Après deux éditions qui ont fait le tour de Tunis et une version parisienne, l'exposition de photos «Réalisateurs en Portraits» est rééditée pour une 3e saison, signée par le photographe Slown, de son vrai nom Slim Zahra et toujours dans le cadre des Rencontres des réalisateurs tunisiens qui se sont tenues jusqu'au 22 février 2015 C'est en 2013, dans les locaux de l'association Arft, organisatrice de l'événement (l'association des réalisateurs de films tunisiens), que l'idée a germé : tenir une exposition pour immortaliser les réalisateurs tunisiens en photo. C'est là qu'est entré en jeu Slown qui, en se réappropriant l'idée, s'est imposé avec un concept qui va au-delà du portrait classique, avec une vision plus intimiste et des mises en scène qui reflètent un peu l'univers et l'aura de chaque réalisateur. La troisième édition de l'exposition qui se tient jusqu'au 28 février, à Mad'art à Carthage, présente 20 nouveaux portraits de réalisateurs tunisiens, toutes générations confondues, que le photographe est allé voir dans leurs décors respectifs. «L'idée est de toujours faire une photo qui ressemble à son sujet», explique ce dernier, qui est également passé derrière la caméra avec son court métrage «Le Temps, La Mort et Moi». C'est aussi et surtout une histoire de rencontre avec le modèle-réalisateur qui est plus à l'aise dans son milieu, dans un décor qui reflète plus son monde ou sa conception de l'idée du portrait. Cela a donné, entre autres, un Naceur Khemir pris en légère contre-plongée, chez lui au milieu de ses sculptures zoomorphes. Un Ridha El Behi mis en scène, dans son séjour, dans un de ces moments très solennel où on le retrouve en pleine lecture attablé devant sa bibliothèque. Un Nouri Bouzid jouant avec un chat rencontré devant la porte de sa maison. D'autres rencontres se son faites en France, à Paris, avec, entre autres, la fille Bouzid, la très brillante Leyla (trois courts métrages et un long intitulé «Dieu protège ma fille» en post-production actuellement) qui se fond et se confond dans la projection, sur le mur d'un studio parisien, d'une vue sur le grand-Tunis prise de sa chambre. le réalisateur Walid Mattar qui vit également à Paris a choisi la scène comme arrière-plan. Slown parvient à sublimer, à sa manière, cette idée des réalisateurs en portraits, à entrer en dialogue avec ces cinéastes, à raconter leurs univers mais également ces instants de complicité partagée. A voir absolument.