Réunion, hier, de la commission administrative du secteur de l'enseignement secondaire Le ministère de l'Education propose une enveloppe de 80 MD, sous forme de promotions spéciales. Les enseignants ne refusent pas d'assumer leur part en matière de sacrifices mais à condition que «les sacrifices soient équitablement partagés» L'année scolaire 2014-2015 est-elle sérieusement compromise au regard de l'atmosphère d'incompréhension et du dialogue de sourds qui caractérisent actuellement les rapports entre le ministère de l'Education et les syndicalistes de l'enseignement secondaire ? A moins d'une semaine de la fin des vacances de printemps, l'on ne sait pas encore si les enseignants du secondaire vont reprendre le travail, s'ils vont consentir à organiser les examens du deuxième trimestre reportés à une date non indiquée ou s'ils vont décider d'observer une grève ouverte qui pourrait aboutir à une année scolaire blanche. Hier, le Syndicat général de l'enseignements secondaire tenait une réunion de la commission administrative du secteur en vue de répondre à l'ensemble des questions précitées. Des sources syndicales informées précisent : «Les enseignants campent toujours sur leurs positions et appellent le gouvernement à des solutions sérieuses et à s'empêcher d'instrumentaliser les événements douloureux (attentat terroriste contre le musée du Bardo) pour monter les Tunisiens contre les enseignants et les montrer comme des gens insensibles à l'ampleur des sacrifices que tout le monde est appelé à consentir». Lassaâd Yacoubi, secrétaire général du Syndicat général de l'enseignement secondaire, parle, en effet, des sacrifices à consentir «mais à condition qu'ils soient équitablement partagés. Le gouvernement a d'autres solutions propres à dégager les fonds nécessaires à la satisfaction de nos revendications financières». Il ajoute : «Essid et son gouvernement peuvent mettre au point une politique fiscale rigoureuse permettant de trouver les crédits manquants, et ce, en obligeant ceux qui ont fait de l'évasion fiscale un style de gestion de leurs affaires florissantes au vu et au su du gouvernement impuissant face à leurs manœuvres à payer à l'Etat ce qu'ils lui doivent. Malheureusement, ni le gouvernement Jomâa ni le gouvernement actuel n'ont eu le courage de mettre fin à cette situation». Des promotions spéciales Du côté du ministère de l'Education, on n'est pas resté les bras croisés face à l'impasse et à la rupture du dialogue avant le démarrage des vacances de printemps. «Aujourd'hui même (hier lundi 23 mars) et avant le démarrage de la commission administrative des enseignants, nous avons pris l'initiative de leur proposer une enveloppe globale de l'ordre de plus de 80 MD sous forme de promotions dont bénéficieront les enseignants. Malheureusement, nos propositions ont été rejetées. Les syndicalistes maintiennent leurs revendications et refusent d'admettre que le gouvernement ne peut pas leur accorder des augmentations spécifiques. Leurs demandes seront satisfaites dans le cadre des négociations qui concernent la fonction et le secteur publics», confie à La Presse une source informée auprès du ministère de l'Education. La même source ne cache pas la crainte du ministère de voir «l'année scolaire 2014-2015 compromise au cas où les enseignants choisiraient l'escalade. Quant à leurs déclarations selon lesquelles le ministère menace les grévistes de leur retirer les jours de grève, elles sont tout simplement erronées. La raison, tout le monde la connaît. Aujourd'hui, le ministère de l'Education n'est plus informé des absences ordinaires des enseignants. Que dire alors des jours de grève observés par les enseignants dans la mesure où les directeurs de lycée nommés par Taïeb Baccouche à l'époque où il était ministre de l'Education dans le gouvernement Essebsi sont pratiquement tous des syndicalistes. Ils s'abstiennent, depuis, de remettre au ministère les listes des enseignants ou grévistes, ce qui fait que nous sommes dans l'impossibilité de déterminer qui a fait grève et qui a assuré ses cours». Il est à préciser que les négociations sur l'augmentation des salaires des agents de la fonction et du secteur publics doivent reprendre au cours de cette semaine. «La commission commune 4+4 (Ugtt-gouvernement) tiendra deux réunions d'ici la fin de la semaine», a indiqué, hier, Ammar Youmbaiï, ministre des Affaires sociales, dans une déclaration accordée à une radio privée.