Ne vous éloignez pas de l'olivier, c'est ainsi qu'aurait pu également s'appeler le dernier spectacle de Nawal Skandrani, celui qu'elle présente en première à Mad'Art, et qui fera par la suite l'ouverture du Festival de danse qu'inaugure ce nouvel espace. On ne présente plus Nawal Skandrani. Ou alors pour le plaisir. Elle danse depuis l'âge de 5 ans. Troisième prix de l'Académie internationale de la danse à Paris, elle débute sa carrière professionnelle d'interprète et de professeur à Turin. Elle signe sa première chorégraphie en 1985 pour la compagnie «Ikaa-Temps Forts» avec «Les Noces». Elle rentre en Tunisie à l'invitation de Mohamed Driss, et crée, au sein de cette institution le ballet-théâtre national, qu'elle dirigera jusqu'en 1991. Le ministère de la Culture lui demande alors de créer un Ballet national tunisien qu'elle dirigera durant quatre ans. Nous sommes en 1996. Elle entame alors une carrière de chorégraphe et de professeur indépendante. Elle s'est trouvé depuis, de nombreux partenaires, Tunisiens : Sybel Ballet Théâtre, Familia Production ou étrangers : en France, en Italie et en Allemagne. En parallèle, elle poursuit une carrière féconde de professeur indépendante qui la mène en oiseau palpitant de vitalité, à Gênes, à Beyrouth, à Damas, au Caire et à Rabat. Et puis un jour, on veut bien croire qu'elle a eu envie de se poser et de cultiver son jardin. Un jardin particulier puisque, malgré tout, il abrite un studio de danse. A Boukrime, dans le Cap Bon, à l'ombre des orangers, elle crée avec un ami agriculteur que l'aventure intéressait, le studio Bambou, résidence d'artistes, champêtre et bucolique. On y vint de partout. Et c'est au cours d'un stage pour des danseurs du pourtour de la Méditerranée, que, cherchant ce qui pourrait les fédérer, elle découvrit, comme une évidence, l'olivier. C'est donc un hommage à l'olivier à travers une écriture chorégraphique ludique que nous offre Nawal Skandrani dans cette nouvelle création qui sera présentée à Mad'Art les 19 et 20 février courant, avant d'assurer l'imminente ouverture du Festival de la danse en ce même lieu. L'olivier, arbre millénaire, est porteur de tous les symboles. Nawal Skandrani en traite l'esprit et la forme, la philosophie et la physicalité. Symbole de paix, de générosité, arbre sacré, l'olivier a toujours inspiré les artistes et les poètes. Nawal Skandrani emprunte leurs voix, et leur offre celle d'Anouar Brahem pour lire les textes choisis. La musique est, également, une compilation de musique classique, populaire, ou sacrée. Et bien sûr, elle n'occulte pas la dimension «verte» de ce mythe de l'olivier. Le message est multiple, le niveau d'appréhension de ce spectacle aura plusieurs dimensions, et chacun l'appréhendera à celui qu'il choisira.