Après «Décors» et «Timbuktu», «C'est eux les chiens» sur nos écrans Depuis les dernières JCC 2014, quelques distributeurs tunisiens ont fait leur marché dans la sélection officielle des Journées cinématographiques de Carthage, certes, un label de qualité.Enfin, nos salles de cinéma ne font plus place uniquement aux films commerciaux et, paraît-il, ils y trouvent leur compte. Après «Décors» d'Ahmed Abdallah, «Timbuktu» d'Abderrahmane Sissako, il semblerait que «L'Oranais» de Elyes Salem et «The president» de Mohsen Makhmalbaf vont bientôt suivre. Par ailleurs, le circuit alternatif, à savoir les ciné-clubs, offre aux cinéphiles l'opportunité ponctuelle de découvrir certaines nouveautés. Et c'est ce soir à la salle le Rio que le film marocain, «C'est eux les chiens» de Hichem Lasri, Tanit d'Argent de la compétition officielle des longs métrages de la 25e édition des Journées cinématographiques de Carthage, s'offre en séance spéciale à 18h30. Majhoul vient de passer 30 ans dans les geôles marocaines pour avoir manifesté en 1981 durant les «émeutes du pain». Il retrouve la liberté en plein printemps arabe. Une équipe de télévision en quête de sensationnel décide de le suivre dans la recherche de son passé. Ulysse moderne, Majhoul les entraîne dans une folle traversée de Casablanca, au cœur d'une société marocaine en ébullition. Ou comment un perdant magnifique se fraie un chemin pour regagner sa place dans une société arabe moderne, tiraillée entre un conservatisme puissant et une soif de liberté. Deuxième long-métrage du réalisateur après «The End» (2012), «C'est eux les chiens» se présente sous forme d'un faux documentaire, ou plus exactement d'une fiction prenant comme prétexte le tournage d'un reportage pour la télévision marocaine. Le cinéaste Hichem Lasri, également cadreur et caméraman, suit les pérégrinations de ses personnages en nichant sa caméra au cœur même de l'action, au risque de donner la nausée aux spectateurs, tant il aime la chahuter dans tous les sens. «Comédie sur fond tragique, «buddy-movie» à la sauce Cassavetes, «C'est eux les chiens» mitraille de l'image et des idées sur la société marocaine, sur nos mondes déséquilibrés (...), sur ce qu'on hurle et ce qu'on tait. On en sort...révolutionnés», Ecrit Le Nouvel Obs. Et Le Monde n'a pas omis d'ovationner la subtilité du film en publiant : «Là où réside la force du film qui, sans manquer d'empathie ni de gravité, s'autorise des incursions dans la comédie. (...) L'humour dont déborde ce témoignage bouillonnant sur le «printemps arabe» n'en édulcore pas sa portée politique et sociale». Un rendez-vous à ne pas manquer si vous avez raté les projections des JCC... Vous pouvez vous faire votre propre idée.