De bons vieux souvenirs nous lient au Festival de malouf de Testour. Ils remontent au seuil des années 70, et aux toutes premières éditions d'une manifestation qui réunissait le gratin de la musique andalouse en Tunisie et au Maghreb, et focalisait l'intérêt de l'ensemble de la presse artistique et de la critique. Les temps ont bien changé depuis, et la musique classique n'est plus, hélas, au goût du jour. Testour, néanmoins, reste fidèle à ses traditions. Œuvre stoïque, d'autant plus méritoire que, pour diverses raisons, les moyens en sont venus à manquer. Quarante ans après, les budgets s'amenuisent, les contenus et la médiatisation en conséquence. Pas les attaches, pas l'esprit d'un festival, Dieu merci. Aujourd'hui encore, et en dépit des limites et des contraintes nouvelles, Testour maintient solidement le cap. Mieux : le festival élargit ses programmes en les étendant à la musique arabe en général. Souci d'adaptation? Sans doute. Si le malouf demeure (doit demeurer) prioritaire, si l'héritage andalou est dans la continuité, un minimum de réalisme commande de se faire à son époque. Du mieux possible Le résultat, il faut le reconnaître, dissipe toute crainte. On a pu déjà le vérifier lors de la session 2009. Les spectacles, en règle générale, obéissent à des critères culturels. Il faut préserver le label. Quant à l'extension à la chanson, elle intervient, visiblement, de façon sélective (que des noms confirmés). La bonne tendance est encore plus marquée à la lecture du programme de l'édition qui démarre le lundi 12 juillet. Le malouf et les musiques traditionnelles arabes seront bien sûr majoritaires. On annonce particulièrement une ouverture avec Ziad Gharsa et une soirée (du 15/07) avec l'excellente troupe libyenne du regretté maître Hassen Lâribi. Une troupe d'arts populaires et de folklore serbe sera aussi de la partie. Côté concerts de chant, le choix est tout aussi ciblé. Deux affiches à prendre en considération: Mounira Hamdi et Alya Belaïd. Une dizaine de spectacles en tout, étalés sur une dizaine de jours. Peu et du mieux possible, le Festival de Testour n'a en vue que de réussir cette équation. Le programme Lundi 12 juillet : ouverture avec Ziad Gharsa Mardi 13 juillet : concours spécial du festival des troupes régionales de malouf Jeudi 15 juillet : troupe libyenne Hassen Lâribi Samedi 17 juillet : concert Mounira Hamdi Dimanche 18 juillet : suite du concours spécial festival Lundi 19 juillet : suite du concours spécial festival Mardi 20 juillet : suite du concours spécial festival Mercredi 21 juillet : concert Alya Belaïd Vendredi 23 juillet : troupe serbe «Mika Jarat» Samedi 24 juillet : clôture, célébration de la fête de la République et remise des prix.