Gel des avoirs et interdiction de voyager pour l'ex-raïs yéménite et de deux commandants militaires houthis Le Comité 2140 du Conseil de sécurité vient d'inscrire l'ex-raïs, Ali Abdallah Salah sur la liste des personnes visées par les mesures de gel des avoirs et d'interdiction de voyager en application des paragraphes 11 et 15 de la résolution 2140 (2014), car il répond aux critères de désignation énoncés aux paragraphes 17 et 18 de la résolution adoptée en vertu du chapitre VII de la charte des Nations unies. Tentatives d'un coup d'Etat Selon une note adressée aux correspondants internationaux, Ali Abdallah Salah est accusé d'avoir commis « des actes qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité du Yémen », tels que des actes qui font obstacle à l'application de l'accord du 23 novembre 2011 entre le gouvernement yéménite et ses opposants, prévoyant une transition pacifique du pouvoir au Yémen, et ceux qui font obstacle au processus politique dans ce pays. « A compter de l'automne 2012, Ali Abdallah Salah serait devenu l'un des principaux défenseurs des actes de violences commis par les Houthis dans le nord du Yémen », lit-on aussi dans cette note du Comité 2140. D'autre part, l'ex-président du Yémen est aussi accusé par le Comité 2140 du Conseil de sécurité de l'ONU d'avoir récemment, au mois de septembre 2014, « tenté de déstabiliser le Yémen » en incitant d'autres personnes à saper l'administration centrale afin de créer « un climat suffisamment propice à un coup d'Etat ». Selon un rapport établi en septembre 2014 par le groupe d'experts des Nations unies sur le Yémen, « Salah appuierait les actes de violence commis par certains Yéménites en leur fournissant des fonds et un soutien politique, et veillerait à ce que les membres du Congrès général du peuple continuent de contribuer à la déstabilisation du Yémen par divers moyens». Un pacte avec Al-Qaïda Ce même rapport fait également état « d'allégations », selon lesquelles Ali Abdallah Salah aurait fait appel à « des agents d'Al-Qaïda dans la péninsule arabe (Aqpa) » pour commettre « des assassinats et des attaques contre les installations militaires » en vue d'affaiblir le président Hadi et de créer « un sentiment de mécontentement » au sein de l'armée et de l'ensemble de la population yéménite. « Des affrontements ayant eu lieu dans le sud du Yémen en février 2013 étaient le résultat des efforts conjugués de Salah, d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique et du sécessionniste sudiste Ali Salim Al-Bayd, visant à créer des conflits avant la Conférence de dialogue national prévue le 18 mars 2013 au Yémen », rappelle le rapport des experts. Outre le président yéménité déchu, le Comité 2140 du Conseil de sécurité a désigné deux autres personnes visées par ces sanctions, en l'occurrence les deux commandants militaires houthis, Abd Al-Khaliq Al-Houthi et son second Abdallah Yahya Al-Hakim. Selon le rapport des experts onusiens, le commandant Abd Al-Khaliq Al-Houthi aurait dirigé « l'attaque contre Dimaj (Yémen) menée par un groupe de combattants portant l'unifirme militaire yéménite. Il y a eu quelques morts. ». Les commandants houthis pointés du doigt Toujours d'après ce rapport, à la fin du mois de septembre 2014, sur ordre du commandant Abd Al-Khaliq Al-Huthi, « un nombre indéterminé de combattants non identifiés » se seraient apprêtés à attaquer des locaux diplomatiques à Sanâa. « Le 30 août 2014, Al-Houthi a coordonné l'acheminement d'armes d'Amran à un camp de protestation à Sanâa », souligne le rapport. De son côté, le commandant second, Abdallah Yahya aurait, selon ce même rapport, en juin 2014, tenu « une réunion dans le but de préparer un coup d'Etat contre le président yéménite Abdrabuh Mansour Hadi ». « Al Hakim a rencontré des commandants militaires et de la sécurité ainsi que des chefs tribaux. Des personnalités fidèles à l'ancien président yéménite Ali Abdallah Salah ont également participé à cette réunion, dont l'objectif était de coordonner les activités militaires pour s'emparer de Sanâa», lit-on dans ce rapport. Rappelons que le 29 août 2014, dans une déclaration publique, le président du Conseil de sécurité de l'ONU avait déclaré que le Conseil condamnait les agissements des forces sous le commandement d'Abdallah Yahya Al-Hakim, qui, le 8 juillet 2014, auraient envahi Amran (Yémen), y compris le quartier général de l'armée yéménite. « Al-Hakim a dirigé la prise de pouvoir violente de la province des décisions concernant les conflits dans la province d'Amran et le district d'Hamdan (Yémen) », ajoute le rapport onusien. Enfin, toujours d'après le rapport des experts de l'ONU, au début du mois de septembre 2014, Abdallah Yahya Al-Hakim est resté à Sanâa pour superviser, les combats au cas où ils commenceraient. « Son rôle consistait à organiser des opérations militaires en vue de renverser le gouvernement yéménite et d'assurer la sécurité et le contrôle de toutes les voies d'entrée et sortie de Sanâa », précise le rapport. Devant de tels faits, le Comité 2140 du Conseil de sécurité répète que « les sanctions doivent être appliquées rigoureusement car elles sont un instrument précieux si l'on veut que le processus de transition politique se fasse dans la paix et le calme, qu'il soit ouvert à tous et dirigé par les Yéménites», renchérit la note du Comité. Suite à ces nouvelles désignations, le Comité rappelle aux Etats membres qu'ils sont tenus, au titre de la résolution 2140 (2014), d'empêcher que leurs nationaux ou aucune personne ou entité se trouvent sur leur territoire ne mettent à la disposition de ces individus ou entités des fonds, avoirs financiers ou ressources économiques, ou n'en permettent l'utilisation à leur profit. « Ils doivent également prendre les mesures nécessaires pour empêcher l'entrée ou le passage en transit sur leur territoire ces individus désignés par le Comité », conclut la note du Comité 2140.