Al-Qaïda visée par un raid meurtrier au drone et heurts dans le Sud Samedi avant l'aube, un drone—type d'appareil que les Etats-Unis sont les seuls à utiliser dans la région—a «pris pour cible un véhicule transportant trois membres d'Al-Qaïda dans le village de Bijane dans la province de Chabwa», tuant les passagers dont les corps ont été carbonisés, selon une source tribale. Malgré la situation très instable au Yémen, les Etats-Unis ont affirmé leur détermination à continuer à combattre Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) basée au Yémen et considérée par Washington comme la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste. Aqpa a admis, début février, la mort de l'un de ses chefs, Hareth al-Nadhari, dans un raid de drone américain le 31 janvier dans le sud du Yémen, pays allié des Etats-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda. Toujours dans le sud du pays, neuf soldats yéménites ont été blessés dans des heurts avec des hommes armés de la branche radicale du Mouvement sudiste dans la région de Hbayline dans la province de Lahej, selon des sources locales. Les éléments séparatistes ont tiré sur trois véhicules militaires regagnant leur base et des échanges de tirs s'en sont suivis, a-t-on ajouté. La situation est tendue dans cette localité depuis l'enlèvement de 12 soldats, la semaine dernière, par des séparatistes sudistes qui ont menacé de tuer leurs otages si l'armée ne leur remettait pas une base de la région. Manifestations anti-Houthis La branche radicale du Mouvement sudiste estime que la prise du pouvoir des Houthis à Sanaa est une occasion pour tenter de faire de nouveau du Sud un Etat indépendant, mais l'arrivée de M. Hadi dans le Sud a brouillé les cartes, Aden étant devenue de facto la capitale politique et diplomatique du pays. Plusieurs pays arabes ont d'ailleurs déplacé leurs services diplomatiques de Sanaa à Aden, le dernier étant le Koweït. Entre-temps à Sanaa, des dizaines d'hommes et de femmes ont manifesté contre «le coup d'Etat» des Houthis et appelé à la libération de la Française Isabelle Prime, enlevée mardi dans la capitale avec son interprète yéménite Chérine Makkaoui par des hommes déguisés en policiers. Isabelle Prime travaillait pour une société sous-traitante d'un programme en partie financé par la Banque mondiale. Des chefs tribaux et des miliciens chiites houthis ont été sollicités pour obtenir la libération des deux femmes, mais l'absence d'autorités légitimes à Sanaa et le départ des diplomates occidentaux compliquent les recherches. D'autres manifestations anti-houthis ont eu lieu à Taëz et Ibb, au sud de Sanaa. Enfin, les forces politiques restent en désaccord sur le lieu de la reprise du dialogue national après que M. Hadi a demandé son transfert hors de Sanaa. L'ex-président Ali Abdallah Saleh insiste pour sa tenue dans la capitale yéménite et les Sudistes veulent le transférer à l'étranger.