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« Nous allons encourager les Chinois à investir en Tunisie » Rencontre avec M. Cao Jianchang, vice-directeur général des affaires de l'Ouest de l'Asie et de l'Afrique au ministère du Commerce chinois
De notre envoyé spécial à Pékin, Nizar HAJBI Les échanges commerciaux sino-africains ne cessent de se développer en dépit de la crise économique mondiale et de la situation sécuritaire inquiétante dans certaines zones de l'Afrique, outre la menace d'Ebola. En 2014, les échanges commerciaux sino-africains ont atteint 222 milliards de dollars (sur les 4.304 milliards de dollars d'échanges chinois avec le monde entier) avec une croissance de 5,6 % par rapport à 2013. Le vice-directeur général des affaires de l'Ouest de l'Asie et de l'Afrique au ministère du Commerce chinois, qui connaît bien plusieurs pays africains, nous a reçu au siège du ministère à Pékin, mettant au clair les grandes lignes de la politique commerciale chinoise avec son deuxième plus important marché : l'Afrique. La Tunisie y garde une place stratégique en attendant une meilleure réactivité des autorités tunisiennes pour renforcer les échanges avec les Chinois... Selon M. Cao Jianchang, qui est un habitué de la Tunisie, des contacts sont entrepris avec l'administration tunisienne afin de programmer des visites pour le second semestre de l'année en cours. Une prise de contact qui vient après la stabilisation politique enregistrée par la Tunisie et l'objectif, d'après M. Jianchang, est de prospecter de nouvelles possibilités de coopération... Quelle image a-t-on de la Tunisie en Chine et que pensez-vous des échanges commerciaux entre les deux pays? J'ai personnellement visité la Tunisie à maintes reprises et la dernière fois c'était à l'occasion de la cinquième conférence ministérielle du Forum de coopération sino-arabe qui s'est déroulée à Hammamet en 2012, après le succès de la révolution tunisienne. Je pense que la Tunisie est maintenant bien placée pour connaître le développement et la croissance. Elle a une structure et des mécanismes de bonne gouvernance bien développés et avancés ainsi que de talentueuses ressources humaines. J'étais en Tunisie plusieurs fois même avant la révolution et j'étais impressionné par ce pays. Certes, après la révolution, on a remarqué des fluctuations au niveau de la situation, notamment politique. On a remarqué aussi que le nombre de projets entrepris au pays a chuté. Le développement de l'assistance aux projets continue mais il n'est pas aussi fluide qu'avant. Pour ce qui est du commerce, la Tunisie est un partenaire important pour la Chine. C'est qu'elle dispose d'un cadre légal bien développé et des ressources humaines de grand calibre. Aussi, géographiquement elle est à proximité de l'Europe avec qui elle a signé un partenariat de coopération tout comme avec les pays de la Méditerranée. Nous accordons de l'importance à la coopération économique et aux échanges commerciaux avec la Tunisie ainsi qu'à notre coopération dans les secteurs industriel et manufacturier. Cette bonne image, comment est-elle traduite pour les investisseurs chinois? Nous sommes heureux que la Tunisie soit passée à une situation politique stable depuis l'élection, l'an dernier, du nouveau président de la République. Des marques chinoises se sont installées en Tunisie et c'est le cas de Haier depuis une longue période. Nous allons encourager les entreprises et les investisseurs chinois à investir en Tunisie. Nous avons programmé de visiter la Tunisie dans la deuxième moitié de cette année. Dans ce sens, nous avons planifié de prendre contact avec des officiels de la nouvelle administration et nous espérons trouver des moyens de renforcement les relations bilatérales et celles économiques en particulier. Aussi, les visites des responsables tunisiens en Chine sont les bienvenues de même que celles des médias tunisiens. Je pense que les échanges entre les peuples, chinois et tunisien ainsi que d'autres pays africains sont très importantes. Nous attachons une grande importance à la Tunisie et nous allons travailler avec elle pour renforcer nos relations bilatérales. C'est dans cette perspective que le Premier ministre, Li Keiang, lors de sa visite en Afrique du Sud l'an dernier, avait insisté sur les échanges culturels entre les peuples, d'une part, et de l'autre sur la coopération économique et commerciale. Qu'attend la Chine de son initiative «La route de la soie du 21e siècle» et qui en seront ses partenaires commerciaux? Je pense que cette initiative est une opportunité majeur pour que la Chine s'ouvre amplement sur le monde et pour mieux intégrer l'économie chinoise dans celle mondiale. Elle est aussi importante car elle va étaler la période du développement social et économique de la Chine. De même, une fois installée, cette initiative va bénéficier à tous les pays qui vont y adhérer. Plusieurs pays sont intéressés par ce projet et ont présenté des projets de coopération dans ce sens. Nous attendons l'approbation du conseil d'Etat chargé du programme de coopération formulé par la commission nationale de développement et de réformes. Les objectifs de cette initiatives sont très clairs et bien évidemment les propositions des pays africains et leur participation à cette initiative sont les bienvenues. Elles auront plus d'une signification. Nous sommes satisfaits des relations sino-africaines et du développement du commerce entre les deux parties. Sur le plan économique, la Chine connaît un développement rapide tout comme le continent africain. En 2014, le commerce bilatéral a atteint 222 milliards de dollars d'échanges avec 5,6% de croissance et une évolution de la structure des produits exportés et importés ainsi que les investissements financiers. Les mécanismes institutionnels, à l'instar des commissions bilatérales, ont joué un rôle important. En 2014, la Chine a investi des IDE de 4 milliards de dollars en Afrique, outre ceux indirects, et ce dans quatorze pays. Nous avons plus de trois mille entreprises chinoises implantées en Afrique qui génèrent plus de 140 mille postes d'emploi. Au total, nous avons plus de 60 milliards de dollars d'investissements directs en Afrique jusqu'à la fin de 2013 dont dix milliards au Soudan et 20 en RDC, sans compter les investissements indirects. Aussi, nous avons signé des contrats de construction d'aéroports, de ports et autres de plus de 75 milliards de dollars. Nous accordons une grande importance au marché africain. Avec nos partenaires africains, nous gardons de très bonnes relations et nous nous consultons via les forums, Focac et le forum sino-arabe, et les meetings, ainsi que les commissions économiques bilatérales. Les visites officielles du président Xi Jinping et du Premier ministre Li Keqiang ont renforcé davantage nos relations bilatérales et multilatérales, pas seulement dans le domaine économique et financier, mais aussi sur les plans assistance humanitaire, développement social, etc. Cependant, la situation sécuritaire reste le défi majeur de l'Afrique, tout comme le manque de capitaux et les défis sociaux.