Une embarcation de fortune ayant à son bord 84 migrants clandestins est tombée en panne depuis trois jours au large de Zarzis. Des marins-pêcheurs l'ont repérée, hier matin, et ont vite alerté la garde nationale maritime. En présence d'une frégate dépêchée du port de pêche de Zarzis, ces «harragas» ont été transférés à bord de trois bateaux de pêche qui les ont ramenés au port commercial de Zarzis. Ils sont tous Africains, de différentes nationalités : 54 Nigériens , 6 Maliens, 3 Ivoiriens, 2 Libériens, 2 Ghanéens et 1 Togolais ; 83 jeunes au total, dont l'âge varie entre 14 et 30 ans, et un cadavre. Seize d'entre eux étaient transférés d'urgence à l'hôpital régional de Zarzis, dont deux dans un état plutôt critique. Il faut dire aussi que le capitaine du bateau qui a quitté les côtes libyennes en direction de l'Italie était également mort et a été jeté à la mer, selon les rescapés. Pour Dr Mongi Slim, directeur du Croissant-Rouge dans le gouvernorat de Médenine, rencontré sur le quai du port, avec toute une équipe de bénévoles et des représentants de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM ) : «A priori, il ne s'agit pas de réfugiés, dans la mesure où ils ne viennent pas de pays où il y a des problèmes. On leur a apporté des couvertures, de l'eau et de la nourriture. Les 54 Nigériens vont être placés provisoirement dans un centre à Médenine. Les autres vont rester ici, dans un hangar pour le moment. Avec l'OIM on fera le nécessaire pour ceux qui veulent être rapatriés».