d'une manière claire et mise à jour. Le projet a aussi pour but de raccourcir la distance entre la municipalité et le citoyen, que ce soit dans la compréhension de la réalité locale ou dans la participation à la prise de décision. L'équipe de "Marsad Baladia" a adopté une méthode uniforme pour la collecte des informations auprès des municipalités. Il a été demandé la procuration d'informations relatives au budget municipal, aux ressources humaines, aux biens meubles et immeubles, au conseil municipal ainsi que ses activités et les projets d'investissements municipaux. Nous avons adopté un critère pour la transparence sur la base des informations fournies par chaque municipalité. Le projet œuvre à observer l'activité des municipalités sur l'ensemble du territoire de la République tunisienne. En définitive, le projet se propose de donner les outils aux citoyens pour qu'ils s'engagent au niveau local. Et comme son aîné qui, pendant les trois dernières années, a veillé sur la constituante, il sera une interface web interactive permettant d'agréger différentes informations relatives au mode de fonctionnement des municipalités. C'est une manière, nouvelle, chez nous pour initier et promouvoir la démocratie locale, et pousser le citoyen à contribuer à la prise de décision au sein de sa municipalité. Les citoyens seront ainsi amenés à poser des questions à leurs représentants locaux et les contraindre à rendre compte de leur travail. Actuellement, le projet regroupe les données de 89 municipalités. Celui-ci, financé par l'organisation Oxfam, tend à s'étendre et réunir à terme les données des 264 municipalités réparties sur l'ensemble de la République. I.B.