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Quand écrire devient épreuve et besoin
Lu pour vous : « Chambre avec vue sur la guerre »...
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 04 - 2015

Edith Bouvier témoigne de choses vécues, la plupart du temps par procuration, au cours de l'un des tout premiers épisodes de la guerre de Syrie en 2012 où elle passe les dix derniers jours de février à espérer échapper à l'enfer des combats alors qu'elle a perdu l'usage de l'une de ses jambes.
Deux de ses amis reporters sont quasiment tués devant ses yeux par un tir d'obus alors que le petit groupe faisait justement ses valises pour fuir les lieux devenus trop dangereux, cibles de tirs de canon de plus en plus précis. Edith Bouvier prend un éclat d'obus dans sa jambe qui enfle à vue d'œil mais, avec l'aide des autres, elle parvient à un dispensaire improvisé qui manque de tout mais dont les médecins lui donnent les premiers soins et l'installent dans une annexe en attendant mieux.
"Pour ne pas oublier"
C'est un thriller de guerre qu'Edith Bouvier nous livre, avec toutes sortes de rebondissements, parfois à couper le souffle. L'épisode de la tentative de fuite par le tunnel secret d'où ils se sont clandestinement introduits dans le quartier de Baba Amr dans la ville syrienne de Homs est un exemple du genre; un piège qui a semblé s'être renfermé pour quelques heures alors que les assaillants l'avaient découvert et en avaient pris le contrôle en prenant à revers les fuyards.
‘'Ecrire ce livre est une épreuve. Mais je sais que je dois passer par là, comme je sais que je repartirai. Parce que c'est mon métier, la seule chose que je sache faire. Parler, raconter, témoigner pour ne jamais entendre dire qu'on ne savait pas. Pour ne pas oublier ces femmes, ces enfants et ces hommes, jeunes, vieux, rebelles, courageux. Cette humanité méprisée et sacrifiée. Ces inconnus qu nous ont tendu la main, hébergés au péril de leurs vies, souri, expliqué leur histoire, d'où ils venaient et pourquoi ils luttaient. Ces femmes et ces hommes, souvent pauvres, qui ne se battent pas pour l'argent ni pour le pouvoir mais pour la liberté. Cet espoir indestructible, au milieu du chaos, en un avenir meilleur. Cette certitude inébranlable dans la justesse de leur combat. Que rien ne pourra les arrêter, que là où ils tomberont, d'autres se lèveront à leur place.''
"Laisser cette histoire derrière moi pour pouvoir repartir"
Edith Bouvier se libère d'un poids harassant, celui d'avoir ressenti la proximité funeste et permanente de la mort à chacune des infinies secondes qui ont fait les dix jours au cours desquels elle était livrée au sort. Mais, dès le début, elle est partie prenante, elle s'est identifiée à ceux qui l'ont accueillie et décrit simplement les autres comme des ennemis. Les médecins, les infirmiers, les activistes, les femmes... C'est en vérité un hommage à tous ceux qui se sont dévoués pour lui sauver la vie. Les uns et les autres sont également ses intermédiaires, ses yeux, quand ils l'informent sans cesse de ce qui se passe à l'extérieur de l'annexe de dispensaire dans laquelle elle est alitée.
Prise au piège dans ce quartier assiégé et constamment bombardé de Baba Amr, sa double fracture à la jambe la rend totalement dépendante de deux acteurs principaux de son entourage ; ses amis reporters et les activistes syriens.
Suit une odyssée jalonnée de postes de contrôle et de troupes hostiles mais aussi d'hospitalité bienveillante de parfaits inconnus et de renaissance de l'espoir en rase campagne syrienne jusqu'à la frontière libanaise où elle est enfin prise convenablement en charge avant de rentrer par avion sanitaire militaire français.
Le retour et les émotions, les retrouvailles... Mais son parcours du combattant est loin d'être fini et ce n'est pas simple de reprendre sa vie. Elle mettra plusieurs mois à se décharger psychologiquement de ses dix jours de Syrie et à suivre une longue rééducation qui lui permettra de retrouver l'usage de sa jambe.
‘'Ce livre est un besoin. Mettre sur papier une bonne fois pour toutes ces dix jours et avancer. Laisser cette histoire derrière moi pour pouvoir repartir. Une fois guérie, préparer mon sac et prendre un avion.'' Il restera comme un exemple du genre ; non seulement un témoignage mais également l'introspection, sous le feu de l'action et sous la pression de l'alitement forcé, d'une journaliste happée par la complexité d'un conflit armé.
‘'Chambre avec vue sur la guerre'', 270p., mouture française
Par Edith Bouvier témoigne
Editions Flammarion
Disponible à la Librairie al Kitab


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