• Danses, chants et musiques du monde au rendez-vous d'un important dispositif enclenché par le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine au service d'une plus grande diffusion auprès du public Dans le cadre de la coopération culturelle instituée avec l'ensemble des pays de la planète, le comité culturel national tunisien, comme il est d'usage à chaque saison estivale, a invité une douzaine de ballets, de troupes de danse et d'ensembles d'art traditionnel et folklorique venant de sept pays‑: la Serbie avec trois troupes, la Russie et l'Indonésie, chacune avec deux ensembles, ainsi que la Libye, l'Algérie, l'Egypte et la Jordanie représentées chacune par une seule et unique troupe. Ces ensembles de musique et de chant traditionnels et folkloriques, et pour certains de danse classique et moderne (la Russie et la Serbie), ont pour mission de préserver l'héritage culturel et les arts populaires (danses, chants, musique et costumes traditionnels d'apparat). L'autre objectif ou vecteur consiste à véhiculer et promouvoir l'identité nationale par le biais de sa plus belle représentation, à savoir la culture. Le comité culturel national a désigné les villes suivantes pour accueillir du 19 juillet au 5 août 2010 sur leurs scènes les différentes troupes programmées : La Goulette, Ezzahra, Hammam-Lif, Ben Arous, Kairouan, Tabarka, Monastir, Sousse, Kélibia, Thuburbo-Majus, Testour, Djerba, Le Kef, Dougga, Sbeïtla, Gafsa, La Manouba, ainsi que de nombreuses autres agglomérations urbaines et rurales de la République. R. Seguini, le Rossignol du rocher Dans le domaine du chant, la surprise nous est venue de l'ensemble de musique andalouse de Constantine dirigé par le grand Rachid Seguini. L'énergie débordante et le dynamisme tout en bonus et en punch témoignent d'une audace qui a payé jusqu'ici. Surnommé «le Rossignol du rocher», en référence à Constantine, ville perchée en haut d'une montagne rocailleuse surplombant les gorges profondes du Rummel, Rachid Seguini est, depuis tout petit, rompu par tradition familiale aux quatre répertoires da la musique et du chant algériens (malouf, haouzi, zajal et aïssaoui). Appartenant donc à une lignée de quatre générations de musiciens, il a tôt fait de pénétrer et de maîtriser la prosodie du chant andalou au point de s'insérer plus intimement dans l'esprit de ses premiers initiateurs, Ziryab en l'occurrence. De sa belle voix de stentor, sensuelle et empreinte de nostalgie et avec un enthousiasme revigorant, Rachid Seguini nous rappelle que le malouf qu'il interprète est avant tout une musique qui invite au recueillement parce que loin de tempérer les douleurs de l'absence, elle ravive les vieux souvenirs et entretient les démons de la nostalgie, les désirs insatisfaits et les frustrations jamais assouvies. Le public tunisien d'Ezzahra, de Boukornine et d'ailleurs n'est pas près d'oublier de sitôt les instants fugaces, rongés par la fuite inexorable du temps, qui l'ont laissé sur sa faim. Rachid Seguini et son ensemble de musique andalouse de Constantine sera à Ben Arous le 23 juillet, à Den Den le 25, à Kairouan le 26, à Kantaoui, à Hammam-Sousse le 28, au festival Saïd Abou Baker à Moknine le 29 et à Tabarka le 31 juillet. Avant-hier, il a entamé sa tournée au festival méditerranéen de La Goulette. Il la clôturera début août à El Jem. Il est accompagné d'un ensemble composé de 22 solistes instrumentaux et vocaux.