Les relations entre le ministre de l'Education Salem Labyedh et les syndicats sont loin d'être au beau fixe. Les différents syndicats formulent des griefs et objectent le fait qu'il ne soit pas disposé à donner suite pour relayer les accords déjà conclus avec ses prédécesseurs. Le syndicat général de l'enseignement de base avait annoncé une grève pour mercredi et jeudi prochain. Entre temps, une réunion de dialogue est prévue demain, lundi au siège du ministère. Tahar Dhaker, secrétaire général du Syndicat général de l'enseignement de base, affirme au Temps que l'attitude du ministère n'a pas évolué. « La veille de la grève le ministère appelle à une réunion de dialogue. C'est son attitude. Nous irons à la réunion. Si nos revendications sont satisfaites, tant mieux, sinon nous observerons la grève annoncée ». Le syndicat se prépare à la grève sans pour autant refuser le dialogue. L'essentiel est que les enseignants de l'école de base ne soient pas floués. Hier une réunion a eu lieu avec le syndicat des surveillants. Avant-hier, une réunion a été tenue au ministère avec le Syndicat général de l'enseignement secondaire. Lassaâd Yacoubi, secrétaire général du Syndicat général de l'Enseignement secondaire, précise au Temps que « la réunion n'a pas répondu aux attentes des syndicalistes ». Déçu Lassâad Yâacoubi, rappelle que les différents syndicats du ministère vont organiser un sit-in de protestation le 15 du mois à partir de 10h du matin devant le siège du ministère de l'Education suivi d'une marche vers la Place de La Kasbah. Le lendemain des rassemblements auront lieu devant tous les commissariats régionaux de l'Education. « Si les négociations continuent à piétiner, d'autres mesures seront envisagées. Les discussions dans les milieux syndicaux portent sur les examens de fin d'année. La décision de la grève administrative n'est pas encore prise. Ce n'est pas parce que nous sommes proches de la fin d'année et que nous tenons au bon déroulement de cette période, que le ministre va nous faire chanter et nous intimer la politique du goutte à goutte ». Il prévient le ministère pour lui dire que cette politique ne fonde pas une relation sérieuse entre le Gouvernement et le ministère. « Si le ministère opte pour la politique du goutte à goutte, nous nous avons nos adhérents et militants et le ministre sait qu'on ne badine pas et que nos mots d'ordre sont très largement suivis par la base ». Le Syndicat général de l'Enseignement secondaire, le Syndicat général de l'Enseignement de base, le syndicat des inspecteurs de l'Enseignement primaire, celui des inspecteurs du secondaire, le syndicat général des techniciens de laboratoire avait signé dernièrement un accord pour une action commune, mercredi et jeudi prochains. Les syndicats dénoncent le fait que le ministère de l'Education ne respecte pas les accords signés et la poursuite de la politique du pourrissement du côté du ministère. Les milieux syndicaux tout en étant disposés à faire réussir l'année scolaire, ne sont pas disposés à se taire devant les surenchères du ministère. Le syndicat des fonctionnaires est arrivé à signer un accord avec le ministre. Cet accord inclut le statut actualisé du personnel administratif. Le ministère s'est engagé à en assurer le suivi en termes de publication des textes. Les deux tiers de la prime de production seront inclus dans le salaire, dès parution du décret les concernant. Des promotions exceptionnelles seront accordées dans la période transitoire, à partir de concours pour les agents administratifs, intégrés dans le statut après 4 ans d'ancienneté dans leurs grades. Cette promotion exceptionnelle se fera une seule fois durant tout le cursus professionnel de l'agent. Pour le concours de 2012, les critères qui seront utilisés se rapportent à l'ancienneté générale, l'ancienneté dans le grade et l'âge du postulant. Le ministère s'engage à publier les résultats des concours dans le site Edunet à l'instar des concours des enseignants du secondaire. Cet accord signé avec le syndicat des fonctionnaires, pourquoi, n'a-t-il pas inspiré les négociateurs des autres secteurs ? C'est une hirondelle qui n'a pas fait le printemps.