Près d'un million d'élèves seront privés de passer les devoirs de synthèse des principales matières, comme les maths, le français, l'anglais, la physique, l'arabe... le syndicat des enseignants du secondaire en a ainsi décidé Qu'il y ait, in extremis, une solution ou non, la fin de ce trimestre ne va pas se passer de façon normale. Selon le communiqué publié dimanche 22 février vers 19h30 sur le site officiel de l'Ugtt, le Syndicat général de l'enseignement secondaire (Sges) observera un mouvement singulier au cours du déroulement des devoirs de synthèse prévu du 23 au 28 février et du 2 au 9 mars. Cette décision a été prise à l'issue de la réunion de la Commission administrative du Sges qui s'est prolongée toute la journée de dimanche. De la sorte, la partie syndicale paraît déterminée à mettre la pression à fond au risque de susciter la colère des parents et des élèves et de l'opinion publique dans son ensemble. Car boycotter les devoirs de fin de trimestre se présente comme une opération sans précédent dans les annales de l'enseignement. C'est dire la gravité de la situation.Comme on le sait, il y a une première période où les devoirs se passent sous forme de semaine ouverte et une seconde où ils se déroulent sous forme de semaine bloquée. Apparemment, la première période serait épargnée. Les élèves auront le droit de passer normalement les épreuves prévues dans ce cadre. Cependant, les copies ne seront rendues aux élèves ni corrigées. Les notes, évidemment, ne seront pas connues des élèves. La question se pose pour la deuxième période. Les enseignants seront appelés à ne pas élaborer les devoirs et à ne pas les réaliser avec les élèves. Cette semaine devrait être considérée comme une semaine ordinaire et, par conséquent, les cours se dérouleront normalement selon l'emploi en vigueur. Aucun changement d'attitude n'est envisagé par le Sges. Ce dernier ne serait prêt à infléchir sa position, s'il obtient une réponse définitive répondant aux attentes des enseignants. Dans le cas où il n'y aurait aucun progrès, une réunion de la Commission sectorielle se tiendrait au cours de la mi-mars pour envisager les mesures appropriées. La Commission administrative rappelle qu'elle tient à ses revendications basées sur la concomitance des parcours : dossier financier et professionnel, réforme du système éducatif sur la base des choix nationaux, criminalisation des agressions contre l'institution et ceux qui y travaillent. Devant cette impasse, les parents espèrent un dénouement favorable suite à une éventuelle intervention décisive du gouvernement (présidence) ou des responsables syndicaux (le secrétaire général de l'Ugtt). Le ministère, et le Sges le sait très bien, n'a plus rien à offrir. Ses prérogatives sont limitées et les revendications du syndicat relèvent du ressort du gouvernement plutôt que de ceux du ministre d'un département. Aura-t-on le courage et la sagesse nécessaires pour éviter à nos enfants une fin de trimestre chaotique ?