L'Avenir de La Marsa est loin de son rang habituel. L'entraîneur banlieusard l'impute à la jeunesse de son effectif. Interview. La lourde défaite concédée à Gabès a constitué un coup de massue... Toutes les équipes et pas seulement l'ASM ont connu des hauts et des bas depuis le début de la saison. Nous avons connu un passage à vide lors de la phase aller, mais nous nous en sommes bien sortis. La défaite à Gabès contre l'ASG nous a profondément touchés dans notre amour-propre. Mais force est de constater que bon nombre d'équipes ont rectifé le tir et sont revenues à leurs meilleures performances après avoir concédé de lourdes défaites. Un footballeur professionnel, qu'il soit entraîneur ou joueur, doit avoir suffisament confiance en soi et être capable de réagir positivement suite à un accident de parcours. Sincèrement, je n'ai constasté que des choses positives. Mes joueurs sont appliqués aux entraînements. Ils sont déterminés à finir la saison en force. Mais il faut toujours se rappeler qu'une équipe de footbal passe par des cycles. Elle est par moments sur une courbe ascendante, et, en d'autres moments, en baisse de régime. Le football est ainsi fait. Comment comptez-vous gérer la suite du parcours ? Tout simplement, match par match. Nous avons toujours travaillé ainsi depuis le début de la saison, indépendamment des résultats des matches, qu'il s'agisse d'une victoire, d'un match nul ou même d'une défaite. L'effectif marsois est riche en doublures à tous les postes, mais l'ASM est loin de son rang habituel. Comment l'expliquez-vous ? Il y a des postes où les doublures existent. Cela est vrai. Ce n'est pas vraiment le cas en défense où il n'y a pas de doublures dans le poste d'arrière droit. Quand Hichem Jebali s'absente, nous sommes obligés d'aligner à sa place Mohamed Touati qui est un joueur de milieu ou Maher Laâbidi qui est un défenseur axial. Au niveau de la charnière centrale, c'est la première saison que le jeune Mohamed Ali Kosdoghli évolue avec l'équipe senior. Par rapport aux saisons précédentes, la ligne défensive compte moins de joueurs d'expérience. L'équipe a changé à 80 %. Il y a eu des départs de joueurs expérimentés dont la moyenne d'âge est de l'ordre de 27 ans. Il nous manque cette saison des joueurs suffisamment expérimentés pour gérer la fin de match, notamment dans le temps additionnel. Par ailleurs, les cinq minutes du temps additionnel contre l'EST furent fatales. Kosdoghli ou Hnid, à titre d'exemple, disputent leur première saison en tant que titulaires. Ils font donc leur apprentissage. «Un arrière droit et un régisseur de métier» Cela vous amène-t-il à être trop prudent en alignant régulièrement trois pivots ? C'est ce qu'on vous reproche d'ailleurs : prendre peu de risques... Les trois pivots ( Talla, Tombadou et Ben Messaoud) ont le potentiel de jouer côte à côte. Un entraîneur élabore ses schémas tactiques et compose sa formation type en fonction des éléments dont il dispose. Nous n'avons pas un régisseur formé à ce poste. J'ai confié ce rôle à Talla. Il fait de son mieux pour remplir cette tâche même s'il n'est pas un régisseur de métier. Heureusement que nous disposons de trois attaquants de qualité, ce qui nous permet de pallier, un tant soit peu, cette défaillance. Quels sont vos objectifs pour la fin de la saison ? Les objectifs de l'ASM ont été toujours les mêmes : faire le maximum en championnat et aller le plus loin possible en Coupe de Tunisie. Je ne dérogerai pas à la règle. Je veux faire en sorte de terminer la saison au meilleur classement possible. Nous allons jouer le tout pour le tout en Coupe de Tunisie. Où se situent les insuffisances de votre équipe ? Comme je vous l'ai dit, ce qui nous manque, ce sont des joueurs d'expérience. Contre l'ASG, Fhal, Belarbi et Hnid ont joué au milieu du terrain alors qu'ils ont seulement 19 ans. S'ajoutent à cela Kosdoghli et Laâbidi qui ont moins de cinq ans d'expérience comme titulaires. Le plus qu'apporte un joueur expérimenté nous manque, particulièrement en défense. Quels renforts souhaitez-vous ? L'effectif est riche en doublures au milieu et en attaque. Ce qui nous manque, c'est une solution de rechange dans le poste d'arrière droit et le recrutement d'un régisseur de métier. Un bon encadrement Votre avenir au club? Pour moi, un entraîneur doit penser à l'avenir immédiat de son équipe. J'ai des matches à préparer. Je les prépare un à un. J'ai 20 ans dans le métier. Je ne me soucie pas de mon avenir personnel. Mais le monde du football est cruel. Votre cote a grimpé dimanche dernier après la victoire remportée au détriment du CA, alors que la veille, vous étiez sur un siège éjectable... Ce n'est pas cette victoire qui changera quoi ce soit dans ma vision des choses. Comme je vous l'ai dit, j'ai 20 ans de métier. Il m'est arrivé de remporter des titres et de perdre lamentablement un match cinq jours après. La satisfaction vient de l'intérieur quans vos joueurs sont convaincus que l'équipe est sur la bonne voie. Les crises, j'en ai connu d'autres. Mes objectifs avec l'ASM restent les mêmes en championnat et en Coupe de Tunisie avec la même politique dans la gestion de l'effectif, en donnant leur chance aux jeunes à l'image de Fhal, Belarbi ou encore Hnid. Kosdoghli est en train de faire de bonnes prestations. Le reste des jeunes cités ci-dessus devront suivre avec un bon encadrement. Préparer une équipe d'avenir est un objectif primordial pour moi et pour les dirigeants du club.