Sit-in aujourd'hui devant l'ARP Les agents et cadres de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) observeront, mercredi 22 avril, un sit-in devant l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), pour attirer l'attention sur la situation critique que vit actuellement la société. Lors d'une conférence de presse à Tunis, hier, les représentants des agents et cadres de la compagnie ont indiqué qu'ils comprennent les soucis et préoccupations des citoyens et chômeurs dans le bassin minier et qualifié de «légitimes» leurs demandes exprimées à travers les mouvements sociaux, mais «ces revendications ne devraient pas causer l'arrêt des activités de la compagnie». «Les revendications des protestataires sont légitimes et compréhensibles, mais nous divergeons sur la méthode employée», a déclaré Ezzedine Barrani, responsable au sein de la CPG. Il a lancé, à cette occasion, un appel urgent aux habitants de la région du bassin minier, les exhortant à défendre la société qui constitue un atout pour toute la région. Recrutement : 45% «La CGP, dont la production a atteint en 2010 près de 8 millions de tonnes de phosphate, n'a produit que 650.000 tonnes au cours du premier trimestre 2015», a-t-il dit. En 2014, le coût d'extraction d'une tonne de phosphate a atteint, d'après lui, 100 dollars alors qu'il est vendu à 75 dollars (la tonne). «A ce rythme-là, la CPG ne sera plus en mesure de payer les salaires de ses employés et agents», prévient le responsable. Le secrétaire général adjoint de la section de la Fédération des mines à l'Ugtt a réitéré, pour sa part, la position de la centrale syndicale qui plaide en faveur du renforcement du rôle de l'Etat dans la gestion et le renforcement du rythme de production, outre la participation des cadres de la société dans le processus de prise de décision. «Nous adhérons aux revendications des habitants de la région du bassin minier et nous appelons toutes les parties concernées — Etat, habitants et cadres de la CPG — à mettre en place une commission chargée d'identifier les problèmes de la société et de trouver les solutions appropriées», a déclaré le syndicaliste. Et d'ajouter : «Tous les gouvernements qui se sont succédé après la Révolution sont responsables de l'état de délabrement dans lequel se trouve la CPG». Depuis 2011, le nombre de salariés de la société est passé de 4 mille à 7 mille agents et employés, soit une augmentation de 45%, a-t-il ajouté. Selon lui, la compagnie a intégré 1.050 agents de gardiennage et paye les salaires des 1.650 agents relevant de la Société tunisienne de transport des produits miniers. Son budget social est estimé actuellement à 10 millions de dinars.