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Approfondissement de la division
26e édition du Sommet arabe
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

Les sommets arabes se succèdent et se ressemblent à travers les décennies, sans rien apporter de nouveau. Mais, malgré leur échec réitéré, devenu emblématique, ils continuent à se tenir régulièrement, faisant comme si de rien n'était. Le plus inquiétant, c'est que lorsqu'elles ne se contentent pas de constater la situation sévissant dans le monde arabe, qui va de mal en pis, les différentes sessions participent à l'empirer encore plus. Ce qui amène plusieurs observateurs à se demander à quoi servent-elles réellement si ce n'est à créer davantage de dissensions. Mais, celle de Charm El Cheikh sera-t-elle différente des précédentes ? Parviendra-t-elle à panser les plaies et les déchirures du présent et du passé et à opérer la réconciliation en vue de construire un avenir commun? Et la Tunisie, où se situe-t-elle sur l'échiquier arabe ? Comment se comportera-t-elle dans ce Sommet ?
Une diplomatie inconséquente
Donc, comme à l'accoutumée, la 26e édition intervient dans un contexte de tiraillements et de tensions, favorisé par une conjoncture explosive, caractérisée par l'insécurité, l'instabilité et l'effondrement de certains pays, à l'instar de la Libye et du Yémen. Le chaos dans ce dernier est tel que le ministère des Affaires étrangères tunisien a invité ses ressortissants à observer une extrême prudence, à éviter, autant que faire se peut, de se déplacer et à informer les services de l'ambassade de leur destination, au cas où ils seraient contraints de le faire. Quant à ceux parmi eux qui sont désireux de rentrer au pays, ils sont invités à en aviser ces services, en vue de leur faciliter le retour. Il est à rappeler que le Yémen est au bord d'une guerre civile, à cause de la guerre qui oppose le pouvoir central aux Houthis, soutenus par l'Iran, et le pays se trouve, ainsi, écartelé entre le nord, dominé par ces derniers, et le sud par les pro-Abed Rabbo Mansour Hadi. L'intervention militaire de l'Arabie Saoudite, qui vient au secours de celui-ci, jette de l'huile sur le feu et la situation devient inextricable. Face à ce conflit meurtrier, la Tunisie choisit la partialité, en se rangeant du côté de cette dernière, puisque le secrétaire d'Etat chargé des Affaires du monde arabe et de l'Afrique, Touhami Abdouli, a déclaré que « « la Tunisie comprend l'intervention militaire de l'Arabie Saoudite au Yémen ». Ce parti pris de la Tunisie vis-à-vis de parties en conflit ne constitue-t-il pas un revirement dans la diplomatie tunisienne connue pour son impartialité ? Cette position ne serait-elle pas une erreur fatale ? Ne risquerait-elle pas d'exposer les membres de la communauté tunisienne à des actes de vengeance de la part de la partie condamnée par nos autorités ? Cette démarche empruntée par notre diplomatie se contredit entièrement avec l'argument qu'on nous a opposé concernant le conflit libyen, où on a préféré opter pour la neutralité non seulement à l'égard des forces antagonistes internes, mais aussi vis-à-vis des interventions externes, bien que la situation soit similaire à celle qui sévit, actuellement, au Yémen, prétextant que la Tunisie a, toujours, opté pour la neutralité et l'impartialité en matière de politique étrangère. Pourquoi s'est-on rappelé seulement ici, dans le cas libyen, ce principe qui gouverne la diplomatie tunisienne, alors qu'on l'a oublié au Yémen? Justifiant l'intervention saoudienne dans ce pays, M. le secrétaire d'Etat a ajouté que celle-ci « vise à rétablir l'ordre et la légitimité, après les évènements survenus dans ce pays, mettant en péril la paix dans la région du Golfe arabe ». Conformément à cette logique, les interventions militaires de l'Egypte et celle des Emirats arabes unis en Libye ne seraient pas justifiables ? Qu'est-ce qui intéresse le plus la Tunisie, faire régner la paix dans son entourage immédiat ou bien dans des régions éloignées? La proximité et l'importance de la communauté tunisienne dans ce pays ne sont pas des conditions suffisantes pour qu'elle prête plus attention à tout ce qui s'y passe et à s'y impliquer plus qu'elle ne le fait dans le conflit yéménite?
Le mauvais positionnement
D'après des analystes, cette politique des deux poids, deux mesures reflète une inconséquence flagrante de la part de la diplomatie tunisienne qui ne donne pas encore l'impression qu'elle va mettre fin aux tergiversations qui l'ont caractérisée ces dernières années. Par cette attitude, la Tunisie s'empêtre dans le conflit arabo-arabe et choisit son camp, celui qui est constitué, essentiellement, des pays du Golfe, y compris le Qatar, c'est-à-dire les parties les plus influentes financièrement et donc politiquement, contre celui de la triade Syrie/Hezbollah/Iran, les alliés des Houthis, le pendant de Daech et compagnie, soutenus par les monarchies pétrolières et la Turquie dont le président, Recep Tayyip Erdogan, qui s'est mis de la partie, a soutenu l'intervention de Riyad au Yémen et demandé à l'Iran et aux « groupes terroristes » de se retirer. Comment devrait se positionner la Tunisie vis-à-vis de ces rivaux et instigateurs ? Qui menace sa sécurité, les premiers ou bien les seconds ? A voir sa position, on a l'impression que ce sont plutôt les Houthis ? Ce comportement est d'autant plus incompréhensible qu'il n'est pas dicté par l'intérêt national, loin s'en faut. Comme tout le monde sait, la Tunisie n'a pas tiré grand avantage au niveau des investissements provenant de cette région extrêmement riche, pendant ces années de vaches maigres, comme en témoigne le coûteux périple, baptisé « Diplomatie économique », de l'ex-chef du gouvernement, Mehdi Jomâa, qui n'a obtenu de ces monarchies que des promesses d'amour et d'eau fraîche. Tout laisse à penser que la délégation tunisienne participant à ce Sommet ne fera pas mieux, elle n'obtiendra rien, excepté la « condamnation unanime de l'attentat terroriste du musée du Bardo », comme l'a demandé le MAE, par le biais de son secrétaire d'Etat chargé des Affaires du monde arabe et de l'Afrique. Mais, qui refuserait de le faire ? Même Netanyahou accepterait de le faire si on le lui demandait. Donc, la question ne réside pas là, dans de simples déclarations cérémonieuses, mais dans des actions: celui qui condamne, réellement, le terrorisme doit le combattre par tous les moyens et non pas le financer en catimini et le vilipender dans les discours officiels. Pour mieux se représenter l'ambiance qui règnera pendant le Sommet, il suffit de se rappeler qu'il survient après la formation d'une coalition arabe composée de dix pays pour intervenir militairement contre ce qu'ils appellent « les milices Houthis ». Autrement dit, elle sera confrontée à l'autre coalition. Voilà comment se présente cette 26e édition de Charm El Cheikh, où on assistera, très vraisemblablement, à des escarmouches, et où les frères ennemis auront juste une occasion supplémentaire pour remuer encore plus le couteau dans la plaie béante. Ne feraient-ils pas mieux de décréter l'arrêt de mort de leur Ligue et de penser à s'organiser autrement ?


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