Une première batterie de changements vient d'être opérée à la tête de certaines unités sécuritaires, juste au lendemain du carnage du Bardo. D'autres remaniements pourraient suivre dans les tout prochains jours Le ministre de l'Intérieur, Najem Gharsalli, vient d'ordonner des remaniements dans l'appareil sécuritaire du pays, avec le remerciement de plusieurs chefs d'arrondissements policiers, particulièrement ceux d'El-Omrane, d'El-Menzah, de La Marsa et de Kébili. Une simple lecture de ces changements nous conduit à dire qu'ils sont en rapport avec les derniers développements liés à l'évolution de la lutte contre le terrorisme. Et quand on sait que, selon des sources sécuritaires bien informées, d'autres remaniements touchant les corps de la police et de la Garde nationale sont en passe d'être finalisés, on peut, dès lors, parler d'un début de purge devenue inévitable, et cela pour moult raisons. — Les failles déplorées en matière de traque des terroristes dans certaines régions du pays où «l'invincibilité» des cellules dormantes perdure fatalement. — La persistance du dysfonctionnement entre les unités de la police et de la GN. — «L'obligation de résultat», un credo cher au nouvel homme fort du ministère de l'Intérieur qui ne badine pas, et il l'a souvent répété à ses collaborateurs, avec les distractions et les faux pas. D'ailleurs, selon son entourage, M. Gharsalli, visiblement irrité et déçu par la récente attaque tragique du musée du Bardo, a eu un accès de colère qui a failli tourner à... l'engueulade. D'où son empressement à donner des ordres pour immédiatement assurer le suivi de ce drame et en élucider l'énigme. D'où aussi la tenue de séances de travail non-stop au sein de son département où son portable, indique-t-on, ne connaît plus de répit! Perfectionniste, intègre et travailleur infatigable, M. Gharsalli sait pertinemment que son département porte l'espoir de tout un peuple et qu'il a encore du pain sur la planche et tant de brèches à colmater. Retour de la vieille garde ? Dans sa quête résolue d'un surplus d'efficacité, le successeur de Lotfi Ben Jeddou semble en tout cas fin prêt à absolument tout faire pour être à la hauteur de sa tâche ô combien ardue, pour démontrer aussi qu'il est capable de nous faire oublier son prédécesseur. Au point qu'on lui prête, depuis «le mercredi noir du Bardo» de triste mémoire, l'intention de renouer avec la vieille garde du ministère, ces vétérans et ex-hauts cadres chevronnés dont la riche expérience peut lui apporter le plus dont il rêve encore. Il est vrai que dans cette guerre féroce contre l'hydre terroriste, toutes les formules sont à tester, tous les sacrifices sont à consentir et tous les moyens sont bons pour espérer gagner.