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La fin d'une époque
Pétrole et conflits au moyen-orient
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 04 - 2015


Par Noureddine Horchani*
Depuis quelques mois, la conjoncture pétrolière est assez singulière. Jusque-là une certaine logique avait gouverné les cours et la production pétrolière. C'est ainsi que dans un contexte de stabilité politique dans les régions de production, les cours de l'or noir tendaient toujours vers des variations assez modérées. La croissance et la prospérité dans les pays développés boostaient la consommation et amenaient les pays producteurs à augmenter leurs productions respectives, quitte à dépasser leurs quotas et à créer des tensions entre les membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep). Dans ce scénario, les cours se renchérissent avant que l'augmentation de la production par les membres ne provoque elle-même son effet en ramenant les cours à la baisse ou à leur niveau inférieur « acceptable » par tous les protagonistes. Dans cette dynamique, le plus grand producteur, à savoir l'Arabie Saoudite ( 8 à 10 millions de barils/j), assume son rôle de régulateur en empêchant les cours d'aller plus loin à la hausse et compromettre la stabilité et la croissance de l'économie mondiale.
Par contre, dans un contexte de contraction économique et de recul de la croissance dans les pays industriels, gros consommateurs, les prix devraient stagner sinon tendre à la baisse. Les pays producteurs, par le biais de l'Arabie Saoudite, procèdent généralement à la réduction de leur production afin de garantir des cours acceptables permettant de répondre à leurs besoins budgétaires croissants et honorer leurs politiques de développement de plus en plus ambitieuses et souvent excessives. Avec des cours au-dessous de 100 dollars, les pays membres de l'Opep à forte population souffriront d'avantage que certains pays du Golfe à faible densité humaine. C'est le schéma simplifié de la dynamique de la politique pétrolière internationale depuis des décennies ...
Pourtant, on assiste depuis quelques mois à des situations non conformes à ce schéma censé être rodé et presque automatique : une baisse de la consommation mondiale et une baisse des cours à hauteur de 30% ( moins de 60 dollars us le baril ) non suivie par les mesures conventionnelles appliquées jusque-là par le « cartel pétrolier ». A côté du fléchissement de la demande, la scène pétrolière supporte de surcroît le poids d'un excédent de production égal à 500.000 barils de brut. Certes cette quantité ne représente que 1% de la demande mondiale mais sa liquidation requiert un consensus pas toujours facile à réaliser entre les membres de l'Opep.
Au-delà de tous ces facteurs ordinaires a priori et dont la scène pétrolière est habituée, un évènement majeur semble modifier stratégiquement et structurellement le monde pétrolier. Il s'agit de l'exploitation des gisements de gaz et de pétrole de schiste. Les USA sont les premiers à donner l'exemple d'une volonté d'investir dans l'exploitation du pétrole de schiste. Cette orientation a permis aux Etats-Unis de réduire leur déficit pétrolier de 30% entre 2005 et aujourd'hui. C'est une réelle mutation qui se dessine dans le paysage pétrolier mondial avec des conséquences multidimensionnelles.
La scène pétrolière internationale : vers des mutations structurelles
Contrairement aux événements « habituels » auxquels s'est adaptée la scène pétrolière internationale et l'Opep en premier, en concevant et en recourant à des mécanismes de correction très souvent efficaces soit face au phénomène de baisse des prix, soit pour ajuster la production, le recul des prix de l'or noir ces dernier mois annonce une métamorphose irrémédiable de la scène pétrolière. La situation actuelle n'a aucune similitude avec les précédents chocs pétroliers dont l'impact ne dépassait pas les prix et n'allait pas au-delà de la capacité des producteurs à les gérer.
La mutation au niveau des producteurs :
C'est au niveau des changements de stratégies des principaux producteurs que provient l'essentiel des mutations structurelles de la scène pétrolière mondiale.
Etats-Unis : la révolution du schiste : en effet, l'un des acteurs le plus puissants de la politique pétrolière internationale, à savoir les USA, qui tirent leur force de leur double statut de grand producteur et de grand consommateur, est en train de vivre un bouleversement sans précédent de ses réalités énergétiques.
Grace surtout à la production des gisements de schiste la dépendance américaine en pétrole est passée de 60% en 2005 à 30% aujourd'hui.
Depuis 2005, les importations nettes de pétrole aux USA —importations moins exportations — ont chuté d'un tiers, passant de 12,5 à 8,4 millions de barils par jour (MBJ). C'est le plus bas niveau depuis 1995. Elles représentent désormais 45 % de la consommation nationale, contre 60 % en 2005, soit un niveau équivalent à ce qu'il était lors du deuxième choc pétrolier, à la fin des années 1970. L'évolution est d'autant plus importante que l'Amérique, depuis la fin de la guerre froide, a parallèlement réduit sa dépendance relative au regard du pétrole moyen-oriental. Les importations nettes en provenance du Golfe arabo-persique représentaient 27,4 % du total de ces importations en 1990, et seulement 22 % en 2011 (16 % en proportion des importations brutes), soit environ 10 % seulement de leur consommation. Ces évolutions ne manqueront pas d'impacter irrémédiablement la nature des relations qu'entretenait l'Amérique avec les pays de cette région et en premier avec son allié principal, l'Arabie Saoudite. C'est au niveau de la valeur stratégique de ces pays dans l'échelle des priorités stratégiques de la politique étrangère des USA que l'impact sera évident. Avec ces nouvelles donnes, les positions des Etats-Unis à l'égard des différents dossiers seront nécessairement modifiées. Ces bouleversements structurels et stratégiques qui ont affecté la scène pétrolière offrent une explication à l'amorce de la tiédeur constatée ces derniers temps dans les relations saoudo-américaines qui s'est traduite dans les divergences des positions respectives des deux pays concernant le dossier iranien ou le conflit syrien...
Ces changements dans les relations entre les deux alliés augurent d'une redistribution stratégique des cartes et des rôles sur la scène moyen-orientale après des décennies de prééminence de l'axe Arabie Saoudite - USA. Il semble que les Etats-Unis cherchent à équilibrer leurs relations politiques et leurs alliances sur la scène moyen-orientale, encouragés par le recul de leur dépendance énergétique à l'égard de cette région et ne pouvant plus également continuer à ignorer le rôle crucial joué par l'Iran, puissance régionale émergente dans tous les conflits qui secouent cette partie du monde. Et c'est dans ce sens que s'explique l'étroite coopération entre les deux pays sur le sol irakien pour faire face à la menace de l'EI (Etat islamique). Aux yeux des USA, le recul de la position de l'Arabie Saoudite est stratégique et irrémédiable. L'importance stratégique de l'Arabie Saoudite n'avait d'autre fondement aux yeux des Américains depuis la signature des accords du Quincy signés par le roi
Abdelaziz Al Saoud et Roosevelt en 1945, que les grands gisements de pétrole de ce pays.
Le retour de l'Iran
Historiquement, l'un des piliers de la scène pétrolière mondiale, troisième plus grand exportateur en 2011, longtemps considéré par les grands pays consommateurs comme un « agitateur » surtout avec le gouvernement nationaliste de Mosadegh renversé par la CIA dans les années cinquante puis avec la République islamique actuelle, l'Iran a vu sa position dans l'échiquier pétrolier international s'affaiblir sous l'effet de l'embargo occidental décrété en représailles à son programme de recherche nucléaire. Avec une capacité de production de plus de trois millions cinq cent mille barils jour (3.5 mb/j), l'Iran table sur un éventuel succès de ses négociations avec les puissances occidentales autour de son programme nucléaire et une accalmie dans ses relations avec les USA presque déjà acquise, afin de retrouver son rôle d'antan sur la scène pétrolière. Ce come-back de l'Iran sur la scène pétrolière internationale et la reconnaissance par les Occidentaux de son rôle incontournable dans le traitement des conflits de la région du Moyen-Orient sont d'autre facteurs déterminants dans la détérioration de la position saoudienne et les bouleversements géostratégiques qui agitent l'espace moyen-oriental.
Contrairement à l'Arabie Saoudite, pénalisée par une armée faible en nombre d'hommes, l'Iran, avec une armée bien plus forte numériquement et aguerrie par l'expérience des conflits qu'elle a vécus et le soutien des milices chiites qu'elle déploie à travers nombre de pays de la région, peut se présenter aux yeux des Occidentaux comme une puissance stabilisatrice, surtout face au chaos que les groupes extrémistes et l'EI en premier finissent par instaurer et que les USA sont incapables, pour diverses raisons, notamment de politique intérieure ou techniques au regard de l'inadéquation de son armée conventionnelle face à la guérilla urbaine, d'arrêter en solitaires.
Les mutations au niveau des consommateurs
Depuis bien des années et surtout depuis le premier choc pétrolier des années 70, un ensemble de facteurs avaient concouru pour atténuer la dépendance des pays consommateurs de pétrole à l'égard de cette source épuisable d'énergie. Les progrès technologiques visant l'économie d'énergie dans les secteurs industriels, le développement des énergies de substitution au pétrole, les programmes et politiques de rationalisation de la consommation d'énergie dans les pays grands consommateurs, etc. expliquent cette tendance structurelle et inéluctable. Outre les USA qui avaient vu chuter leur dépendance du pétrole d'un tiers depuis 2005, grâce notamment aux gisement de schiste, nouvel eldorado pour les Etats américains qui le produisent, la quasi-totalité des grands pays industrialisés vivent ce phénomène de déclin de la consommation au grand dam des pays producteurs. La facture pétrolière de la France par exemple représentait 4 % de son PIB en 1980 et seulement 2,7 % en 2012.
La manne pétrolière, levier de développement et de coopération interarabe : fin des illusions ?
La situation actuelle de la scène pétrolière internationale impactée par des évolutions structurelles irrémédiables confirmant la fin d'une époque, une échéance tellement redoutée par les pays producteurs, celle d'une rente pétrolière à jamais consistante, se présente aujourd'hui comme un moment grave pour les pays arabes invités finalement à rendre compte à leurs peuples de l'utilisation qu'ils avaient faite pendant des décennies de cette ressource tarissable et de cette manne céleste.
C'est au niveau de l'utilisation de cette rente par les pays producteurs au service de leur propre développement qu'à celui des autres pays arabes non producteurs que le procès de la manne pétrolière doit traiter. La rente pétrolière a-t-elle servi à mettre en place, au sein de chaque pays producteur, un modèle économique viable, équilibré et assurant à l'avenir une relative autonomie par rapport à cette ressource naturelle tarissable qu'est le pétrole ? Par ailleurs la rente pétrolière traduite par des revenus colossaux bien souvent impossibles à absorber par les économies des pays producteurs, a-elle été exploitée dans le cadre d'une vraie coopération interarabe et dans le soutien au développement des pays arabes démunis de richesses ?
Malheureusement, tant au niveau de leur propre développement qu'au niveau de celui de leurs « frères » arabes non producteurs, les réponses à ces deux questions ne pourraient être que négatives.La rente pétrolière n'a pas été utilisée à bon escient, on pourrait même dans certains cas partager l'avis de ceux qui la qualifiaient de malédiction tombée sur le monde arabe.
Le développement par la rente pétrolière : une aubaine perdue ou la fin d'un rêve ?
Ce qu'il faut souligner tout d'abord c'est l'idée que notre raisonnement repose sur la conclusion que les pays arabes producteurs de pétrole abordent aujourd'hui non la fatalité de l'épuisement imminent des réserves de brut dans leurs contrées, scénario non réaliste pour le moment, mais plutôt une nouvelle ère de réduction significative sinon alarmante de leurs revenus tirés de la vente de cette matière première.
Pendant des décennies, ces revenus faramineux estimés à des milliers de milliards de dollars depuis les années 70, à 1.000 M d/us rien qu'en 2012, soit une augmentation de 5% par rapport à 2011, n'avaient pas permis d'enclencher un processus de développement équilibré et durable dans les pays arabes producteurs. La dépendance de ces pays vis-à-vis des flux financiers provenant de la vente du pétrole n'a fait au contraire que s'aggraver d'une année à une autre. Les revenus pétroliers représentent en moyenne plus de la moitié des PIB de la plupart des pays producteurs du Golfe. Les revenus des gouvernements et les budgets des états producteurs sont souvent alimentés à hauteur de plus de 90% des recettes pétrolières, que ce soit pour des pays comme l'Algérie à forte densité humaine ou les Emirats à population réduite. Cette situation témoigne de l'échec des tentatives timides et limitées engagées par certains de ces pays pour la diversification de leurs économies et pour se préparer au pic pétrolier et la fin du pétrole.
Ainsi, la gestion et la distribution de ces revenus de rente n'ont pas été inscrits dans le monde arabe, dans des mécanismes de développement capables de briser le retard technologique et scientifique des sociétés arabes et à développer une capacité productive et exportatrice de biens d'équipement ou de produits de consommation en forte demande dans l'économie mondiale. Un pays comme l'Arabie Saoudite, malgré son énorme richesse pétrolière, a un PIB inférieur à celui de l'Espagne. Pire encore, les recettes réalisées par l'ensemble des membres de l'Opep (organisation des pays exportateurs de pétrole) en 2012 sont environ 40 % inférieur aux recettes d'exportations, tous produits confondus, de l'Allemagne (1.400 milliards de dollars).
Même au niveau de l'amélioration des conditions de vie de leurs populations, les économies de rente pétrolière ne semblent pas avoir assuré des performances significatives sur ce registre. L'indice du développement humain IDH publié chaque année par les NU classe les pays arabes producteurs de pétrole dans des positions intermédiaires ou faibles pas toujours flatteuses au regard de leurs capacités financières et surtout eu égard à la faible densité de leurs populations.
Les Etats producteurs de pétrole doivent tirer les leçons de leur échec à asseoir des économies viables, diversifiées et productrices de richesses permanentes malgré des réalisations certes louables au niveau de l'amélioration de leurs infrastructures et des avancées timides sur le plan de la diversification de leurs économies et sur celui de la création des fonds financiers destinés à assurer leur intégration dans l'économie financière internationale et à limiter la « tutelle » du pétrole sur leur destin.
Pétrole et coopération interarabe :
un constat amer
C'est au niveau de l'utilisation de la rente pétrolière comme levier de promotion de la coopération interarabe et de développement des pays arabes non producteurs de pétrole que le constat est le plus cruel. Entre 1970 et 2002, les pays arabes exportateurs de pétrole ont drainé la bagatelle de 3.000 MM $. La part consacrée à « l'aide publique au développement » des pays arabes non exportateurs de pétrole et endettés s'est élevée durant la période en question à seulement 117,5 Mm $ dont 110,5 MM $ ont été décaissés par du CCG, soit 94%. Ce soutien dérisoire à l'effort de développement des pays arabes démunis de ressources aurait été cependant plus bénéfique s'il avait été défini dans le cadre de stratégie de développement globale. Un soutien plus soutenu des pays arabes riches aux Etats arabes non producteurs aurait déclenché une dynamique de progrès générale et contaminante dans toute la région,profitant aussi bien aux producteurs qu'aux consommateurs arabes de pétrole. Cette dynamique aurait également permis d'atténuer sinon d'endiguer le phénomène de recyclage des pétro-dollars au profit des économies des pays occidentaux qui ont plus profité de la manne pétrolière du Moyen-Orient que les cours du brut soient en hausse ou en baisse. La dynamique de développement grâce aux flux financiers provenant de la coopération inter-arabe aurait certainement favorisé une meilleure stabilité et sécurité du monde arabe affrontant aujourd'hui toutes les convoitises.
Sur le plan de la coopération interarabe il semble que les Arabes aient aussi raté le coche celui de l'exploitation au service de leur développement de moyens financiers gigantesques pendant longtemps perçus comme illimités et aujourd'hui ne constituant qu'une source ordinaire suffisante à la limite pour répondre aux innombrables besoins de leurs populations. Les Etats producteurs de pétrole ne regretteront pas assez d'avoir mal utilisé des ressources aussi précieuses. Sauront-ils aujourd'hui tirer les leçons de leur histoire récente et substituer à la malédiction du pétrole la « bénédiction » du tarissement de cette rente qu'ils avaient longtemps mal utilisée ?
N.H.
*(Ancien enseignant vacataire
de relations internationales
Université de Tunis)
Références
1- Perspectives économiques de l'Ocde N° 76
2 - Revue l'IfriFRI-« Révolutions arabes et gaz de schiste : un mélange explosif » :Maité de Boncourt 2013
3- Quotidien « Les Echos » du 24/nov/2014
4- Noureddine Horchani « l'Opep et le nouvel ordre économique international »
Mémoire de DEA-Fac de droit et de sciences politique poli 1988
5 - Georges Corm : « Sortir les pays arabes de l'économie de rente » - www.strategic.gouv.fr 26/03/2010
6 – « L'utilisation de la rente pétrolière par les pays producteurs du Golfe persique » NATIXIS flasch économie 23/sep/2008G7 –Cnuced : « Opep concurrence et OMC » Ed Nations unies - 2004


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