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Cette radicalisation qui inquiète
Profil jihadiste
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

N'importe quel jeune peut aujourd'hui basculer dans le jihadisme. Une radicalisation qui touche les jeunes et qui inquiète aussi bien les autorités que les familles. Néanmoins, s'il est impossible de dresser un portrait-robot des Tunisiens candidats au jihad, il est aujourd'hui admis et reconnu qu'ils sont issus de milieux sociaux différents. Pire, ils peuvent être n'importe où, parfois ils sont plus proches qu'on pourrait le croire
Le discours religieux radical ne cesse de prendre de l'ampleur. Il touche de plus en plus de jeunes dans le monde. La Tunisie n'est pas en reste. Avec plus de 3.000 jihadistes partis en Syrie, dont 500 sont retournés au bercail, le pays est en tête de liste des fournisseurs de terroristes. Des Tunisiens «endoctrinés» dans les mosquées, dans les prisons, et sur Internet. Qui sont les jeunes touchés? Quels sont leurs profils? Et surtout comment lutter contre cet endoctrinement. Selon le rapport élaboré, récemment, par «The Soufan Group», un cabinet new-yorkais d'intelligence et de sécurité, la Syrie aurait déjà attiré autant d'étrangers que le conflit afghan dans les années 1980. Partant de ce constat, le rapport déduit que la «Syrie est un dangereux laboratoire de terrorisme» car les quelque 12 mille partis combattre aux côtés des groupes terroristes, issus de différents pays, ont épousé la cause des islamistes extrémistes.
Et, contrairement à ce qu'on pensait, les recrues jihadistes ne sont pas exclusivement issues de milieux pauvres ou défavorisés. Bien au contraire, ils appartiennent à toutes les catégories sociales et selon des sources sécuritaires tunisiennes, ce sont des jeunes suivant des filières scientifiques. Si l'on se réfère aux profils des personnes séduites par le jihad, et toujours selon le rapport de « «The Soufan Group», la tranche d'âge typique, en général, est entre 18-29 ans. Cela étant, il y a aussi des exemples 15-17 ans, et des personnes de plus de 30 ans. Le rapport relève, par ailleurs, que les recrues au jihad, par Daech, l'Etat Islamique, sont plus jeunes que ceux recrutés par Al Qaïda pour le jihad en Afghanistan, où les «jihadistes» étaient plutôt des volontaires étrangers d'un âge moyen de 35 ans et tous, pratiquement des hommes. Par contre, dans le profil des «jihadistes» de l'Etat Islamique, les femmes font aussi partie du convoi. Et au regard du même rapport américain, la Tunisie occupe «la première place en termes d'envoi de femmes pour le « jihad sexuel». En effet, le rapport fait état d'au moins 96 Tunisiennes parties «en mission sexuelle» en Syrie, dont 18 ont été tuées.
Il est vrai que le discours de l'islam radical touchait des jeunes fragiles, issus de milieux sociaux défavorisés. Des jeunes qui n'avaient aucun espoir social, et souvent au chômage. Des jeunes qui, pour certains, trouvent refuge dans la religion, mais pas seulement. Les jihadistes sont aussi des enfants de professeurs, de fonctionnaires, de citadins ou de ruraux. Ils appartiennent à tous les milieux sociaux. Il y en a même plusieurs étudiants ou diplômés universitaires dans des filières scientifiques. Désormais, les terroristes ont perfectionné leurs techniques, notamment dans les nouvelles technologies de l'information et de la communication (Ntic). Les terroristes utilisent désormais des techniques d'endoctrinement qui réussissent à faire basculer dans le jihadisme un jeune qui va bien, scolarisé et sans problèmes familiaux. D'après une enquête publiée par Jeune Afrique, ce sont les combattants de l'Etat islamique qui ont le plus internationalisé leur stratégie, en créant un véritable ministère de la propagande, l'Al-Hayat Media Center. Un recrutement qui passe essentiellement via Internet et particulièrement les réseaux sociaux. A cet effet, Lotfi Ben Jeddou, ancien ministre de l'Intérieur, avait affirmé dans diverses interventions qu'Internet constitue le principal vivier de recrutement des quelque 3.000 combattants engagés en Syrie. «Il s'agit en général de jeunes éduqués, dont la majorité a un niveau d'études universitaires dans l'ingénierie ou le commerce et, surtout, dans l'informatique».
En effet, l'endoctrinement débute, dans la grande majorité des cas, par Internet. Très souvent, nous confie une source sécuritaire, la rencontre avec le jihad n'a lieu qu'après le départ pour les pays où ces groupes terroristes sévissent. En effet, en exploitant les TIC, notamment les réseaux sociaux, les candidats au jihad ne sont pas au fait de la réalité. Les recruteurs les décrivent comme des héros, des sauveurs du monde. Ils peuvent être nos frères, nos sœurs, nos cousins, nos amis, nos collègues...Ils sont tout près...
On ne rappellera pas que quelque 500 Tunisiens de Daech sont revenus en Tunisie, selon les déclarations récentes de Rafik Chelly, secrétaire d'Etat auprès du ministère de l'Intérieur chargé de la Sûreté nationale, au journal Al Maghreb, et que 10.000 Tunisiens ont été empêchés de quitter le territoire vers la Syrie ou l'Irak. Ces gens-là, comme le souligne une source sécuritaire, sont des bombes à retardement pour le pays et présentent un risque important. Car même si de part et d'autre on nous sécurise en affirmant que des mesures ont été mises en œuvre pour contrôler ces revenants, il n'en demeure pas moins que l'inquiétude règne. En effet, avec une guerre ouverte contre le terrorisme, le grand nombre de revenants, les nouvelles recrues, est-ce que le ministère de l'Intérieur dispose des moyens nécessaires de contrôle ?
En outre, est-ce uniquement une affaire de police, de militaire et de lois? Non, c'est une affaire de tous les citoyens. Car la guerre contre le terrorisme est notre guerre à tous. Et il ne s'agit pas d'une guerre simple, ni encore moins facile. Les présumés jihadistes peuvent être partout, et surtout là, où l'on s'attend le moins. Au regard des experts internationaux, «jamais une secte n'a été aussi efficace». Car les terroristes utilisent toutes les techniques de dérives sectaires: séduction, brouillage de repères, lavage de cerveau... C'est au fait un ennemi qu'on ne voit pas, qu'on n'arrive pas à déceler, ni encore moins à cerner. Partant, les parents sont appelés à être plus vigilants, à déceler les signes de rupture concrets chez leurs enfants. Et pourquoi ne pas créer des centres spécialisés dans l'étude de ce genre de cas ? Des centres d'accueil des familles, d'aide à leur détresse. Des centres où les familles peuvent se sentir reconnues comme victimes et non pas comme coupables.


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