En quête d'un surplus d'efficience, Najem Gharsalli semble décidé à opérer d'autres changements dans l'appareil sécuritaire du pays. Pourvu qu'il tire les bons numéros Quelques semaines seulement après son avènement à la tête du ministère de l'Intérieur, Najem Gharsalli a vite fait d'annoncer la couleur, en remerciant, coup sur coup, deux gouverneurs et six hauts cadres de la sécurité. Au fond, il fallait s'y attendre, et on l'a même pressenti sur ces colonnes, persuadés que nous étions que le nouveau locataire de ce département était venu, fort de ses dossiers, confiant en ses convictions et, par conséquent, décidé à remettre de l'ordre dans la maison. Le timing inattendu qui coïncida avec ces premiers changements prouve également que M. Gharsalli n'a pas mis longtemps pour vaincre son dépaysement et qu'il bénéficie déjà d'une carte blanche de la part de ses supérieurs, tant à Carthage qu'à La Kasbah. Cet atout, il est visiblement en train de l'exploiter à bon escient, c'est-à-dire avec justesse et rigueur, les huit changements qu'il a ordonnés jusqu'à présent ayant été jugés unanimement «satisfaisants» et «salutaires». Ils ont même, a-t-on constaté, fait...la joie de tous ceux qui appelaient, avec force, à assainir sans merci une boîte où sévissaient jusque-là des pratiques illégales, des intérêts louches, des dossiers brûlants toujours curieusement en suspens et des luttes de clans fratricides ! M. Gharsalli en savait certainement quelque chose, à l'époque où il gérait, à partir de son bureau de juge d'instruction, les affaires judiciaires. Aller de l'avant C'est pourquoi nous avons la conviction qu'il va opérer d'autres changements dans les tout prochains jours. Et selon des sources sécuritaires bien informées, ces changements toucheront tous les départements (services de sécurité, gouverneurs, délégués, municipalités...). Le tout à la suite des visites inopinées qu'il ne cesse de multiplier et des séances de travail de plus en plus fréquentes qu'il continue de tenir avec ses proches collaborateurs. Et dans toutes ses productions, le successeur de Lotfi Ben Jeddou ne se contente pas d'écouter. Il «exige» aussi et surtout des réponses à toutes les questions, s'intéressant aux moindres détails. Travailleur infatigable, il ne laisse jamais un dossier en suspens, le suivi étant l'un de ses points forts. L'autre jour, n'a-t-il pas ordonné, au cours d'une visite inopinée effectuée dans un commissariat de police à Nabeul, le transfert immédiat de ce QG vétuste et exigu dans un autre siège flambant neuf ? Quid du pluralisme syndical ? Une seule ombre au tableau de ce brillant parcours: M. Gharsalli tarde encore à dépoussiérer le dossier du pluralisme syndical qui émaille les rouages du ministère. Un dossier d'autant plus encombrant et sensible que, outre la persistance des divergences de vues et des options diamétralement opposées les unes aux autres, beaucoup de syndicats souffrent aussi d'abus dans leurs pratiques. Abus si graves que des secrets d'Etat ultra-confidentiels (et nous en avons les preuves) ont été divulgués, qui sur les médias, qui sur Facebook, qui encore dans les lieux publics ! Touchant directement la sûreté de l'Etat, au moment même où le pays vit pleinement sous des menaces terroristes de plus en plus sérieuses, ces agissements sont à éradiquer une fois pour toutes, et sans plus tarder. N'est-ce pas M. Gharsalli?